Un amendement voté cette semaine en commission des finances dans le cadre du projet de loi de finances vise à rendre les dons reçus par une association non déductibles d’impôts si un de ses adhérents s’est introduit illégalement dans un lieu d’élevage animal ou dans des abattoirs.
C’est un député LR Marc Le Fur qui a présenté la mesure et ses intentions sont très claires :
« Jusqu’ici, les associations antispécistes de type L214 qui encouragent des activistes extrémistes à enfreindre toutes les lois sur la propriété en fracturant les entrées des élevages, pouvaient bénéficier d’une déduction d’impôts pour leur donateurs. Concrètement, l’Etat encourageait fiscalement ces associations et donc les activistes radicaux qui s’en réclament »
Le Monde relève que ce n’est pas la première tentative de faire passer un tel amendement.
Pour ses partisans, il s’agit aussi d’un moyen de lutte contre l’agribashing, soit le dénigrement des professions d’agriculteur et d’éleveur, un terme pourtant controversé. Les associations de défense de l’environnement y voient davantage une tentative de la puissante FNSEA de s’opposer à toute forme de critique du modèle agricole actuel, critiques qui ne nient pas les graves difficultés que subit la profession.
L214 et les autres associations de protection animale touchées au portefeuille
En perdant la défiscalisation des dons qu’elles reçoivent, les associations de défense du bien-être animal risquent de se retrouver priver d’une source de financement. En outre, elles vont aussi être empêchées de s’exprimer et d’avoir un rôle de lanceuses d’alerte, notamment lorsqu’elles publient des vidéos montrant les conditions de vie des animaux à l’intérieur de certains élevages.
Ainsi, directement ciblée par l’amendement, L214 n’a pas pu s’empêcher d’ironiser sur la portée du texte :
Cachez ces maltraitances animales que je ne saurais voir, semblent donc dire les parlementaires.
Une quarantaine d’ONG ont aussitôt dénoncé cette atteinte à leur fonctionnement et y voient une tentative de « museler la société civile », soutenues par plusieurs parlementaires La France Insoumise et EELV. « En démocratie on débat, on ne bâillonne pas les assos ! » a rappelé l’eurodéputée LFI Manon Aubry. Idem pour Alma Dufour, elle aussi LFI, qui tacle l’alliance de la droite contre les associations de protection animale.
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Crédit photo : Pixabay via Pexels
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Les Commentaires
Quelle société arriérée... On en est toujours là, à être gouvernés par des lobbies toxiques, sérieusement ?