Le 22 mai 2020
Ma vie était si difficile en 2019 !
Le 2 juin 2019
Il y a deux semaines, une catastrophe a ravagé ma vie. Mes cheveux ont subi le supplice ultime du balayage raté. Si maintenant mes cheveux se portent mieux, ma tête de Kelly Clarkson dans les années 2000 reste ancrée dans ma mémoire à tout jamais.
C’est le retour d’Alix drama queen.
Balayage raté : incipit
Parfois je me réveille le matin, et j’ai envie de changer de vie, de tout envoyer balader, de partir un jour sans retour.
Comme j’ai peu de courage, et que je sais que je le regretterais aussitôt, je me dis que je vais plutôt changer de tête.
La dernière fois que cette envie soudaine m’était venue, j’avais écopé d’une frange, mais je me souvenais de ce cataclysme capillaire. Mine de rien j’apprends de mes erreurs.
Non, cette fois-ci, c’est décidé, je ferai un balayage cendré, comme dans cet article.
Seul problème : j’ai peu d’argent à dépenser pour ce genre de lubies.
Ni une ni deux, j’envoie un petit message à papa-maman, qui me confirment qu’un budget de 50€ m’est alloué.
C’est parfait, car je viens de dégoter un petit salon sur Internet qui me fera coupe/balayage/coiffure pour cette même somme.
Ma foi, ses critiques sont bonnes et engageantes. Leur nombre de deux aurait pu m’alerter.
Je m’empresse de prendre rendez-vous le jour-même et de payer en ligne. Erreur n°1.
Balayage raté : tous les moments où j’aurais pu/dû dire stop
Le salon de l’enfer
Je sors du métro toute guillerette à l’idée de rentrer chez moi ce soir avec ma nouvelle tête.
Mais je déchante rapidement en voyant la devanture du salon de coiffure.
Je ne sais pas comment dire la phrase suivante sans passer pour une connasse, je l’écrirai donc avec l’espoir que vous ne me jugerez pas trop fort.
De toute ma vie, je n’ai jamais pénétré un salon de coiffure autre que Camille Albane. La faute à ma mère, qui ne jure que par eux.
Je ne panique pas, il existe plein de petits salons indépendants qui coupent très bien les cheveux. Y a pas que Camille Albane dans la vie, calme-toi Alix Martino.
En passant le seuil de la porte, un spectacle peu conventionnel s’offre à moi : des serviettes hygiéniques traînent partout, des enfants braillent, et en règle générale c’est assez crado.
Si tu te demandes à l’avenir pourquoi je ne me suis pas barrée en courant de ce salon du sheitan, la réponse sera la même tout le long de l’article : j’avais DÉJÀ payé sur Internet.
Une communication branlante
La coiffeuse me fait bien attendre 50 minutes avant de s’occuper de moi. J’ai donc le temps d’envoyer des messages paniqués à mes potes qui me rassurent comme elles peuvent.
J’aurais dû écouter la prophétie de la sage Kalindi qui m’avait dit le matin-même qu’une bonne journée se finissait toujours mal, et inversement. Ma journée avait vraiment bien démarré, j’aurais dû savoir que ça allait mal tourner.
La coiffeuse finit donc par me demander ce que je veux en me sortant un immense nuancier. Je lui montre une photo de ce que je veux EXACTEMENT.
« Ça va pas t’aller ça ma chérie. C’est mieux un balayage ma chérie ça c’est un ombré. Pour un ombré il faut une patine en plus c’est 10€.»
Autant me parler chinois, aucune idée de ce qu’est une patine ou la différence entre un ombré et un balayage.
Je lui donne mon ok pour illuminer ma chevelure, mais j’insiste sur le côté LÉGER, pour ne pas avoir cet effet MÉCHÉ.
C’était ma demande numéro 1.
Elle me demande de ne pas m’inquiéter ma chérie, ça va être magnifique.
Spoiler alert : ce fut tout sauf magnifique.
Une technique peu homologuée
Dans une sorte de déni, je la regarde empoigner mes cheveux en tentant de me persuader qu’elle sait ce qu’elle fait.
Après coup, mes potes m’ont dit que j’aurais dû réagir, mais c’est compliqué d’expliquer à quelqu’un son propre métier.
Un mec (son date de la soirée) entre dans le salon pour y attendre la fin de son service.
Tout en le dragouillant, elle tartine du produit violet en veux-tu en voilà sur toute ma longueur.
Pas froid aux yeux, elle le fait même YOLO sans les gants de protection.
Elle invite son apprentie à s’occuper de l’autre côté de ma tête, en lui lançant quelques indications approximatives.
Elle laisse poser une bonne demie-heure avant de me rincer le tout.
Mon destin scellé.
Feindre le bonheur
Au fond de moi je sais, je SAIS que c’est raté.
Ce n’est que quand elle me montre, toute fière, mes cheveux mouillés, que je VOIS que c’est raté.
« La couleur c’est trop beau ça te va trop bien ma chérie ! »
Je ne peux pas m’empêcher d’acquiescer devant son enthousiasme débordant. Je précise que j’attends de voir ce que ça donnera sec.
Je lui rappelle quand même qu’il faut me couper les cheveux. Ah mais oui c’est vrai !
Elle regarde sa montre. Déjà 21h !
Depuis deux heures, je suis la troisième roue du tandem. Ça drague dur entre les deux tourtereaux, et je la soupçonne de grossièrement dégrader mes cheveux pour finir plus rapidement dans les bras de son Jules.
Elle me coiffe, et puis TADAAAAA !
J’ai envie de pleurer. Je retiens mes larmes.
« Tu es magnifique ma chérie ohlala ! Une nouvelle femme ! »
Ah ça c’est sûr une nouvelle femme.
Je sors la gorge nouée. On dirait un tigre blond. Mes cheveux sont organisés en trois étage bien distincts.
Je pars pour le Festival de Cannes dans deux jours et je ressemble à un footballeur des années 2000.
Ma vie est foutue.
Le rattrapage de mon balayage raté
Le deuil de mes cheveux se fait en plusieurs phases.
D’abord le déni, non mais ça va aller, je vais m’habituer.
La colère, elle est coiffeuse ou bouchère ?
Puis enfin l’acceptation, qui déclenche en moi un rire incontrôlable.
Mes parents, mes meilleurs sponsors, me rassurent en me promettant un rattrapage chez… Camille Albane. OUF !
En attendant, j’arbore ma plus belle casquette.
En arrivant chez mon coiffeur fétiche, il fait bien attention à ne pas trop shamer la coiffeuse qui m’avait infligé cette tête, ce que je trouve bien professionnel de sa part. Moi je ne me prive pas.
Il n’arrête pas de répéter que je n’ai pas eu de chance, que c’est vraiment rare ce genre de ratage.
SU-PER.
J’ai des mèches de couleurs différentes à cause du temps de pose qui a été le même pour toute ma crinière, du jaune poussin au blanc cendré. Le tout agrémenté de tâches de décoloration et d’un dégradé bien marqué.
Mon sauveur me refait une couleur proche de la mienne sur mes racines et une autre plus claire sur mes longueurs, pour atténuer toute cette horreur.
IL ME SAUVE LA VIE. Je peux aller à Cannes sans ressembler à Emma Daumas pendant la star Ac’.
À ce jour, il me reste des pointes blondes éparses qui me rappellent ce souvenir douloureux. Je n’ai qu’à m’en prendre à moi-même, c’était trop beau 50€ pour un balayage/coupe/coiffage en plein Paris.
Alors attention, si toi aussi tu veux changer de couleur de cheveux… Demande un avis amical sur les salons de coiffure, ta santé capillaire est en jeu !
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