Jusqu’à hier, l’avortement n’était autorisé au Maroc qu’à une condition, si la santé de la mère était mise en danger. Si une IVG était réalisée dans un cas contraire, la pratique était punie d’un à cinq ans de prison ferme. Pourtant, entre 600 et 800 avortements seraient réalisés chaque jour sur le territoire marocain, dans des conditions de clandestinité néfastes à la santé des femmes.
Provoquant un débat dans le pays, l’avortement a fait l’objet d’un dossier de la part du roi Mohammed VI. Le résultat, une audience entre le Roi, les ministres de la Justice et des Affaires islamiques et le président du Conseil national des droits de l’Homme à la suite de laquelle a été publié un communiqué officiel du Palais Royal.
Celui-ci annonce l’autorisation de l’avortement dans « quelques cas de force majeure », parmi lesquels les « grossesses (qui) résultent d’un viol ou de l’inceste » ainsi que les « graves malformations et maladies incurables que le fœtus pourrait contracter ». Cependant, la législation de l’avortement restera limitée à ces cas puisque « l’écrasante majorité penche pour la criminalisation de l’avortement illégal
», est-il écrit.
Rappelons que la législation de l’avortement n’est pas uniforme selon les pays du Maghreb. En Tunisie il est légal depuis 1973 et pratiqué à la demande de la femme, jusqu’à trois mois de grossesse, gratuitement : cela fait de la Tunisie, avec la Turquie et le Bahreïn, l’un des seuls pays à majorité musulmane où l’IVG est autorisé. Au contraire, en Algérie, il est interdit sauf pour des raisons thérapeutiques afin de sauver la vie de la femme, ou si le fœtus présente des risques de malformations graves. En cas de viol, l’interruption d’une grossesse n’est pas autorisée sauf s’il s’agit d’un viol commis dans le cadre d’un acte terroriste, comme pour l’avortement des femmes violées par le GIA.
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