Salut !
C’est le retour de la personne qui t’oblige à lire un essai sur sa propre existence avant de te filer les infos qui t’intéressent.
Hier soir, alors qu’une de mes amies me donnait les détails de son périple dans le Vaucluse, je m’ennuyais fermement.
Un ennui morbide de type 4, qui me saute à la gorge dès qu’on me parle du régime alimentaire des bovins ou du « crachin saisonnier ».
Davantage absorbée par les mouvements rotatifs de mon nouveau poisson que par les intempéries en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, je laissais ma pensée vagabonder.
Qu’allais-je bien pouvoir te pondre comme classique de la semaine ? Les envies jouaient aux autos tamponneuses dans mon crâne.
Et puis Rollo, mon poisson, s’est mis à entamer une drôle de danse en secouant ses nageoires. Ça lui faisait une sorte de cape.
Voilà, je l’avais mon classique ! Comme Thor: Ragnarok est sorti mercredi, j’allais te parler d’un super-héros. Mais pas n’importe lequel bien sûr…
Je voulais le meilleur des meilleurs.
Un type loin des Superman et autres couillons en moule-bite. Un héros manichéen et un brin perturbé qui a su imposer son style gothique : Batman.
Batman (de Tim Burton), de quoi ça parle ?
Batman, c’est un gars que je n’ai plus vraiment besoin de te présenter.
Il a probablement régné sur ton enfance, paré de sa cape, de son legging moulant, et de sa voix rocailleuse.
Ou peut-être que tu n’as jamais vu un seul film sur la chauve-souris revancharde car tu t’en balances, auquel cas je ne te juge pas (enfin juste un peu).
Justicier masqué, Batman a pour particularité de n’avoir aucun pouvoir.
Son arme, c’est d’abord sa thune qui lui permet d’investir dans des moyens de surveillance et de technologie impressionnants, mais aussi sa force physique.
Le gars a en effet été bien entraîné et ne voit aucun inconvénient à péter des gueules à bras raccourcis.
Dans la version de Tim Burton sorti en 1989 (le premier en date), Batman s’apprête à nettoyer Gotham City de tous ses affreux malfrats, dont l’impitoyable Jack Napier, plus connu sous le nom de Joker.
Sous le masque de chauve-souris se cache bien sûr Bruce Wayne, un milliardaire amoureux d’une jeune journaliste qui ignore tout de son activité de justicier ailé.
Batman et son Joker incertain
Si Tim Burton le merveilleux avait déjà en tête l’acteur de son rôle principal (Michael Keaton) avant même d’entamer les castings, l’identité du Joker restait un peu floue.
C’est que Tim, au départ, voulait Ray Liotta (Les Affranchis) ou Brad Dourif (Vol au-dessus d’un nid de coucous) (meilleur film) dans le costume violet de Mistah J.
Le premier a tout bonnement refusé, genre grosse flemme. Quant au second, il n’emballait pas des masses les studios Warner.
C’est donc ce bon vieux Jack Nicholson, dont les sourcils ont fait frissonner des générations d’enfants apeurés, qui a obtenu le rôle.
Un choix que je valide à 1000%.
Déjà parce que j’ai quasiment les mêmes sourcils que ledit acteur, et ensuite parce que le type est dans mon top 10 des comédiens les plus talentueux de l’univers.
Dans le rôle de Batman, Michael Keaton ne fait pas l’unanimité
Si, pour Burton, confier à Michael Keaton le rôle de Bruce Wayne était une évidence, ça l’était beaucoup moins pour le public.
En effet, les fans des comics d’origine ont envoyé des milliers de lettres de plainte aux studios Warner pour contester ce choix d’acteur. Une polémique qui va faire beaucoup de bruit et attristera le principal concerné.
Mais contre vents et marées, Tim Burton reste persuadé que Michael Keaton fera un parfait Batman. Vingt-huit ans plus tard, tout le monde lui donne raison !
Michael Keaton a d’ailleurs rendu hommage à sa carrière de justicier masqué dans Birdman, un film très meta que je ne peux que vous conseiller.
Batman a remporté un Oscar
Gotham, c’est le socle même de l’univers de Batman. Quand on pense Batman, on pense forcément Gotham City. Il s’agit presque d’un personnage à part entière.
C’est une ville gothique, dans laquelle règne toujours une atmosphère très sombre et monochrome. Le château des Wayne et l’usine chimique ont su par exemple marquer ma mémoire d’enfant.
Des moyens considérables ont été d’ailleurs levés pour créer des décors gigantesques. Ce qui aura permis à Anton Furst de remporter en 1989 l’Oscar des meilleurs décors.
Il se suicidera malheureusement deux années plus tard.
Pourquoi avoir confié Batman à Tim Burton ?
La réalisation de
Batman a été confiée à Tim Burton seulement quatre ans après ses débuts au cinéma. Un pari risqué pour Hollywood !
En quatre ans, Tim Burton avait déjà réalisé Pee Wee, Beetlejuice, ainsi que quelques courts-métrages comme Vincent ou Frankenweenie.
Quatre ans, cela semble bien peu à l’échelle hollywoodienne. La carrière de Burton en était à ses débuts. Alors pourquoi avoir confié ce projet à un réalisateur ayant si peu d’expérience ?
Tout simplement parce qu’en seulement quelques films, Tim Burton avait déjà su créer un univers bien à lui. Un monde poétique et fascinant plein d’une très riche puissance symbolique.
Les studios Warner, voulant tout miser sur une adaptation originale de la bande-dessinée, ont confié le bébé au cinéaste dans l’optique de marquer les esprits.
Le Batman de Burton inspire suites et reboot
Sorti en 1989, le Batman de Tim Burton a eu droit à quelques suites. En 1992 sort Batman : le défi (toujours de Tim Burton), suivi 3 ans après par Batman Forever puis par Batman et Robin (Joel Schumacher).
Et puis, en 2005, le très audacieux Christopher Nolan décide de remettre son nez dans les affaires de Gotham City et se lance dans l’élaboration de nouveaux films.
Avec Batman Begins, le cinéaste signe le premier volet d’une trilogie très sombre, qui s’intéresse à la naissance puis à l’évolution du chevalier noir.
Une série de films de qualité, bien que le dernier opus soit selon moi un ratage complet (Tom Hardy, je t’aime toujours, ne t’en fais pas).
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Batman est un film sur le Joker
Bienvenue dans la partie de l’article dans laquelle je subodore des trucs !
Je trouve l’intérêt de Tim Burton pour son héros tout relatif. En effet, le personnage de Batman est largement supplanté par celui du Joker, avec lequel il entretient une étroite relation de haine mêlée de fascination.
Mon avis personnel (quoi, tu t’en bats les couilles ?) est que le Joker est le vrai héros du film. Tim Burton balade sa caméra sur le visage de Nicholson comme s’il était fasciné par son personnage.
Complexe et drama queen à souhait, le Joker semble envoûter son réalisateur qui place alors toute sa créativité au service du clown exulté.
Et c’est ce qui fait la réussite de ce Batman ! Exit le gentil héros qui lutte pour la justice, bonjour le grand méchant au caractère ambigu et pluriel.
C’est d’ailleurs précisément ce qui me plait le plus dans les films de super-héros : la composition des personnages de grands méchants.
Devant des Jack Nicholson, des Danny Devito ou des Heath Ledger, je redeviens une toute petite fille de 8 ans fascinée par les monstres charismatiques.
J’étais persuadée que quand je serai grande, je serai la Grande Prêtresse du Mal. Mais en étant gentille quand même. Parce que les grands méchants sont toujours meilleurs quand ils sont en fait de vrais tendres.
Aujourd’hui je ne suis Grande Prêtresse de rien du tout mais j’ai toujours un peu l’âme, au fond de moi, d’une méchante pom-pom girl. Et j’adore ça !
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