J’ai mis du temps à aimer Aha Shake Heartbreak, le deuxième album des Kings of Leon. Et puis j’ai vécu avec eux la même histoire que beaucoup de curieux avec le Schweppes : une fois habituée au goût un peu amer de leur musique, je ne pouvais plus m’en passer. Le blues rêche, le rock aride des 4 chevelus du Tennessee m’a accrochée comme un brochet à l’hameçon d’un vieux pêcheur du Sud (oh ? Un cliché. Et ce sera pas le dernier…).
Seulement voilà, la famille Followill semble aimer jouer à la métamorphose – ajouter ou raboter du vernis, du cuir, du chrome au fil de leurs évolutions musicales. Et à entendre On Call, tout boursouflé au néon, j’avais peur d’être surprise par leur nouvelle direction, mais pas forcément dans le bon sens (sens, direction… Là c’est pas fait exprès. Ahem).
Ce sera un peu des deux, mon capitaine. Je suis du genre à voir mon expérience d’un album gâchée par un ou deux titres qui me hérissent : crache un micro-filet dans mon Yop et j’oublie à quel point c’est bon. Mes micro-filets sur cet album, ce sont ces moments où Kings of Leon va piocher dans un son un peu plastique, alors que je n’arrive à les voir qu’en vieux bois. On Call et son intro comme piquée à the Killers, par exemple. Des moments comme ça, il y en a quelques uns sur l’album, qui me donnent envie de piétiner le sol de ma santiag (j’en porte pas en vrai, hein. Parce que personne ne peut porter la santiag comme Dick Rivers).
Pourtant, à mesure que je me passe et repasse l’album, l’envie de bouger intacte, je me dis que crachouillis ou pas, mon Yop a gardé sa saveur. Les traits de personnalité que j’aime sont toujours là : la voix rouillée de Caleb, une énergie sèche et ce goût imparable pour les millefeuilles rythmiques. Exemple : My Party et son art du jersey rythmique : une maille de basse à l’endroit, un rif de guitare à l’envers, un accès de batterie à l’endroit, une rang de basse à l’envers…
Cet album regorge de morceaux qui donnent immédiatement envie de se mettre en mouvement (voir Knocked Up, Ragoo ou Fans, entre autres),
mais bonne surprise : les moments plus calmes s’avèrent une jolie réussite. Comme Arizona, léché comme la surface d’un chrome ou The Runner, que mon esprit bourré de cliché verrait bien à un thé dansant de vieux amateurs de country.
Inexplicablement, je lui préfère toujours son grand frère, mais Because of the Times a une classe folle. Et l’énergie pure qui fait le charme des Followill me fait toujours autant d’effet. Alors 3 coeurs ou 4 ? Euh… 3,50 ? Quelle chieuse, dis donc…
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