En gros, trois histoires. Celle de deux jeunes filles, qui passent du bon temps ensemble sans véritablement nourrir les mêmes sentiments ; celle d’un vigile, amoureux d’une belle femme qui travaille dans le bâtiment qu’il surveille ; et celle d’une femme, sourde et aveugle. Trois histoires apparemment et finalement pas si liées que ça, et qui pourtant auront toutes les trois un point commun, quelque chose d’anodin ou de tragique et décisif qui les reliera.
Trois histoires autour desquelles se tissent diverses relations, avec plus ou moins de personnages qui se mêlent chacun leurs tours à ces quelques personnages principaux. Cette jeune fille amoureuse d’une camarade qui peu à peu la rejette pour un garçon ; ce vigile plutôt repoussant et presque martyrisé par son père et son frère, qui observe un sourire aux lèvres une belle jeune fille qui ne s’intéressera clairement jamais lui, et tente longuement de lui écrire sur du papier à lettre fleuri ; cette femme au courage incroyable, sourde et aveugle – Theresa Chan joue d’ailleurs son propre rôle ; tous trois nourrissent un amour soit à l’origine d’une grande souffrance, soit d’une humanité et d’une force si grandes que c’est presque incroyable.
Be with me est un peu le cri que chacun pousse, à la recherche d’un peu de reconnaissance, au moins, de la part des autres. Mais, un cri pas forcément reçu par les autres, parce que souvent silencieux, ou négligé. Certes la superbe Ann (Lynn Poh) envoie nombre de textos à sa copine pour lui dire combien elle voudrait la revoir, mais les autres eux n’en disent rien. Près de celle qu’il aime, le vigile (Lawrence Yong) ne fait pas le moindre signe dans sa direction, semble même presque émettre quelques bruits fort peu appétissants loins d’attirer la demoiselle. Quant à Theresa Chan, elle vit seule et écrit, tout en faisant revivre, l’air de rien, le père d’un homme qui lui rend visite régulièrement.
Ce sont les mots qui ont une place très importante dans ce film. Non pas les mots prononcés, mais ceux qui sont écrits. La rencontre des deux jeunes filles sur Internet, les sms qu’elles s’envoient, la lettre que le vigile tente d’écrire à celle qu’il aime, ce que Theresa Chan écrit sur son expérience de la vie et que l’on retrouve parfois, chose presque étonnante, en simples sous-titres qui illustrent les images muettes.
Le film n’est pas vraiment très gai, au contraire. Et pourtant, sa beauté est époustouflante, agrémentée d’une musique qui, à elle seule, révèle toute la mélancolie de l’existence des personnages, parfois rattrapée par un tragique incroyable, notamment lorsque Ann décide de se suicider et influe d’une façon véritablement dramatique sur la vie du vigile, qui s’en allait justement porter sa lettre finalement écrite à celle qu’il aime. Tout simplement beau, même si on ne peut pas réellement parler de simplicité.
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