Une de mes passions dans la vie c’est les jouets. Mes étagères en sont remplies : Lego, Polly Pocket, poupées de collection, figurines et autres peluches font les couleurs de mon appart. Mais si maintenant j’en prends grand soin, on peut pas dire que ça ait toujours été le cas.
Quand j’étais petite, ado puisqu’on est dans l’honnêteté, j’ai adoré les Barbies. C’était le meilleur truc pour nourrir à la fois mon amour pour l’invention des histoires ET pour la mode. J’en ai eu quelques-unes, j’y ai joué extrêmement longtemps, je les ai aimées de toutes mes forces comme des amies mais… j’ai pas été super cool.
En guise d’excuses, j’ai décidé de rendre hommage à mes vieilles Barbies !
À lire aussi : Bad Barbies, ou la fin du mythe de la femme parfaite
Maltraiter leurs cheveux
D’abord, j’adorais les brosser. J’aimais le contact de leurs cheveux neufs et doux entre mes doigts ! Sauf que quiconque aura eu une Barbie en sa possession un jour saura qu’au bout d’un moment, ils se transforment en sorte de laine dégueu impossible à démêler.
Mais je continuais quand même, j’y peux rien si ça détend ! Y’en a c’est les petits bacs à sable de Nature et Découvertes, moi c’est ça. Sauf qu’au bout d’un moment, trop brosser le crâne d’une poupée, c’est comme le gras sur une poêle : plus tu frottes moins y’en a.
Certaines de mes go sûres ont donc fini avec la même calvitie que tonton Jean-Louis, celui qui se fait pousser une mèche plus longue pour la rabattre sur la partie nue de son crâne…
À lire aussi : Ces jouets qui m’ont fait croire qu’un métier était cool
Et puis bien sûr, il y a eu le moment où je trouvais que des Barbies avec un joli carré plongeant ça ferait super classe et que ça apporterait plus de diversité à mes poupées. Sauf que n’est pas coiffeuse qui veut, surtout à 8 ans et les coupes n’étaient jamais égales : y’avait toujours un côté plus court que l’autre et je pouvais jamais rattraper les dégâts !
« Quand c’est vraiment pas beau, pose tes putains de ciseaux »
J’aurais dû appliquer la règle d’or de ma frange actuelle « quand c’est vraiment pas beau, pose tes putains de ciseaux ». À la place, j’ai coupé et coupé jusqu’à ce que je réalise que ma Barbie ressemblait plus à Cynthia la poupée d’Angelica dans les Razmockets qu’à Anna Wintour.
Dessiner sur leurs visages
Toujours dans la démarche de relooker mes poupées, je tentais de maquiller autrement mes Barbies… avec des feutres indélébiles. J’aimais bien le look retro bouche rouge/eye-liner alors je tartinais généreusement les petites pépées pour qu’elles soient belles avant d’aller danser.
À lire aussi : Marketing genré et éducation des enfants — Le Petit Reportage
L’ennui, c’est que je ne dessine pas aussi bien qu’Aliénor, et que je ne maquille pas aussi brillamment que Dolly Wood. Mes Barbies finissaient par être défigurées, décoiffées et par ressembler à la tête que j’ai après une fête un peu arrosée sans me démaquiller. Le karma c’est pas pour les poules.
Leur faire vivre des histoires horribles (oh ça va ça terminait bien, on est pas des bêtes)
Les histoires que j’inventais étaient dignes d’un scénario des Mystères de l’Amour croisé avec Princesse Sarah et Angélique Marquise des Anges. Il y avait celles qui jouaient les gentilles, dont la famille avait été entièrement décimée pendant leur enfance et qui étaient devenues de super agents secrets pour les venger (mes préférées).
Et puis d’autres qui étaient élevées par une famille horrible jusqu’à découvrir qu’elles étaient les filles volées de Hélène Ségara depuis le début (on a les modèles de gentillesse qu’on peut à 9 ans)
Ou encore celles qui étaient victimisées au collège ou au travail mais OH SURPRISE C’ÉTAIENT DES PRINCESSES, depuis le début. Ah ça les méchants sont bien attrapés, ça leur fera bien le cul de découvrir qu’en fait c’étaient eux les pécores. En attendant, mes persos principaux avaient bien une vie de merde, déso.
À lire aussi : 5 méchants de films à qui je ferais bien des bisous
Et évidemment, il y avait les Barbies qui jouaient les méchantes. Prénoms de peste (Debbie, Mindy, l’inspi de la pop culture ne manquait pas), vêtements, cheveux et voix moches : je me lâchais… avant de m’en vouloir et de les rendre sympa à la fin parce que eh au fond dans la vie elles devaient sûrement être de chic filles !
Sûrement le syndrome Toy Story et ce livre d’histoires où les jouets décidaient d’abandonner leur petite fille : je m’en voulais de leur faire jouer un rôle de peste alors que j’avais déjà été super maladroite avec leurs cheveux et leurs visages…
Machouiller leurs pieds
C’est un truc que je faisais beaucoup très très jeune : je machouillais les pieds de mes poupées, mes stylos, la lanière de mon sac à dos chien, mon doudou, tout. J’étais tendax et chaque truc à mâcher qui me passait sous la main : je le démontais.
À lire aussi : Ces trucs que tout le monde fait… sans jamais l’avouer
Les pieds de Barbies y sont passés aussi. Heureusement, j’ai vite arrêté parce qu’elles ne rentraient plus dans leurs chaussures (prévues pour des pieds tordus seulement, pas machouillés).
À lire aussi : Lammily : la « Barbie » avec une taille « normale » commercialisée en novembre !
Les décapiter
La barbie créée pour mon boss coucou Fab
Ma plus grande peur, le grand drame qu’a vécu quiconque ayant déjà possédé une Barbie, c’était de casser la tête de la poupée. Impossible de la remettre en place sans faire disparaître le cou et pourtant, c’était le truc le plus fragile. Plus que leurs cous, c’est mon coeur qui était brisé.
À lire aussi : Des adultes jouent avec des jouets des années 90
Mention spéciale donc à la Barbie Princesse Abricot tombée de mon vélo, à la sirène aux cheveux qui changent de couleur dans l’eau (je me suis assise dessus dans mon bain) et à Skipper, la petite soeur de Barbie, sur laquelle j’ai posé un truc trop lourd.
je vous ai pas épargnées mais merde je vous ai kiffées.
Tant de gâchis pour trop de maladresse, je vous ai pas épargnées mais merde je vous ai kiffées. J’ai jamais été très adroite ou soigneuse, ou même juste maligne parfois. J’étais une gosse anxieuse, avec beaucoup d’imagination alors merci pour les moments cool, avec ou sans les copines, les histoires, les vêtements fabriqués avec des mouchoirs et les cheveux tout doux.
J’étais Sophie, vous étiez ma poupée de cire et aujourd’hui même si je ne joue plus vraiment, je prends bien soin de mes jouets, promis.
Et vous, quels malheurs vous avez fait subir à vos jouets ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires