Clara Lalix a 27 ans. En 2016, suite à une grossesse non désirée, elle a décidé d’avorter. Et elle a raconté son expérience dans un format simple mais visuel : Instagram.
En description, une partie de l’histoire. En photo, une phrase clé de son texte.
À lire aussi : Une IVG, concrètement, ça se passe comment ?
Les épreuves de l’avortement
Vivre un avortement, c’est être confrontée à des tas de barrières : il y a celle dressée par l’autre, celui qui partage notre vie et qui estime avoir aussi son mot à dire sur la question. Dans le cas de Clara, l’autre n’était pas tout seul. Elle ne savait pas qui était le père.
« Je lui dis que j’ai choisi de n’en parler à aucun des deux pères potentiels. « Tu as raison, ça ne sert à rien de traumatiser une autre personne ». »
L’autre barrière, c’est celle du corps médical, qui n’est pas toujours très adroit. C’est une question de hasard en fait : on peut tomber sur des personnes conciliantes et pleines de tact. Et d’autres un peu moins fines, comme cette médecin qui a réalisé son échographie.
« Vous ne vous rendez pas compte de la chance que vous avez. Il y en a qui essaient des années, et vous, vous savez que BIM. »
Et puis il y a tout simplement la barrière physique : un avortement, ça reste une procédure médicale, avec des effets secondaires plus ou moins importants, plus ou moins pénibles selon les patientes.
Il y a le sang, les vertiges, les nausées, les crampes d’estomac… Que Clara raconte avec une honnêteté salvatrice, sans pour autant verser dans le gore.
Parler de l’avortement pour contrer les mensonges
Alors non, ce récit n’est pas facile à lire. Mais il fait du bien. Déjà parce qu’il est bien écrit, et ça,
en tant que littéraire de la première heure, sachez que j’apprécie. Mais surtout parce qu’il raconte sans concession des choses dont on parle peu.
On cache l’acte derrière un sigle, IVG. On est pour ou contre, on sait vaguement comment ça marche, mais c’est tout. Elle l’explique en épilogue :
« Derrière l’acronyme, toujours ces histoires de lois, ces polémiques politiques, et si rarement l’histoire d’une période de la vie de tant de femmes, d’hommes et de couples. »
L’auteure précise que son récit n’a rien d’un plaidoyer anti-avortement. Qu’elle a décidé de s’exprimer ouvertement pour que personne ne prenne la liberté de parler à sa place. Vous pouvez retrouver toute l’histoire de Clara Lalix sur ce compte Instagram.
Témoigner pour qu’on arrête de témoigner à leur place
Prendre la parole pour éviter de laisser les antichoix répéter leur version de l’avortement, c’est aussi la démarche d’Émilie Laystary, journaliste indépendante. Elle aussi a décidé d’interrompre une grossesse non désirée récemment, et elle aussi, a voulu raconter son expérience, sans chercher à minimiser ni dramatiser quoi que ce soit.
Elle publie son texte sur Slate : « Ça fait quoi, d’avorter ? »
« Le droit à l’avortement est tellement menacé que l’on prive les femmes qui avortent de la possibilité de la nuance. De la possibilité d’être pour le droit à l’avortement, et d’avorter elle-même, tout en éprouvant une certaine tristesse, une mélancolie, une gêne.
Pourquoi dit-on « est-ce que tu vas garder le bébé ? » même à une femme qui ne porte encore en elle qu’un embryon, et pas un fœtus? Je ne m’étais jamais posé la question avant novembre 2016… »
Et toi, as-tu déjà eu recours à une IVG ? Est-ce que, comme l’écrit Émilie Laystary à propos de sa propre expérience, tu as déjà eu « peur de causer du tort à l’avortement en tant que cause à défendre » en te montrant perturbée, affectée par cette expérience ?
À lire aussi : AfterBaiz, le site anti-IVG déguisé qui cherche à vous baiser
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Techniquement non. reproduction n'est pas synonyme parentalité. La preuve, un enfant adopté à des parents avec lequel il ne partage pas d'ADN car ce ne sont pas ses géniteurs, les deux sont donc pas forcément corrélé. Pour moi l'idée de père et de mère va avec une volonté d'élever l'enfants. Au stade dont on parle, l'enfant n'est qu'un potentiel et si la génitrice n'en veut pas, elle n'a pas forcément à se considérer comme sa mère. C'est à elle de voir comment elle le vit (et idem pour le géniteur s'il est au courant, sachant que la décision finale de poursuivre ou non la grossesse ne lui appartient pas pour la simple raison que ce ne sont pas son intégrité physique et sa santé qui sont en jeu)
(oui, je sais ça fait des mois mais j'aime pas voir des questions sans réponse )