En 1966, la guerre du Vietnam bat son plein, le mouvement des Black Panthers est créé et pendant que les hippies dansent nus, le poil pubien entreprenant sous leur longue robe à fleurs, John Lennon fait cette déclaration malheureuse : « Les Beatles sont plus connus que Jésus » (« The Beatles are bigger than Jesus »).
La pochette de l'album d'Abbey Road – The Beatle © EMI
A l’époque, les propos de John Lennon font scandale : le chanteur doit s’excuser en conférence de presse, George doit venir au secours de son collègue dans les colonnes d’un magazine canadien, certaines radios espagnoles boycottent le groupe de Liverpool en refusant de diffuser leurs chansons. Une poignée d’années plus tard, une rumeur ira bon train à leur sujet : en écoutant les disques des Fab Four à l’envers, on y entendrait des paroles sataniques. Voilà pourquoi Mamie planquait des fioles de rhum dans ses charentaises !
Quarante ans après la séparation officielle des Beatles, nous apprenons via le très sérieux l’Osservatore Romano – le canard officiel du Vatican – que l’Église Catholique aime à remuer de l’arrière-train en écoutant leur musique pop.
L’article diffusé la semaine dernière sur Internet est du genre dithyrambique : « Que serait la pop music sans les Beatles ?« , « c’est vrai qu’ils se sont drogués, ont vécu dans l’excès à cause de leur succès, ont prétendu être plus populaires que Jésus et ont enregistrés de mystérieux messages, possiblement sataniques… ils n’ont peut-être pas été le meilleur exemple pour la jeunesse, mais ils n’ont certainement pas été le pire. Leurs belles mélodies, qui ont changé la musique et continuent à nous procurer des émotions, vivent encore telles des pierres précieuses « .
A noter qu’il y a deux ans déjà, lors de l’anniversaire du White Album (sorti en 1968), l’Osservatore Romano avait acclamé l’œuvre des Beatles, allant jusqu’à insérer l’album Revolver dans le top 10 des disques préférés du pape Benoit XVI publié le mois dernier.
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