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Société

Avortement : un nouveau rapport dénonce la désinformation sur les réseaux sociaux

Une étude commandée par la Fondation des femmes révèle que les militants anti-avortement usent de nombreuses tactiques sur YouTube, Facebook ou Instagram pour dissuader les plus jeunes d’avorter.

Alors que le Parlement s’apprête à inscrire l’IVG dans la Constitution, les groupuscules anti-avortement ne cessent de lutter contre ce droit. Selon un rapport publié par la Fondation des femmes mercredi 17 janvier, les mouvements anti-IVG se sont déplacés, passant de sites internet tentant d’apparaître en premier dans les résultats de recherche, aux réseaux sociaux.

Les militants anti-avortement visent désormais les jeunes

Selon cette étude menée par l’Institude for Strategic Dialogue (ISD), leur but est tromper les femmes faisant des recherches sur l’IVG, en diffusant de fausses informations sur Facebook, Instagram, X (ex-Twitter) et YouTube.

Un changement qui, selon Fondation des femmes, s’est opéré après l’adoption du délit d’entrave à l’IVG en ligne, en 2017, année de durcissement du délit d’entrave numérique à l’IVG. Les sites de désinformations ne trustaient plus les premières pages de recherche Google. Pour se refaire, les groupes anti-IVG ont alors migré sur les réseaux sociaux, afin, notamment, d’avoir une proximité avec des personnes plus jeunes.

« La mobilisation anti-avortement se présente essentiellement sous la forme de fausses informations, d’affirmations trompeuses sur l’avortement et de contenus choquants et dissuasifs », note l’ISD dans le rapport. L’institut donne en exemple des messages contenant « des affirmations trompeuses sur la souffrance présumée du fœtus avorté, sur les effets secondaires de l’IVG, et des descriptions erronées de la procédure d’IVG ».

Le silence des plateformes mis en cause

Depuis plusieurs années, les associations pro-avortement dénoncent le silence des réseaux sociaux, qui parfois, comme Facebook, diffusent des publicités ouvertement anti-IVG. La faute, selon le rapport, à l’absence de normes communes entre les plateformes. Et pour cause, selon l’ISD, certaines organisations anti-avortement financent des publicités visant les jeunes femmes, à partir de 13 ans, pour des sommes qui peuvent aller jusqu’à 40 000 euros par an.

À lire aussi : IVG dans la Constitution : que contient le projet de loi présenté en Conseil des ministres ?

Instagram, lui a déjà été pointé du doigt pour son laxisme sur la question, Meta ne régulant pas les publications qui diffusent de fausses informations sur l’avortement. YouTube est la seule plateforme a avoir des règles strictes en la matière. Mai selon le rapport, celles ci sont parfois mal appliquées.

« Ces tactiques trompeuses, associées à leur amplification algorithmique, empêchent les utilisateurs des réseaux sociaux de disposer d’informations fiables et sûres en matière de santé reproductive », note le rapport de l’ISD. Selon Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, « il faut assumer jusqu’au bout la constitutionnalisation de l’IVG. Pour soutenir le droit et la liberté d’avorter, il faut contrer cette diffusion de fausses informations à grande échelle. »


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