Bon. Je vais pas te mentir. J’ai eu 10 au bac de philo.
À la question Vivons-nous pour être heureux ? j’avais dû répondre un truc comme : « euh bah euh oui c’est mieux parce que sinon bon c’est un peu triste quoi ».
…j’avais pas vraiment révisé, donc.
Réviser la philo, quel enfer
Pourtant j’adorais la philo ! Mais l’étape des révisons a toujours été plutôt indigeste.
Se plonger des heeeeures durant dans des cours où j’avais parfois besoin de relire encore et encore la même phrase pour en comprendre l’essence… UGH.
Ça te parle ?
Si c’est le cas j’ai un bon plan pour toi : 3 séries pour égayer tes révisions tout en bossant tes cours !
Si tu vises le 20 en dissert, il y a cette vidéo et cet article !
Le bac de philo selon The Haunting of Hill House
Franchement, cette série d’horreur c’est MA révélation de 2018. Je l’ai bingée en solo la nuit, et même si j’ai flippé ma race j’ai absolument aucun regret.
Je l’aime tellement que je suis en train de me la refaire. Je reste une nouvelle fois estomaquée par la qualité de ce show… et les leçons de philosophie qui y sont distillées !
Pour t’expliquer rapidement, The Haunting of Hill House raconte l’histoire de la famille Crain, traumatisée par son court séjour dans le Manoir Hill, théâtre de la mort de leur mère, et où ils ont eu l’occas’ de croiser deux-trois fantômes.
À travers une narration soignée, alternant présent et passé, la série aborde de nombreux sujets qui pourraient t’aider lors du bac de philo.
The Haunting of Hill House parle du deuil et de la mort
Au-delà d’être une simple série d’horreur, The Haunting of Hill House questionne sur le rapport que chacun entretient avec la mort.
Certains voient d’ailleurs dans les enfants Crain une métaphore des 5 étapes du deuil :
- Steve, l’aîné, et le seul à ne pas avoir vu de fantôme, représenterait ainsi le déni
- Shirley, qui n’a jamais pu pardonner à son frère d’avoir écrit un livre sur les évènements de Hill House, serait la colère
- Theo, devenue psychologue, serait la discussion
- Luke, addict qui a enchaîné les cures de désintoxication, la dépression
- Nell, enfin, représenterait l’acceptation.
The Haunting of Hill House, au-delà du passé, du présent et du futur
La série aborde aussi le rapport au temps, et notamment comment ressasser le passé empêche de vivre son présent et de construire son futur.
The Haunting of Hill House joue pas mal sur les sauts dans le temps, alternant flash back, narration au présent, et parfois même flash forward.
Un point majeur, et selon moi bourré de sens, réside dans la façon dont le show s’y prend.
Chaque transition fonctionne comme un écho. Un exemple récurrent : lorsque quelqu’un frappe à une porte dans le passé, c’est dans le présent qu’elle s’ouvre.
Ce montage particulier suggère bien que la famille Crain, même des années après, continue de vivre dans ces évènements passés. L’histoire de Hill House n’est pas finie.
Vers la fin de la série, Hugh Crain explique d’ailleurs à son fils aîné :
Notre famille est un repas inachevé pour cette maison.
Dans le même épisode, Steve avoue à son père avoir eu recours à une vasectomie, convaincu que ses gènes porteraient les traces d’une maladie mentale qu’il ne souhaitait pas transmettre à d’éventuels enfants.
La peur du passé cristallise donc le présent et empêchent de construire un futur.
Être ou ne pas être… son propre fantôme
Un autre sujet que The Haunting of Hill House met sur la table est la capacité de chacun à se créer ses propres monstres.
Durant les 10 épisodes que dure la saison 1, les spectateurs se questionnent forcément sur l’existence, réelle ou non, des fantômes qui ont terrorisés la plupart des enfants Crain.
Tout en jouant sur ce doute, la série demande : « Mais après tout, qu’est-ce qu’un fantôme ? ». Dès le premier épisode, Steve donne sa réponse :
Je [vous] ai dit que je n’avais jamais vu de fantômes.
Ça n’est pas tout à fait vrai. J’en ai vu un paquet, mais pas comme vous l’imaginez. Ça peut être n’importe quoi. Une rêverie, un souvenir, un secret, le deuil, la colère, la culpabilité.
Mais de ce que je sais, c’est souvent ce que nous voulons voir.
Le show va même plus loin, prouvant dans un plot-twist de qualitey, que la Dame au cou tordu, fantôme qui a terrorisé Nell durant toute sa vie…. n’était autre que la plus jeune des Crain elle-même. BOOM.
FIN DU SPOILER !
Les questions de philo posées par The Haunting of Hill House
DU COUP, avec tout ça, The Haunting of Hill House pourrait t’aider à répondre aux questions suivantes, déjà tombées au bac de philo :
Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir ? Dépend-il de nous d’être heureux ? Y a-t-il des questions auxquelles aucune science ne répond ?
Et après toutes les émotions que t’aura provoquées la série, je te propose de te détendre avec la box Zéro stress, pour passer des révisions zen et soutenir madmoiZelle !
Le bac de philo selon The Good Place
Là c’est facile : la philosophie, c’est la BASE de ce show comique.
Pour te situer un peu la chose : à sa mort, l’égoïste Eleanor atterrit au Bon Endroit, là où finissent les personnes qui ont dédié leur vie à faire le bien sur Terre.
Consciente qu’elle ne devrait pas être ici, et afin de ne pas terminer au Mauvais Endroit, Eleanor va tout faire pour devenir une bonne personne grâce à l’enseignement de Chidi, professeur de philosophie morale.
Tahani et Jason, eux aussi au Bon Endroit sans l’avoir mérité, vont se joindre au duo pour tenter de gagner leur place dans ce paradis revisité.
La philosophie au coeur de The Good Place
Pour écrire la série, Michael Schur, le papa de Brooklyn 99 et Parks et Recreations, a fait appel à Pamela Hieronymi, professeure de philosophie à l’université de Californie à Los Angeles.
Socrate, Kant, Aristote, Hume… tout y passe ! Du coup, peu de risques de te tromper en révisant tes cours avec The Good Place.
Le bien, le mal, la morale dans The Good Place
Qu’est-ce qu’être une bonne personne ?
C’est une des questions centrales du show, puisque devenir une bonne personne est le seul moyen pour la petite troupe d’humains de rester au Bon Endroit.
Est-ce que être une bonne personne = faire des bonnes actions ? Pas exactement.
The Good Place s’appuie sur Kant pour expliquer qu’il ne faut pas seulement bien se conduire pour devenir une bonne personne : l’action doit être réalisée de façon totalement désintéressée.
En gros, dès qu’elle est motivée par un intérêt personnel, l’action ne peut pas faire de toi une bonne personne.
Ce qui explique pourquoi Tahani, qui a organisé des soirées caritatives toute sa vie dans le seul but d’attirer l’attention sur elle plutôt que sur sa soeur, appartiendrait plutôt au Mauvais Endroit.
Même constat lorsqu’Eleanor enchaîne les bonnes actions pour gagner des points et rester au Bon Endroit…
Son score n’augmente pas puisque tout ce petit manège a pour but de lui permettre de rester dans cet équivalent du paradis, et est donc motivé par un besoin égoïste.
The Good Place t’explique également qu’une bonne action, avec des intentions honnêtes et censée bénéficier à autrui, peut malgré tout être immorale.
Cette notion est soulignée par le « dilemme du tramway », repris dans la série lorsque Michael place Chidi aux commandes d’un tramway avec deux itinéraires possibles.
Sur l’un se trouve un groupe de personne, sur l’autre un individu seul.
La logique voudrait que Chidi choisisse de percuter l’individu seul, mais le professeur de philosophie est incapable de se décider face à l’immoralité de ce choix.
Le bien, le mal, la morale… et tout le reste !
Avec ce quatuor d’humains à la morale bancale, imparfaits mais si drôles, le show revisite donc les notions de bien et de mal… Et ne s’arrête pas là.
À travers le personnage de Michael, immortel architecte du Bon Endroit, la moralité de l’existence est décortiquée. Le démon est confronté à une angoisse existentielle : que faire de toute cette éternité ?
Janet, qui n’est « ni une fille, ni un robot », permet de s’interroger sur l’intelligence artificielle.
Dans un épisode, Eleanor et Chidi sont contraints de « tuer » Janet pour sauver Michael, en fort mauvaise posture. Réticent, le professeur de philosophie se porte néanmoins volontaire pour appuyer sur le bouton qui sonnera sa fin…
Pour finalement faire marche arrière lorsque le système de défense de Janet (supplier de manière très réaliste) s’active.
Eleanor s’approche à son tour mais se stoppe nette quand Janet brandit une photo de ses « trois magnifiques enfants : Tyler, Emma et le petit, tout mignon bébé Philip ».
Et d’ajouter :
Regarde Tyler. Tyler a de l’asthme mais il s’en sort comme un champion !
Un beau moment de comédie qui fait également réfléchir sur le concept d’existence. Janet n’est ni une humaine, ni un robot, pourtant elle a une conscience, une personnalité, des émotions.
La tuer constituerait-il alors un meurtre ?
Au-delà de ces questions sur l’humanité, ce qui la définit et la compose, une autre thématique abordée au fil des saisons : les rapports avec autrui.
Selon Sartre, l’existence précède l’essence. Appliqué à la série, cela veut dire qu’il y a de l’espoir pour Eleanor, Tahani, Jason et Chidi.
En dépit de leurs actes passés, ils peuvent devenir de meilleures personnes : d’abord en effectuant une auto-critique, mais aussi en s’entraidant. Tu le verras, au contact les uns des autres, le quatuor fait d’énormes progrès.
En plus, bonne nouvelle, les épisodes durent entre 20 et 30min… Parfait pour une mise à niveau express !
Le bac de philo selon Black Mirror
Impossible de passer à côté de Black Mirror. La désormais cultissime série récupérée par Netflix a déjà dû bien faire chauffer tes neurones !
En plus de ses plot-twist et de ses intrigues toujours plus démentes les unes que les autres, Black Mirror propose de bonnes réflexions sur pas mal de sujets :
- Les médias
- La société
- La politique
- Toutes les avancées (et dérives) de la technologie : réseaux sociaux, surveillance et données numériques
Bref, ça cause des nouvelles technologies et de leurs impacts sur la société.
Un sujet tout à fait d’actualité et qui pourrait bien tomber au bac !
La série questionne l’éthique et la morale des individus, s’interroge sur la notion d’identité, de désir, de pulsion.
Elle joue sur le réel, repousse les limites du possible dans des épisodes parfois à glacer le sang… Mais pas toujours si éloignés de la réalité.
Alors que retenir de Black Mirror ?
Black Mirror, un répertoire de philo
Comme je sais que t’as pas le time, et que j’suis vachement sympa, je t’ai fait une liste non-exhaustive des épisodes les plus marquants et des thématiques associées.
C kdo, ça me fait plaisir ♥
- Bandersnatch, l’expérience immersive (c’est toi qui pilotes !), où chaque clic va te mettre une sueur froide dans le dos, tout en te faisant réfléchir sur l’éthique et la morale
- Si tu veux réviser la politique et la satyre sociale, ce sera avec L’hymne national et Le Show de Waldo
- Avec 15 millions de mérites et Chute libre, tu te demanderas jusqu’où l’humanité est prête à aller pour un peu de célébrité, et ce qui motive ce besoin de reconnaissance.
Point bonus pour Chute libre : la Chine est en train de mettre en place un concept pas si éloigné de celui utilisé dans l’épisode. Les citoyens peuvent accéder à divers services en fonction des points qu’ils ont gagné grâce à leur comportement social.
À caser dans ta copie.
- Retour sur image, USS Collider et Blanc comme neige te retourneront les neurones en jouant avec le « réel » et apporteront une réflexion sur le désir et les pulsions
- Bientôt de retour va te faire chialer toutes les larmes de ton corps tout en te permettant de prendre des notes sur le rapport à la mort et les débordements de l’intelligence artificielle
Et enfin, pour pas partir en dépression au milieu de tes révisions…
- Je te propose une touche de douceur avec San Junipero, qui en plus de te donner envie de retourner vivre dans les années 70-80 te montrera d’autres exemples sur le rapport au temps. La technologie ça a aussi du bon.
Si avec tout ça tu cartonnes pas au bac de philo… je ne sais pas quoi dire de plus ! Force & courage !
À lire aussi : Bac d’Histoire : les films pour réviser en douceur !
Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !
Les Commentaires
Cela dit cette traduction offrait des perspectives intéressantes aussi.