Je dois vous faire une petite confidence : Bernard Minet a été le premier homme qui a fait battre mon petit cœur de beurre. J’avais trois ans et lui il chantait Bioman dans une petite combinaison rouge et blanc qui lui allait à ravir.
Ce coup de foudre précoce aura-t-il été déterminant dans mon parcours amoureux ? Tout ce que je peux vous dire, c’est que j’ai toujours conservé une nette préférence pour les petits gabarits : les hommes qui dépassent le mètre 75, ça n’a jamais été mon truc.
En revanche, par la suite (et heureusement), je n’ai plus jamais flashé sur les uniformes. Faut dire aussi, à la décharge des policiers, des pompiers et des cosmonautes qui m’ont toujours laissée indifférente, que ç’eut été assez ardu de tenter de rivaliser avec un uniforme de Bioman.
Cette année, Bernard Minet aura 60 ans. Il soufflera ses bougies le 28 décembre, prenons déjà note de l’événement sur nos calendriers (chouette, on a encore plein de temps devant nous pour lui trouver un super cadeau).
Bernard Minet, du Nord-Pas-de-Calais à Dorothée
La carrière pop de Bernard commence dans les bals populaires du Nord-Pas-de-Calais à la toute fin des années 1960. Bien vite cependant, le Minet monte (ou plutôt descend, dans ce cas) à la capitale et intègre diverses formations musicales, telles que le groupe « POP ». Si ça, c’est pas un hasard.
Quelques années passent et le voilà qui anime les soirées endiablées du dancing Mimi Pinson sur les Champs Elysées. Bernard Minet est, sérieusement, un musicien très doué : il reçoit en 1974 un premier prix de percussions au Conservatoire National. D’ailleurs, c’est pas pour rien que Charles Aznavour, Nicole Croisille, Richard Cleyderman et un tas d’autres vont faire appel à lui. Et à l’époque, il n’avait même pas encore sa combinaison de Bioman.
Mais trêve de galéjades, cessons donc de tourner autour du pot et concentrons-nous sur l’essentiel : sa collaboration avec Dorothée, son entrée au club et la consécration que lui réserve AB Production (temple de la culture pop pour les tout petits).
Même s’il collabore avec eux depuis quelques années déjà, c’est à partir de 1987 que Bernard Minet devient un des personnages récurrents et incontournables du Club Dorothée. Dans cette belle aventure, il est entouré de quatre nouveaux potes musicos qui ne sont pas ses frères ni ses cousins, non, même s’ils sont tous les tontons de la petite Justine de Premiers Baisers et donc aussi de sa sœur, l’étudiante Hélène, qui s’appelle Hélène et qui est une fille comme les autres. Ces joyeux drilles sont Framboisier, Rémy, Eric et René, a.k.a. Les Musclés.
Bernard Minet, caution choupi des Musclés
Les Musclés, pour moi comme pour tant d’autres, auront sans doute été les parrains de mon initiation à la pop culture. Qui n’éprouve aucune nostalgie à l’évocation du refrain de La fête au village ou de la Merguez Party ? C’était du génie pur.
Et puis, ils avaient leur sitcom, intitulée sobrement Salut les Musclés qui aura même une suite : La croisière Foll’Amour. Malheureusement, c’était l’époque de mes premières règles, et j’avais d’autres chats à fouetter (par exemple fantasmer sur David Duchovny dans X-Files
ou sur le Docteur Carter dans Urgences). Je n’en ai donc que très peu de souvenirs.
Minet était le « petit » du groupe, le plus gentil, le plus attendrissant. Dans la sitcom, il était aussi victime des mauvais traitements infligés par Valériane, une fille avec tout un tas de problèmes psychiques.
https://youtu.be/xJiELhc7OTQ
Bernard Minet, cosplay et dessins animés
Parallèlement à la carrière avec les Musclés, Minet enregistre aussi un tas de génériques de dessins animés ou de feuilletons pour enfants (Dragon Ball et Dragon Ball Z, Ranma 1?2, Sailor Moon…). Parfois, comme ce fut le cas pour Bioman, il endosse la tenue qui va avec.
Ce faisant, Minet se confond avec les personnages dont il chante la geste, il devient une créature hybride à cheval entre un vrai monsieur (mais pas trop grand, c’est rassurant) et un héros de manga japonais (trop fun), ce qui accroît considérablement son potentiel séduction chez les moins de 7 ans.
Pour vous donner une idée de ces ingénieuses stratégies marketing visant à créer confusion et dépendance affective chez les très jeunes enfants, je vous invite à regarder attentivement la pochette du single du générique de Juliette, je t’aime :
En 1997, c’est la fin des haricots pour le club Dorothée et donc aussi pour les Musclés. Bernard Minet sort doucement de la scène, mais, en tant qu’icône pop de notre enfance, qu’il soit bien rassuré sur le fait qu’on ne l’oubliera jamais. JAMAIS.
Et d’ailleurs, pour qui aurait envie d’avoir de ses nouvelles, il a un site officiel où on peut lui écrire pour lui faire coucou. Petit bonus : la partie « flyers » de ce même site, avec un tas de flyers pour des soirées nostalgie un peu plus kitschs que pop (mais avec lesquels je décorerais bien mon salon).
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
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