On ne le répètera jamais assez, avec tous les gens minces sur les publicités, à la télé, dans les films, c’est pas forcément facile d’assumer son poids au quotidien.
Sur madmoiZelle, on parle beaucoup de cette problématique du point de vue des femmes, dont le corps est soumis à des diktats extrêmement présents.
Mais on peut avoir tendance à moins parler des diktats subis par les hommes. Même si c’est diffèrent, ils font eux aussi face à de véritables pressions sur leur corps et leur apparence.
Aurélien Fernandez est un artiste de talent. Il est aux manettes du site La bête est méchante, et il a décidé d’évoquer cette pression dans une note de blog.
Être gros et être en mauvaise santé
Aurélien explique qu’il a pas mal grossi ces derniers temps, au point d’être un peu en surpoids. Son rapport à son corps a changé mais ce n’est pas spécialement à cause de ses goûts à lui : c’est surtout lié au regard des autres.
Il ajoute que dans notre société, être gros•se est assimilé à être en mauvaise santé. Du coup, on ne se sent pas juste moche : on se sent malade. C’est une sorte de double-culpabilisation qui fait mal et qui n’aide pas à s’accepter.
À lire aussi : 6 étapes simples pour te détacher du regard des autres
Être un garçon qui a des complexes
Cette culpabilisation est très sournoise chez les garçons, car ils en parlent peu.
Quand on va voir le hashtag Bodypositive sur Twitter — un mouvement qui vise à aimer son corps quelles que soient ses particularités — on voit surtout des messages de filles.
Les garçons, eux, ont tendance à moins parler de leurs complexes physiques. Aurélien me l’explique :
« Les mecs sont exposés aussi à des idéaux de beauté débiles. En revanche ils en parlent vraiment peu. Parce que dire qu’on va pas bien c’est pas viril, mais en plus ne pas avoir de beaux abdos c’est pas viril non plus. »
À lire aussi : Parlons de la masculinité, ce boulet invisible que les hommes traînent
Un seul type de beauté ?
L’autre problème, c’est qu’aujourd’hui les gens gros sont souvent représentés comme moches, voire ridicules. Difficile d’aimer ses formes quand le monde entier semble hurler qu’on devrait les détester. C’est d’ailleurs bien expliqué dans la BD :
« Ce n’est pas moi qui me dis que prendre du poids c’est mal. C’est la façon dont on parle des gens gros et dont on les représente qui nous fait dire qu’être gros•se, c’est mal. »
Dans New Girl, le personnage de Schmidt a honte de son passé de gros. Dans les flash-back, il est humilié pour ça : Nick lui balance de la bouffe et lui demande de danser de façon ridicule.
Même exemple avec Friends et le personnage de Monica qui est humiliée pour son passé d’obèse.
C’est à cause de ces représentations, dans les publicités ou dans la fiction, qu’il est difficile de s’assumer quand on grossit.
À titre personnel, j’ai pris vingt kilos en deux ans. Ce sujet, je le connais : les critiques des proches, le jean préféré qu’on ne peut plus enfiler, les vergetures qui débarquent… Je me suis vraiment retrouvée dans cette BD.
Aurélien explique à un moment qu’il se trouve plutôt sexy. Je pense que c’est important de se focaliser là-dessus.
Il n’y a pas de honte à s’aimer. Même si les autres aiment moins notre corps, c’est notre avis qui compte avant tout !
À lire aussi : Street Tattoos — Aurélien et ses tatouages marins
Les Commentaires