Ce troisième jour à CanneSéries, je me suis levée sans grand enthousiasme. La série projetée ce matin, à 10h45, ne me disait pas grand-chose sur le papier…
Mais décidément, ma théorie « (out ce que j’attends me déçoit en arrivant et ce que je n’attends pas me réserve toujours de bonnes surprises » se confirme une nouvelle fois.
En pénétrant la grande salle du cinéma Louis Lumière, je m’attendais à passer deux heures soporifiques.
C’était mal connaitre Lars Kraume et Judith Angerbauer, les créateurs de la série en compétition, qui ont livré un spectacle soigné et… passionnant !
Bauhaus – A New Era, de quoi ça parle ?
Alors que la Première Guerre mondiale vient de prendre fin, la jeune Dörte Helm, étudiante en art à Weimar, répond à l’appel de Walter Gropius et rejoint l’Ecole du Bauhaus, qui vient tout juste d’être fondée.
Plutôt bourgeoise et timide, la jeune femme ne s’attend pas à prendre un tout nouveau tournant dans sa vie.
Sous l’impulsion de ses professeurs qui veulent donner un nouvel élan à l’art et à leur ville conservatrice, la jeune femme va se transformer, devenir plus libre, céder à ses nouvelles envies, à ses nouvelles pulsions.
Bauhaus – A New Era, une série passionnante
Difficile de retranscrire l’émotion ressentie il y a une heure dans la salle de cinéma, car elle était divisible en plein de fragments.
D’abord, j’ai eu la sensation importante d’avoir appris quelque chose.
Bauhaus, ça n’était pas qu’une école mais aussi un mouvement révolutionnaire qui a agité Weimar.
Là-bas, la ville était en proie aux nationalistes mécontents de voir des juifs, des « tsiganes » et DES FEMMES s’instruire, au même titre que des hommes, Allemands pur-souche.
D’autant plus que les professeurs avaient des méthodes d’enseignements peu conventionnelles.
Parfaitement anticonformistes, les professeurs et élèves se sont essayés à une nouvelle forme d’art, plus épurée et sensitive. Un art « futuriste » qui aujourd’hui encore inspire les artistes modernes.
Cette année, cela fait 100 ans que ce mouvement est né, en même temps que l’école d’art et d’architecture.
La date de sortie de la série n’est donc sûrement pas anodine.
Bauhaus – A New Era, une série superbe visuellement
Au-delà de son aspect didactique, cette série allemande a le grand mérite d’avoir mis sa forme au service de son fond.
Son fond justement, étant l’art, la forme revêt des aspects vraiment soignés.
Ainsi, la couleur laisse parfois place au noir et blanc, et les photographies se substituent parfois aux images en mouvement. Les costumes aussi ont été réalisés avec soin, pour reconstituer au mieux l’époque.
Le vêtement d’ailleurs, est très important dans Bauhaus – A New Era.
Dörte, l’héroïne, est au départ enfermée dans ses tenues, comme souvent quand on était une femme en 1919.
Mais au fur et à mesure de son émancipation sociale, la jeune femme dénude ses bras, recoud ses robes pour dégager sa poitrine, brode ses hauts de couleurs exotiques…
Son anticonformisme naissant, elle le fait transparaître de toutes les manières possibles.
En quête d’identité et de sensualité, elle expérimente dans cette école comme elle n’aurait jamais pu expérimenter ailleurs.
Bauhaus- A New Era est donc une série non seulement didactique qui viendra étoffer ta culture, douce lectrice, mais aussi exaltante et sensuelle.
J’ai eu un coup de cœur pour cette série, l’une de mes préférées pour l’instant, à égalité avec How To Sell Drugs Online (fast) et Magnus !
Elle sera diffusée sur la ZDF en Allemagne mais n’a pas encore de sortie prévue en France.
Je croise très fort les doigts pour que l’on puisse nous aussi avoir droit à notre part du délicieux gâteau allemand.
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