La presse en parle partout ce matin, et les quotidiens thaïlandais titrent le désordre et les scènes de chaos que la Thaïlande connaît actuellement : hier, Bangkok a été le théâtre de violences et de gros incendies. A l’origine de ces troubles : l’opposition entre « les chemises rouges » (les partisans de l’ex-Premier ministre Thaksin, renversé en 2006) et le gouvernement. Zoom sur ce qui fait l’actu chaude de ce matin.
Qu’est-ce que le mouvement des « chemises rouges » ?
C’est le nom donné aux revendications des partisans de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, renversé en 2006 et en exil depuis sa condamnation pour corruption e 2008. Les « chemises rouges » demandent la démission du gouvernement actuel.
Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva avait accédé à son poste fin 2008, à la faveur de la dissolution du parti pro-Thaksin et d’une mobilisation de plusieurs mois des « chemises jaunes », plus urbaines et plus élitistes que les « chemises rouges », issues quant à elles en majorité des campagnes du Nord et du Nord-Est.
nous explique Courrier International.
Le 11 avril dernier, 1 mois après le début des mobilisations, Bangkok enregistrait 21 morts et plus de 800 blessés. Le bain de sang semble être la conséquence dramatique de profonds bouleversements que le pays encaisse difficilement. Les « chemises rouges » qu’on a au début crues être instrumentalisées par le Premier ministre déchu, s’avèrent en fait être un groupe fort de plus en plus inquiétant, et à même de bouleverser « une structure sociale dominée depuis des décennies par le roi Bhumibol Adulyadej et ses conseillers » (selon Asia Sentinel).
Hier, à l’issue de l’assaut meurtrier contre les « chemises rouges » (le gouvernement a décidé d’attaquer l’ultime quartier dans lequel les derniers opposants restaient reclus), 14 personnes ont été tuées (dont un journaliste italien) et 91 blessés (dont 4 journalistes étrangers).
Le Parisien explique :
Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva, dont les «rouges» exigeaient la démission, a appelé la population à lui faire confiance pour rétablir le calme. «Nous ramènerons la paix et nous nous relèverons», a-t-il assuré. Sur le plan politique, une nouvelle période d’incertitude s’ouvre. «La reddition ne signifie pas la fin du conflit», a prévenu le quotidien The Nation.
Cet assaut de l’armée semble avoir mis fin à plusieurs mois de turbulences. Les manifestations pacifiques avaient laissé place aux violences : en effet, depuis la mi-mars, 82 personnes tuées et 1800 blessés ont été comptabilisés. Plusieurs chefs des «chemises rouges» se sont rendus à la police, dont Veera Musikapong, le président du Front uni pour la démocratie contre la dictature (UDD). Aujourd’hui, c’est la non-violence qui semble être prônée partout, avec l’idée que «la démocratie ne peut se bâtir sur la vengeance».
Pour en savoir plus :
Edit 21/05
L’armée annonce avoir repris le contrôle de Bangkok aujourd’hui. « La nation est en deuil », titre les quotidiens. Bilan de ces deux derniers mois : « Quatre-vingt-deux morts, plus de 1 800 blessés, des centaines de millions de bahts partis en fumée, l’image de notre pays salie par le sang et les flammes. »
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Les Commentaires
Apparemment ces révoltes se sont déjà produites auparavant, mais n'avaient pas eut autant d'impact que celle de maintenant. D'après mon amie, la cause de tout ça c'est le manque d'éducation et de connaissance de ces personnes qui ne se rendent pas vraiment compte des réelles intentions de l'ancien ministre.
Après d'après ce que j'ai compris, les révoltes se sont apaisées mais j'aimerais bcp savoir pourquoi !