Justin Bieber, ça t’énerve ? Ton petit frère, ça t’énerve ? Crois-moi, après avoir fait connaissance avec Baby Scumbag, ils te paraîtront plus sympathiques encore qu’un morceau de cheesecake sur un lit de fruits rouges à l’heure du goûter. Ce gentil mioche jeune homme a tout pour plaire, pourtant j’ai envie de l’enfermer dans une chambre avec deux ou trois J’aime lire en lui tirant les oreilles. Pourquoi tant de haine ? Laisse-moi te conter cette ode à la jeunesse un peu perturbée dans son slip.
Steven Fernandez préfère que les gens l’appellent Baby Scumbag (littéralement « Bébé Sac à Merde » – représente). Il est skateur professionnel et sponsorisé par des centaines de marques super coolos. Il fait également des vidéos sur l’Internet – il a d’ailleurs plus de 38 000 fans sur Facebook. Ok, c’est bien. M’enfin, Steven n’a que treize printemps.
Ce qui est parfaitement insupportable avec ce petit personnage c’est qu’il se comporte comme un lourdingue plus vieux de dix ans. Le genre de mecs que tu peux voir le mardi soir dans La Belle et ses Princes presque charmants. Baby Scumbag n’a pas qu’un nom de merde, il a aussi un comportement totalement hors du temps. Il a commencé le skate très tôt, ce qui explique le fait qu’il ne soit pas si mauvais.
Ça va, ouais.
Le truc qui est parfaitement incompréhensible avec lui c’est qu’à seulement 13 ans, ce gamin a déjà le parfait attirail du crétin prêt à tout pour un gangbang et un cheeseburger. S’amuser à compter les filles qui montrent leur fesses dans ses vidéos est un véritable challenge. Baby Scumbag passe son temps avec des demoiselles de vingt-cinq ans prêtes à écrire son nom sur leurs boulis (je pense qu’il faudrait qu’il teste très vite le concept de la dédiboobz). Non mais sans rire, ce garçon a treize ans ! C’est beaucoup trop jeune pour faire et dire ce genre de choses – un peu de bon sens nan mais oh ! Comble de la folie furieuse, il donne par exemple des conseils pour pécho « la nana de tes rêves » :
Qu’il choque ou qu’il donne envie, Baby Scumbag est devenu un petit phénomène en rassemblant énormément de monde sur sa page Facebook et plus de 151 000 followers sur son compte Instagram, où il poste régulièrement ce genre de clichés :
Normal.
Ok.
Peut-être que Steven Fernandez n’est qu’un produit de consommation créé de toutes pièces par ses sponsors afin de faire le buzz. Dans ce cas, c’est réussi. Mais le plus important reste tout de même l’image que ce gamin, qui entre seulement dans la phase de pré-adolescence, peut renvoyer à ceux du même âge : « T’as quinze ans, t’es pas entouré de nichons du matin au soir, t’as raté ta vie mon pote ». Je trouve ça plus révoltant qu’attendrissant. Baby Scumbag traîne avec des mecs qui ont l’âge de faire ce qu’ils veulent, des femmes qui font de leur corps ce qu’elles ont envie d’en faire. De plus, c’est une image assez dégradante de la jeunesse en générale qu’il renvoie : les mecs font la teuf pendant que les meufs bien roulées se touchent le coquillage au bord de la piscine – et c’est l’essence même de la coolitude, bien entendu.
Pour toi, Baby Scumbag est un pur produit modelé par des marques pour le rendre plus attractif ? Ou simplement un petit garçon qui aurait besoin d’une bonne claque sur le derche ?
– Via
Les Commentaires
On peut remettre énormément de choses en question sur la façon d'éduquer les enfants (fesser, gronder, écouter, punir etc) et ce sont des débats passionnants mais il est primordial pour la sécurité de ces enfants et la protection effective de cette sécurité par le droit que les enfants ne soient pas considérés aptes à consentir librement à une relation sexuelle par exemple.
Mais je pense qu'on est d'accord la dessus et cette argumentation sert surtout à justifier la seconde partie de mon propos.
Si j'ai bien compris tu t'offusques qu'on traite baby scumbag de "sale môme" avec ce qui te sembles du mépris pour son jeune âge. En d'autres termes, tu entends môme comme une insulte (comme noir devient une insulte dans la locution "sale noir".
Mais je ne crois pas qu'il faille le percevoir comme ça. L'intention est au contraire de considérer les bêtises de baby scumbag avec la mesure nécessaire au respect de son statut d'enfant.
Et donc non, un gamin qui se comporte en odieux connard (même s'il se revendique comme tel) n'est pas à égalité avec un odieux connard majeur. Derrière l'expression sale mome, il y a l'idée que l'enfant n'est qu'en partie responsable de son attitude de merde (contrairement au connard majeur) et que le rappel au respect doit être proportionné. Tout le contraire d'une detestation essentialiste induit par le suffixe phobie.