L’espoir de voir un jour le VIH vaincu s’intensifie : ce week-end, lors de la conférence annuelle sur les rétrovirus et les infections opportunistes (la CROI, pour Conference on Retro viruses and opportunistic infections) d’Atlanta, une équipe de chercheurs a annoncé qu’un bébé avait guéri du virus du Sida.
L’enfant avait été contaminé à la naissance par sa mère, séropositive non traitée. Contrairement aux autres enfants dont le risque de contamination du VIH est élevé, il a reçu des antirétroviraux très tôt après sa naissance (dans les 30h qui ont suivi). Les scientifiques ont pu constater que le virus était de moins en moins présent dans l’organisme du nouveau-né, jusqu’à ce qu’il devienne impossible à détecter un peu moins d’un mois après sa naissance. Par la suite, il a été traité aux antirétroviraux pendant un an et demi, puis n’en a plus eu pendant 10 mois. Pourtant, à part des traces notifiées dans son analyse génétique (trop faibles pour un risque de réplication), les tests sanguins n’ont pas révélé de présence du VIH.
On parle de guérison, mais ce n’est pas complètement vrai : le virus est désormais trop faible pour ne pas être contrôlé par le système immunitaire de l’organisme de l’enfant sans nécessiter de traitement antirétroviral. Le Monde
évoque le fait que les virologues estiment que ce cas pourrait « changer la pratique médicale actuelle en mettant en lumière le potentiel d’un traitement antirétroviral très tôt après la naissance pour ces nouveaux-nés à haut risque ». Cependant, le quotidien en ligne rappelle que « le premier objectif est la prévention pour empêcher la transmission de la mère à l’enfant » : en effet, les traitements antirétroviraux, lorsqu’ils sont prodigués pendant la grossesse d’une mère séropositive, sont efficaces à 98% pour empêcher la contamination du futur nouveau-né.
Jusqu’ici, le seul cas de guérison du Sida connu était celui de Timothy Brown suite à une greffe de moelle osseuse censée le sauver d’une leucémie diagnostiquée en 2006. Son donneur avait en effet des cellules immunitaires « mutantes » capables de résister au VIH.
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