Eh non, aller à la montagne ça ne veut pas forcément dire se péter une valise Vuitton livrée à Megève, remplie de robes de cocktail au cas où et de cocaïne aussi au cas où. Non.
Aller à la montagne par temps de crise, ça veut dire se démerder, mais tant mieux parce que quand on n’a pas d’argent, on a des idées, comme aurait dit le Maréchal Pétain (je suis pas sûre en réalité que ça soit de lui, mais connaissant le bonhomme il souffrira pas que je lui attribue ce petit pompon).
Ce que je veux aborder aujourd’hui, ce sont ces détails inhérents aux sorties neige, qui font qu’on ne peut que garder un souvenir impérissable de l’hiver.
Commençons par le souvenir impérissable du trajet. No quatre roues motrices à l’horizon, no Berline secure, no Mercedes Benz Benz Benz. A la place, une 106, une ZX break, bref, un tacot qui t’oblige à porter ta ceinture + un chapelet tellement rien n’est certain entre ses mains (Amen).
Puis vient le moment d’entrer en communion avec la noble poudreuse, ce pourquoi tu es là, ce pourquoi tu as fait cette combinaison de vêtements improbable ce matin. Parlons-en d’ailleurs : ces deux jeans + ce collant qui devaient faire armure entre toi et le froid, vont-ils remplir leur mission ? Réponse douze secondes après être sortie de la voiture : non. Non, parce que ta première chute permet à la neige de s’infiltrer entre ton manteau (trop court) et ton sous pull #3 (pas rentré dans le collant #2) et bam, en moins de temps qu’il faut pour dire Gorbatchev, tu as de la neige dans le slip, fantastique.
On résume : tu es là depuis 5 minutes, tu es tombée une fois, chute provoquant la rencontre entre ton corps et le froid, en plus t’as dû te faire mal au poignet, normal. Attends-toi à vivre des péripéties plus rudes encore avant la fin de cette journée, et je te parle même pas de ton état si ton entourage a eu la bonne idée d’opter pour le ski de fond (plan B souvent réquisitionné par nous les gens middle class lorsqu’on se rend compte qu’il y a no way de dépenser 200 euros de forfait pour la famille entière, sans compter la location des skis).
C’est à ce moment là, précisément là, que pour ma part je regrette d’être venue. Et puis je vois ma mère et son pantalon de ski de fond 70’s style (le même que celui que personne n’aime dans Les bronzés font du ski) et là, j’ai semi envie de mourir. Alors je m’éloigne un peu du groupe pour me calmer, penser à la vie, tout ça, et LA je vois quelqu’un qui parle de déjeuner, mon attention est attirée et puis, et puis…
Je tourne la tête et j’aperçois une famille en train de s’installer autour du capot d’une voiture (encore une ZX oui). Maman sort du coffre… une glacière… des gobelets en plastique et des sandwiches en disant « qui veut thon / qui veut de la terrine ? ». Bon et là, ma semi envie de caner se transforme en une nécessité, je rentre dans la voiture et j’attends que ça se passe jusqu’au retour à la civilisation moderne.
Mon Dieu faites que je n’oublie jamais ces souvenirs (je risquerais de devoir les revivre sinon)…
BON SKI DE FOND LES AMIS !
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