Becky Hammon est une ancienne joueuse professionnelle de basket. Après des débuts très prometteurs dans le championnat universitaire, elle a rejoint le pendant féminin de la NBA, la WNBA, dans l’équipe des New York Liberty où elle a joué de 1999 à 2006, avant de partir chez les Stars de San Antonio de 2007 à 2014.
Elle vient d’être recrutée par les Spurs de San Antonio, champions NBA en juin dernier, en tant qu’entraîneur-adjointe, et devient la première femme à occuper un tel poste.
À l’entendre, elle n’a pas l’intention de faire de la figuration, et n’attend aucun traitement de faveur :
« Je suis ici pour faire partie de l’équipe, pour aider les gars et l’équipe d’entraîneurs de tout mon possible, et vraiment me mettre au service de ces gars, les motiver, leur faire donner le meilleur d’eux-mêmes.
Les entraîneurs forment une équipe au sein de l’équipe, je vais y contribuer de mon mieux. Je suis sure que Popovich m’engueulera comme tout le monde assez vite !
C’est une situation à hauts risques pour tout le monde, on parle de gagner des matchs de très haut niveau. Je suis prête à être traitée exactement comme n’importe quel entraîneur-adjoint.
Je vais être moi-même. C’est une grande opportunité, et je la prends avec beaucoup de responsabilité. Il y a des femmes qui ont été précurseurs dans de nombreux domaines déjà, et qui ont rendu possible des avancées comme celle-ci.
C’est du basket, mais des changements plus importants se produisent, les femmes sont entrées partout aujourd’hui : à la tête d’entreprises, dans les salles d’opération, dans les départements financiers, etc.
Même pour moi, être assise ici aujourd’hui et avoir pu être une joueuse de basket professionnelle, je le dois à ces précurseurs. Je ne fais que récolter les fruits de leur travail ! »
Becky Hammon est la première femme à être officiellement recrutée, et rémunérée pour occuper le poste d’entraîneur-adjointe. Avant elle, Lisa Boyer
avait été entraîneur-adjointe « volontaire » (non rémunérée) pour les Cavaliers de Cleveland en 2002.
Durant l’été, les Clippers ont recruté l’ancienne joueuse Natalie Nakase en tant qu’assistante vidéo, mais pour quelques semaines uniquement (à noter que Doc Rivers, le coach des Clippers, est un ancien des Spurs).
L’arrivée de Becky Hammon chez les Spurs est bien une première. On dirait que les choses sont en train d’évoluer au sein de la NBA, une fois encore sous l’impulsion du club des Spurs, et de son mythique entraîneur Gregg Popovich.
Rappelons que sous l’influence de Popovich et de la direction du club, les Spurs ont été la première équipe à constituer durablement une équipe surtout composée de joueurs notoires en dehors des États-Unis (France, Argentine, Brésil, Australie…)
Popovich est surtout un immense coach pour être capable de déceler le meilleur chez ses joueurs : il a notamment nommé Tony Parker meneur titulaire de l’équipe alors qu’il n’avait que 19 ans, ce qui a fait de lui le plus jeune joueur à occuper ce poste dans l’histoire de la NBA – juste avant un certain Magic Johnson, joueur mythique des années 80.
C’est un club qui n’hésite donc pas à aller chercher les talents où qu’ils soient. Pas étonnant qu’ils soient pionniers sur l’entrée des femmes dans les cadres du championnat masculin. Fabrice Auclert, rédac chef de Basket USA, nous confirme cela :
« Les Spurs confirment qu’ils sont innovants et précurseurs. Dans le jeu, la direction, le recrutement. Et ils ont toujours prouvé qu’ils recrutaient au mérite avec une part importante à la formation en interne. »
On ose espérer que Becky Hammon connaîtra une meilleure prise de poste qu’Helena Costa, l’entraîneure du Clermont Foot qui a préféré rendre son tablier au bout de trois mois, n’étant pas en mesure d’exercer sereinement ses fonctions. Mais connaissant l’état d’esprit de la franchise de San Antonio, il ne devrait pas y avoir de soucis pour elle.
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