Depuis la rentrée 2014, il existe (par une mesure prévue dans la loi sur l’enseignement supérieur du 22 juillet 2013) la notion de « bacheliers méritants ». Ces élèves de terminales qui entreront à la rentrée suivante dans l’enseignement supérieur constituent les 10% d’élèves bacheliers obtenant les meilleures notes, par filière.
Ces élèves, depuis la rentrée 2014, ont un « droit d’accès » aux filières sélectives de l’enseignement supérieur. On entend par là les classes préparatoires aux grandes écoles, les IUT et certains BTS. Depuis juin 2015, la mesure a également été étendue à des écoles d’ingénieurs, aux Sciences Po de province sous certaines conditions, et à trois écoles de commerce. Très concrètement, cela veut dire que même si l’élève avait été refusé•e dans la filière sélective de l’enseignement supérieur à laquelle il/elle avait postulé via Admission Post-Bac, il/elle peut postuler une seconde fois en faisant valoir ses résultats au bac
. La filière a alors le choix de l’accepter ou non.
Le dispositif existant déjà depuis 2014 pour les filières sélectives, il ne s’agit pas d’être pour ou contre la mesure dans son ensemble, mais bien de discuter son application à l’université et ainsi aux filières universitaires trop demandées pour accepter tou•te•s les candidat•e•s.
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Qui est pour, qui est contre, et pourquoi
La Conférence des Présidents d’université propose d’élargir ce dispositif aux filières d’université particulièrement demandées, comme STAPS, psychologie, droit ou encore médecine. Le Secrétariat d’État à l’enseignement supérieur étudie actuellement la proposition — mais même s’il dit oui, la mesure ne sera probablement pas appliquée avant la fin du quinquennat de François Hollande.
Étendre le dispositif permettrait, selon les défenseurs de la mesure, de ne pas renvoyer une image défavorable de l’université par rapport aux filières sélectives. « Cela permettrait de rappeler qu’il n’y a pas d’abord des filières sélectives, puis des filières universitaires moins bien cotées », déclare Jean-Loup Salzmann, directeur de la Conférence des Présidents d’Université. Les « bacheliers méritants » auraient l’assurance d’être pris même dans les filières très demandées, contrairement aux autres qui pourraient se voir refusés par manque de place.
Les syndicats étudiants se déclarent unanimement contre l’étendue de cette mesure. Pour eux, cela signifierait en effet que le gouvernement cautionnerait une « sélection illégale » alors que l’université est en France faite pour tou•te•s, la seule condition étant d’avoir son baccalauréat ou équivalent.
Et toi, que penses-tu de l’étendue de cette mesure aux filières universitaires ? Est-ce un principe de sélection alors que l’université se doit d’accueillir tout le monde ? S’il y a trop de demandes pour le nombre de places disponibles, les meilleur•e•s bachelier•e•s doivent-ils avoir la priorité ? Viens débattre dans les commentaires !
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