Aya Oda compte parmi les auteures de sh?jo les plus populaires, au Japon comme en France. Ses séries, souvent courtes (deux ou trios tomes), ont longtemps mis en scènes des lycéens.
Mais après de nombreuses années à être pré-publiée dans le magazine Sho-Comi, destiné aux toutes jeunes femmes, la mangaka écrit désormais pour Petit-Comic, un magazine plus adulte, et ses histoires ont naturellement gagné en maturité.
Room Paradise, trois tomes pour une jolie histoire
Après des séries comme Beauty, Lovey Dovey, Trop jeune pour moi ou Avoue que tu m’aimes, elle revient cette semaine avec Room Paradise, une série terminée au Japon en trois volumes.
Elle met en scène une jeune femme qui, après une histoire d’amour compliquée, décide d’arrêter les frais et d’acheter un petit appartement adapté pour une personne. Elle n’a plus envie d’être blessée par l’amour et veut seulement vivre sereinement son célibat.
Mais son propriétaire est un jeune homme débordant d’énergie qui veut transformer les parties communes de l’immeuble en un lieu d’échanges et de rencontres entre les habitants, quitte à forcer la main à ces derniers pour qu’ils participent.
© 2013 MC Productions
Les amateurs et amatrices de sh?jo vont être servi-e-s ! Aya Oda maîtrise parfaitement les codes du genre, et s’est adaptée à merveille à son nouveau lectorat. Tout en conservant son dessin dynamique et pétillant, les scénarios de ses dernières publications sont plus adultes, plus profonds, et Room Paradise est tout en délicatesse et en bonne humeur.
Même si le ton de la série est léger, l’auteur y aborde des thèmes loin d’être anodins, comme le regard lourd de jugement que la société porte parfois sur les célibataires.
Aya Oda, l’interview
Aya Oda était présente à la Japan Expo pour le lancement de cette nouvelle série chez l’éditeur Soleil, et j’ai eu l’occasion de lui poser quelques questions.
© 2013 MC Productions
Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
J’ai commencé en dessinant de mon côté. Jusqu’au jour où il y a eu un concours dans le magazine Sho-Comi ; j’y ai présenté une œuvre qui a été retenue et a eu un prix. Suite à cela, j’ai été publiée dans Sho-Comi pendant des années. J’ai ensuite changé de magazine et suis maintenant publiée dans Petit Comic.
Qu’est ce qui vous inspire vos histoires ?
Un tas de situations différentes. Quand je marche seule, la télévision, des discussions avec mes amis… Beaucoup de choses peuvent m’inspirer.
Les derniers titres parus en France sont ceux publiés après votre changement de magazine de pré-publication. A-t-il été difficile de s’adapter au changement de lectorat ?
Ça n’a pas forcément été facile, parce qu’avec ce nouveau lectorat, je n’avais pas vraiment idée de si ça marcherait, ni même de ce qui pourrait plaire à ces nouvelles lectrices. Il y avait une certaine incertitude au départ.
© 2013 MC Productions
Votre passage de Sho-Comi à Petit Comic a également marqué une évolution technique : vous êtes passée du dessin traditionnel au dessin numérique. Quels sont les avantages de cette technique ?
Ce n’est pas le changement de magazine qui m’a fait passer au numérique. C’était indépendant. Mais c’est vrai que ça m’a offert plus de possibilités, de champs d’action qu’avant. Et ça a également changé ma manière de travailler puisque jusqu’alors les assistantes étaient obligées de venir chez moi, et que tout se passe désormais par internet.
Comment raconteriez-vous Room Paradise, votre nouvelle série publiée en France ?
C’est l’histoire d’une fille fatiguée de l’amour qui décide d’acheter un appartement pour une personne seule. Et finalement, une fois arrivée sur place, elle retombe amoureuse et tente à nouveau l’aventure.
© 2013 MC Productions
Comment est née l’idée de cette série ?
De manière globale, c’est l’évolution de la société. On parle de plus en plus de personnes célibataires, qui vivent seules. Plus personnellement, mon entourage a été une source d’inspiration.
Il y a beaucoup de personnages dans Room Paradise. Les avez-vous imaginés en amont de l’écriture de l’histoire, ou les inventez-vous au fur et à mesure ?
Tous les personnages étaient créés en amont, sauf un personnage qui n’était pas du tout prévu et qui s’est imposé ensuite dans l’histoire.
Dans les bonus, vous expliquez souvent avoir rencontré des professionnels en lien avec vos histoires. Est-ce important pour vous de vous immerger dans le contexte réel dans lequel prend place votre histoire ?
Oui c’est très important. C’est vrai qu’on ne peut pas parler de quelque chose qu’on ne maîtrise pas du tout. Du coup, je place toujours mes histoires dans des thèmes qui m’intéressent, puisqu’au passage je vais travailler ce sujet-là. Et par exemple, l’architecture est un sujet qui m’intéressait particulièrement quand j’ai décidé d’écrire Room Paradise.
© 2013 MC Productions
Un grand merci à Aya Oda, mais aussi à Claire pour l’organisation de cette interview !
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