Ce mercredi 13 juin 2018, Nasrin Sotoudeh, avocate de renom, a été arrêtée et emprisonnée par les autorités iraniennes.
Comme l’indique le tweet ci-dessus, Nasrin Sotoudeh défendait les femmes qui avaient été arrêtées pour avoir retiré leur voile, dans la volonté de contester l’obligation à le porter.
Pour rappel, ce geste fort des femmes iraniennes n’est pas l’expression en soi d’un rejet de la religion, mais une protestation contre son instrumentalisation politique. Cela peut expliquer le transfert de l’avocate à la prison d’Evin, à Téhéran, connue pour accueillir de nombreux et nombreuses prisonnier·es politiques.
Un article de France 24 explique que l’information de son arrestation a été diffusée par son mari, sur Facebook.
L’avocate avait déjà été arrêtée en 2010 pour « diffusion de propagande et conspiration mettant en danger la sécurité de l’État », comme on peut le lire sur le site de la BBC.
Connue pour prendre la défense des opposant·es au régime iranien et des prisonnier·es politiques, elle avait également reçu le Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit, remis par le Parlement européen.
Elle a également été mise en avant dans le documentaire Taxi Téhéran
, de Jafar Panahi, dont on peut retrouver des extraits sur YouTube.
Les femmes iraniennes en lutte
La mobilisation des femmes iraniennes n’est pas une nouveauté, bien qu’elle ne soit pas ou très peu relayée médiatiquement.
C’est ce qu’expliquait Simin Nouri, activiste iranienne interviewée par Clémence Bodoc en avril 2018.
Son témoignage, édifiant, mettait en lumière la mobilisation incroyable des femmes en Iran.
Pour elle, les femmes iraniennes n’ont pas besoin qu’on leur dise comment elles devraient revendiquer leurs droits, puisqu’elles le font déjà.
Ce qui leur manque, c’est un appui international, une attention médiatique qui permette de mettre en avant leurs actions.
Car après que le pays a traversé des situations politiques instables, d’alternance entre présidents conservateurs ou religieux modérés, le pays est présidé depuis 2013 par Hassan Rohani, et la situation du peuple iranien ne s’améliore pas.
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