Ce serait mentir que de dire que j’ai grandi avec Oasis ; jusqu’à mes 10 ans, j’aimais ce que mon père écoutait, de Clapton aux Stones en passant par Billy Joel, après quoi j’ai commencé à vouloir me faire ma propre culture musicale à base de Britney Spears, Mandy Moore, Christina Aguilera et les L5. J’ai réellement découvert Oasis sur le tard. Bien sûr, quand j’avais 16 ans j’ai pleuré en silence comme tout le monde en écoutant Wonderwall en boucle, priant pour qu’un garçon quelconque me la chante un jour, ses yeux rivés dans les miens, une guitare mal accordée à la main. Mais c’est en arrivant dans l’enseignement supérieur que je me suis vraiment attelée à l’écoute de leurs albums. Depuis, Oasis m’évoque les jeudi soirs passés entre potes à boire du vin blanc, fumer des clopes et chanter hurler très faux sur Live Forever.
Lorsque le groupe s’est séparé au festival Rock en Seine en août 2009 après une énième dispute entre les frères ennemis, j’ai été plutôt satisfaite pendant un temps car je crevais de jalousie de ne pas pouvoir assister au concert. Les semaines passant, j’ai réalisé que leur séparation était effective et qu’il y avait autant de chances d’apprendre qu’ils comptaient faire un album ensemble que de voir Christophe Hondelatte demander à Laurent Ruquier d’être le parrain de son enfant.
J’ai donc fait comme tout le monde : j’ai attendu qu’ils sortent chacun leur petite galette. Fin février 2011, Beady Eye, le groupe formé par Liam Gallagher et de ses deux anciens acolytes d’Oasis – Gem Archer et Andy Bell – sortait Different Gear, Still Speeding. Le mois dernier, c’était au tour de Noel Gallagher’s High Flying Birds de s’y coller. Valent-ils le coup d’être écoutés par les fans de la première heure d’Oasis ? Petit comparatif.
Niveau rock’n’roll qui balance de la beat
Avant même la sortie du premier extrait sur leur site officiel en novembre 2010, tout le monde s’attendait à ce que Liam Gallagher continue sur sa lancée de caution rock des Gallagher : après tout, c’est lui qui cogne le plus fort le plus souvent, il a la voix plus éraillée et le chant moins technique que son frangin. Sur les pochettes d’album, c’est lui qui sent la bière et la rébellion. C’est aussi lui qui a le plus de poils. En lançant l’écoute de l’album de Beady Eye, j’étais donc pleine d’espoir et d’entrain de trouver les hymnes de mes prochaines soirées estudiantines.
Sauf que non. Les accords sont parfois lourds, les arrangements parfois rock, mais la plupart des chansons, prometteuses la première minute, retombent comme un soufflé dès le refrain à l’image de Millionaire ou de Four Letter Word
. La voix de Liam est toujours aussi subtilement rauque (alerte jeu de mots), mais c’est tout : l’album est à mes yeux trop brouillon.
Après quoi tous mes espoirs nostalgiques reposaient sur Noel Gallagher’s High Flying Birds, mais j’ai très vite déchanté. C’est un album très réussi et plutôt abouti, mais il est déraisonnable de le qualifier de « rock ».
>> Avantage « doigts en corne » pour Beady Eye.
Efficacité des compositions
Au temps d’Oasis, c’est Noel qui composait la majeur partie des morceaux du groupe. Supersonic ? Wonderwall ? Stand by Me ? Don’t look back in anger ? Tout ça, c’est son oeuvre. De son côté, Liam a bien essayé de s’y mettre, avec Songbird notamment. Bien que cette chanson ait eu un certain succès, il lui manque une petite étincelle pour mettre mes tympans en feu.
Sans surprise, les compositions sont donc plus abouties et les mélodies plus entêtantes chez NGHFB. Plus techniques, aussi. Ainsi, le premier single intitulé The Death of You and Me est très pro, très clean, très réussi, les arrangements sont au top, les instruments bien choisis, la voix posée, mais comme dirait notre ami André Manoukian, tout ceci « sent un peu trop le savon ». En fait, au fil des chansons, j’avais l’étrange impression que Noel se débarrassait d’une sorte de frustration qu’il avait ressenti tout au long de la vie du groupe phare de Manchester. Qu’il voulait montrer qui il était vraiment musicalement parlant, au risque de griller toutes ses cartouches d’un coup et d’en faire trop.
A la fin de l’écoute de l’album, je suis restée coite quelques secondes : j’étais conquise par sa qualité technique, mais déçue par son manque de pep’s. Après quoi j’ai donc rangé mon t-shirt Black Sabbath et je suis partie me faire un thé.
>> Avantage « clé de sol » pour Noel Gallagher’s High Flying Birds.
Si, tout comme moi, tu as la fibre nostalgique, il y a peu de chances que tu retrouves ce qui t’a fait aimer Oasis dans ces deux albums. En ce qui me concerne, j’aurais préféré les découvrir sans connaître leur leader : mon article aurait été plus objectif et probablement plus positif, le problème pour ces deux nouveaux groupes étant probablement que l’on en attendait trop d’eux.
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Les Commentaires
Je trouve son album magnifique. Biensûr Oasis c'est Oasis, mais la carrière solo a réussi à Noël je trouve, Dream on et The Death of you and me bercent mes matinées