Une procédure judiciaire est en cours suite au dépôt de plusieurs plaintes, a annoncé cette semaine Laure Beccuau, la procureure de Paris. À Nice, c’est un bar, le Bulldog Pub Pompeï, qui a annoncé prendre des mesures, après des témoignages signalant des agressions sexuelles sur le compte Instagram #BalanceTonBar de la ville.
À Grenoble, après la publication de plusieurs témoignages, c’est la mairie qui a fait part de sa volonté d’agir et qui a annoncé que « le sujet des violences sexistes et sexuelles dans les établissements de nuit grenoblois serait rajouté au programme des Assises de la nuit ». À Montpellier, le Midi Libre a recueilli les témoignages de plusieurs victimes qui disent toutes avoir été agressée par un même videur dans un établissement du centre-ville.
Le mouvement Balance ton bar est-il en train de se répandre un peu partout en France ?
Est-ce le signe que les mouvements initiés par des associations féministes en Belgique, mais aussi en Angleterre, sont en train d’avoir un effet boule de neige ?
La semaine dernière, nous vous parlions sur Madmoizelle du boycott des bars et clubs de Bruxelles organisé par l’Union féministe inclusive autogérée, pour protester contre les violences faites aux femmes dans les bars et lieux de fêtes. Ce boycott faisait suite à une vague de témoignages de femmes racontant avoir été agressées, en pointant notamment deux établissements. Certains témoignages remontaient à plusieurs années.
En cause, ce sont notamment des agressions sexuelles et des viols, rapportés par des victimes qui dénoncent des comportements venant de la part de clients mais aussi de membres du personnel de certains établissements. Les victimes sont aussi nombreuses à affirmer avoir été droguées à leur insu au GHB.
Balance ton bar : quelles solutions ?
En Suisse, on mise sur les formations, rapporte Le Temps, afin de former le personnel des bars et clubs à réagir, pas seulement face à des situations d’intoxication au GHB, de harcèlement ou d’agression sexuelle, mais plus globalement sur le sexisme et les violences sexuelles.
Il y a aussi des outils de dissuasion comme les protections de gobelets, de type Drink Watch (actuellement en rupture de stock en raison d’un afflux de demandes), qui s’adapte à tout type de verre et empêche donc d’être droguée à son insu.
Un dispositif utile mais qui laisse malgré tout songeuse : il sous-entend que nous devons encore porter la responsabilité de notre propre sécurité et mettre en place les moyens matériels et financiers pour l’assurer par nous-mêmes, dédouanant ainsi les établissements de faire ce qui doit être fait pour que sa clientèle n’ait pas à s’inquiéter…
Protéger son verre vient s’ajouter à la longue liste des stratagèmes que l’on met en place pour ne pas être agressée, violée, droguée à notre insu.
Reste le boycott, une solution radicale, pour maintenir la pression sur les bars et les établissements et les pousser à réagir.
« La meilleure manière pour se faire entendre, hélas c’est d’attaquer leur portefeuille » assurait Laure Baiwir auprès de RFI lors du boycott bruxellois du 12 novembre, une des organisatrices du rassemblement.
« Et surtout, on veut montrer que dans cette société, si les femmes et les minorités ne sont pas représentées, ou ne sont pas dans la société parce qu’elles ont peur, en fait la société ne tourne plus. »
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Crédit photo : Alex Voulgaris via Unsplash
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Merde.