Reprendre les codes du fondateur de son illustre maison pour les adapter à aujourd’hui, c’est l’une des plus grandes qualités d’Olivier Rousteing, directeur artistique de Balmain, même quand il s’agit de relooker des poupées.
Une pratique enfantine du fondateur de Balmain remise au goût du jour
Enfant, Pierre Balmain jouait avec les chutes de tissu de la boutique de vêtements de sa mère afin de confectionner des costumes pour les personnages qu’il créait et intégrait dans des mini-pièces de théâtre. Une fois devenu grand couturier, il a dû, en 1945, à cause des politiques de rationnement en vigueur pendant à la Seconde Guerre Mondiale, habiller des poupées de ses nouvelles créations en version miniaturisées pour créer un « Théâtre de la mode » itinérant et plus économique.
Aujourd’hui, c’est au tour du sémillant Olivier Rousteing de puiser dans cette tradition pour la projeter au XXIe siècle. Exit les poupées de chiffons, bienvenue à bord de Balmain Airlines, où des poupées en Computer-Generated Imagery (CGI = effets spéciaux numériques) s’habillent des dernières tendances !
Littéralement les dernières tendances, puisqu’elles portent déjà ce qui vient de défiler pour l’automne-hiver 2021-2022 prochain : la collection que Balmain a présentée dans un décor façon aéroport, comprenant des vestes allongées jusqu’à mi-cuisse, aux revers de satin et boutons dorés signature, rendues architecturales par des épaules Pagode (c’est comme ça qu’on appelle les épaulettes qui rebiquent, à l’image de l’architecture de certains temples asiatiques bouddhistes).
Et ce, dans un serein bleu pâle ou un apaisant rose pastel qui habillent aussi bien Barbie que Ken.
Si vous voulez vous offrir une veste Balmain semblable à celle de Barbie, il vous faudra par contre débourser près de 2.000€ !
Refléter davantage la diversité
Dans un communiqué de la marque, le sémillant designer s’est réjouit de présenter ces poupées qu’il a voulues plus inclusives :
« Je suis heureux de voir que ces Barbies de nouvelle génération reflètent vraiment la diversité de notre armée Balmain. Et ce partenariat s’appuie également sur notre stratégie de nous appuyer sur les dernières avancées numériques pour mieux communiquer directement avec chacun des adeptes de la maison, tout en aidant à ouvrir un peu plus les portes d’un monde qui était autrefois réservé à quelques privilégiés chanceux. »
Né sous X avant d’être adopté par une famille bordelaise, Olivier Rousteing a raconté, dans le documentaire Wonder Boy (2019) réalisé par Anissa Bonnefont, la recherche de ses parents biologiques, mais aussi combien il a pu manquer de modèles de représentations en tant que jeune garçon noir et queer. Alors ces poupées habillées à la mode dernier cri tiennent sans doute autant d’un rattrapage de rêve de gosse personnel que d’un hommage au fondateur de Balmain !
Un relooking symbolique, certes, mais qui rappelle en creux combien de nombreuses petites filles non-blanches ont pu s’attrister de ne pouvoir se projeter dans le physique de la poupée la plus connue du monde.
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