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Vie quotidienne

Ode à la baraque à frites, souvenir de vacances d’une ch’ti

Originaire du nord de la France, Juliette a longtemps passé ses vacances dans le 62 et garde un souvenir impérissable de la baraque à frites, un incontournable de la région.

Publié initialement le 21 août 2018

J’ai grandi dans le Nord-Pas-De-Calais, aujourd’hui annexé à la Picardie et renommé les Hauts-de-France.

Après avoir subi nombre de blagues moyennement marrantes sur l’alcoolisme, la pauvreté et la consanguinité, j’ai enfin accepté d’aimer ma région natale pour de multiples raisons.

Et l’une d’elle, sûrement la plus importante, est la baraque à frites.

Une caravane qui sent la friture

Si tu n’as jamais vu de spectacle de Dany Boon ou le film Bienvenue chez les Ch’tis, tu as de grandes chances d’ignorer ce qu’est une baraque à frites.  

https://www.youtube.com/watch?v=d6OrY8MHd4s

Une baraque est un mot issu du patois pour dire maison, aujourd’hui entré dans la langage courant.

Apparue en Belgique dans les années 1960, la baraque à frites n’est autre qu’un établissement de restauration rapide où les gens grignotent des pomme de terres frites dans l’huile, servies dans un cône en papier ou une barquette.

Mais la caractéristique primordiale de la baraque à frites c’est qu’elle ne ressemble pas à un restaurant fast-food comme les autres.

Certaines friteries seront abrités entre quatre murs, dans un immeuble ou une petite maison. Mais dans la plupart des cas, elles trouvent leur place dans une caravane ou un mobil-home transformé en cuisine sur roues.

Il leur arrive donc d’être prises pour des camions de glaces par les novices de la région.

Le concept de la roulotte dans laquelle sont cuisinées de délicieuses frites bien grasses me semble merveilleux.

J’imagine que les frituriers, nom du professionnel de la frite, changent régulièrement d’endroits selon les saisons.

Il n’a qu’une mission : nourrir et répandre le bonheur suscité par la douce odeur de la frite.

La queue devant la caravane

Par définition, la baraque à frites est un lieu chaleureux. C’est l’endroit idéal pour échanger avec nos voisins de file d’attente.

Le moment est propice pour se réjouir des températures estivales approchant les 21 degrés dans la région par exemple.

Quand j’attends mes frites à la baraque à frites.

Parfois, le friturier connait un client et lui raconte une histoire rocambolesque que je me plais à écouter en riant à moitié dans ma barbe.

De temps en temps, je croise des parents d’ami·es du collège et j’en profite pour demander des nouvelles. C’est autrement plus convivial que via Facebook.

J’aime beaucoup ce sentiment d’impatience à l’idée de se remplir la panse de pommes de terres à l’huile, ravivée par les émanations de friture.

Les quantités de frites astronomiques

Je dois mon amour à la baraque à frites surtout pour les quantités immenses des frites qui sont servies lors des commandes.

https://www.youtube.com/watch?v=BDFXeDncBQE?t=1m59s

Généralement, il y a le choix entre la petite, la moyenne et la grande portion. De mon côté, je prends toujours une petite portion qui équivaut clairement à une moyenne.

En toute logique (non), une barquette de taille moyenne s’assimile donc à sa grande sœur et la plus grande quantité est simplement gargantuesque.

Le secret de ces portions aux quantités estimées à l’américaine repose dans la façon ont le friturier sert ses frites.

Pour ce que j’ai vu, voici comment il procède : si je commande 4 portions moyennes, il se saisira des barquettes à la taille équivalente et les apposera les unes à côtés des autres sur une grande feuille de papier.

Il servira les frites depuis son immense saladier en métal et n’hésitera à faire déborder les récipients de frites.

Ensuite, il appliquera une nouvelle couche de frites au dessus des barquettes déjà pleines, avant de refermer la feuille sur le tout tel un baluchon.

Je n’exagère pas en disant que ma famille et moi nous sommes déjà retrouvés avec 1 kilo de frites pour cinq personnes.

Tant de générosité venant d’une humble baraque à frites, ça m’émeut.

Le rituel de la baraque à frites

Mangez trop gras est dangereux pour la santé. Mes parents ont toujours refusé d’instaurer un rituel trop régulier avec la baraque à frites.

Je jalousais donc mes camarades qui mangeaient de délicieuses frites-fricadelles tous les dimanches soir devant la télé.

POURQUOI MAMAN ? POURQUOI ?

Mais pendant les vacances, mes deux géniteurs se détendaient un peu et s’enthousiasmaient même à l’idée d’aller chercher des frites à la baraque à frites en remontant de

la plage, vers 19h.

L’été, les baraques à frites s’installent souvent en bord de mer ou pas très loin des centres-villes afin de profiter de l’affluence pendant les congés.

Manger à la friterie était un évènement ponctuel dans ma vie de petite fille, et je chérissais ces repas partagés avec mes parents et mes frangins.  

Nous n’avions même pas besoin de faire la vaisselle, et débarrasser la table ne durait que quelques secondes, le temps de tout jeter dans la poubelle (effectivement, ce n’est pas très zéro déchet).

Aujourd’hui, croiser une baraque à frites sur un bord de route signifie que je suis en terrain connu, que je maîtrise les codes du lieu et que si j’ai la flemme de me nourrir convenablement, je suis sûre de me régaler avec une grosse portion de frites.

Je suis bien contente que le Nord ai piqué l’idée aux Belges.

T’as déjà mangé les meilleurs frites du monde dans une baraques à frites ? 

À lire aussi : Le foodporn et moi, de l’amour à la haine

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Les Commentaires

10
Avatar de Polaire
17 septembre 2018 à 16h09
Polaire
J'ai fait un DUT à Lens, et on avait juste une cafèt... par contre il y avait la baraque à frite de Jojo (oui on est dans le nord, on appelle le mec par son prénom direct) juste à côté, ce qui fait qu'au moins une fois par semaine, j'allais me chercher un bon gros burger ou sandwich avec sa fournée de frites, c'était trop bieeeeeen ! et tout ça pour pas bien cher, et super bon ! Même si t'avais rien à manger un midi, tu pouvais te nourrir des restes de frites des autre
3
Voir les 10 commentaires

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