Après Judith Godrèche pour les femmes, le témoignage de l’acteur Aurélien Wiik a permis à certains hommes d’eux aussi prendre la parole. Le comédien de 43 ans, vu dans Munch, révélait jeudi 22 février avoir été victime d’agressions sexuelles de la part de son ancien agent.
Il a rapporté avoir « porté plainte à 16 ans » car son agent « le faisait à d’autres ». « Je l’ai envoyé en prison », a-t-il ajouté, et ce dernier « a pris cinq ans ». Si dans son témoignage, il a également mis en cause des « réalisateurs » ainsi que des « producteurs » et mentionné des « agressions, harcèlements, tentatives de viol », il a surtout annoncé espérer recueillir d’autres témoignages avec le hashtag #MeTooGarçons.
Des milliers de témoignages
Depuis, des milliers d’hommes le reprennent sur les réseaux sociaux pour dénoncer les violences sexuelles qu’ils ont subies, mineurs.
À commencer par le député LFI de Loire-Atlantique Andy Kerbrat, sur son compte X (ex-Twitter), ce samedi 24 février« J’ai été abusé de mes 3 à 4 ans par un prédateur, mort depuis donc sans possibilité d’avoir justice ».
Avant de s’adresser aux victimes : « Vous réaliserez de grandes choses donc continuez à vous exprimer. Si vous le pouvez, allez en justice. On ne guérit pas, mais on se répare. Ensemble. »
Mais aussi Sébastien Tüller, responsable LGBTI+ pour l’ONG Amnesty International, qui illustre le fait que les relations d’emprise peuvent aussi toucher les personnes sensibilisées à la question. « J’avais 21 ans et c’était mon premier pote gay (…) Pour beaucoup, c’était inconcevable qu’un ‘mec comme moi’ puisse être abusé par un autre mec sans pouvoir réagir », a-t-il témoigné sur le réseau social.
Comme lui, ce sont des milliers d’hommes qui ont témoigné sur le hashtag. Comme un internaute qui écrit sur X « Je prends un peu de courage pour parcourir le #MeToogarcons et écrire mes quelques vérités – J’ai été victime à 7 ans d’un homme en situation de pouvoir et de domination ». Ou un autre, qui témoigne : « La première fois à 26 ans, le premier d’une longue année avec ce « compagnon » qui filmait tout en douce. A 29 ans, drogue mis dans mon verre, le trou noir derrière mais une douleur qui ne s’oublie pas. »
Déjà un #MeTooGay en 2021
Ce n’est pas la première fois qu’une vague d’homme témoigne de violences sexuelles. En septembre 2020, le journaliste Matthieu Foucher qui se fait désormais appeler Camille Desombre publiait sur Vice l’article « À la recherche du #MeToo gay ». Le mouvement a ensuite pris plus d’ampleur après le suicide de Guillaume Tran-Thanh, retrouvé pendu en février 2021 après avoir accusé sur Twitter un élu communiste parisien et son conjoint de viol.
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Plusieurs associations ont salué cette prise de parole. Comme #MeTooMedia, une association qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Pour la présidente du collectif Emmanuelle Dancourt, « C’est vraiment très fort de voir les hommes se lever, parce qu’il y avait vraiment un impensé sur les hommes victimes, dans le mouvement #MeToo », a-t-elle déclaré sur franceinfo.
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