Quel est le point commun entre En cloque, mode d’emploi (Knocked Up), Desperate Housewives, The Secret Life of the American Teenager, Glee, et j’en passe parce que la liste est longue ?
Dans tous ces films et séries, la question de l’avortement est éludée, ou abordée pour bien rappeler que « IVG = meurtre ! ». (Non, le lobby auto-proclamé « pro-life » aux États-Unis n’est pas très subtil).
Pourtant, l’héroïne d’En cloque, mode d’emploi par exemple, n’a aucune raison de mener sa grossesse à terme :
– elle vient d’avoir une promotion
– elle n’est pas en couple et n’a aucune affinité avec le géniteur (c’était un coup d’un soir)
– … Attendez, qu’est-ce que je raconte ?! La décision de poursuivre ou non une grossesse est intime et personnelle. Quand bien même elle aurait été en couple stable et folle amoureuse, elle aurait tout de même pu choisir d’avorter si tel était son choix. (Et notez que je ne dit pas « garder l’enfant », qui à ce stade de développement, est encore loin d’être « un enfant »)
Ne parlons même pas de toutes les lycéennes qui se retrouvent accidentellement enceintes, et qui ne se posent pas la question… Ou si elles se la posent, souvent sur la suggestion d’un autre personnage, il y en aura un autre pour lui rappeler violemment que « oh, not… THAT. That’s just WRONG ». (« N’y pense pas ! C’est MAL. »)
Si l’avortement continue d’être un sujet tabou dans la plupart des comédies américaines, on imagine que le lobby des opposants, très actif et très influent aux États Unis, y est sans doute pour quelque chose.
À lire aussi : Aux États-Unis, le droit à l’avortement recule
Obvious Child, le futur à l’écran
Une comédie américaine s’inscrit en rupture très nette avec toute cette flopée d’hypocrisies (et on n’est pas peu fières d’en avoir été partenaires !) : Obvious Child ! La comédie de Gillian Robespierre traite de l’avortement sans tabou, sans cliché. Et ça fait un bien fou.
À lire aussi : Obvious Child, la rencontre réussie entre comédie romantique et… avortement
Mais comme le souligne Mirion Malle, ce film fait figure d’OVNI dans le paysage des comédies romantiques américaines. Il est grand temps que ça change, parce qu’entre les « interventions divines » et les « Lord Voldemort », le déni de l’avortement dans la fiction américaine tourne au ridicule.
Pour en savoir plus (et comprendre pourquoi je viens d’invoquer Lord Voldemort sans raison apparente), je ne puis que t’inviter à lire l’excellente analyse de Mirion Malle !
Cliquez sur l’image !
Plus de Mirion Malle (qu’on aime beaucoup)
À lire aussi : « Les filles sont drôles comme l’éclair », sur les femmes et l’humour
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
Orphan Black (sans vouloir dire de bêtise je dirais S3E6)