On l’a attendu 13 ans. On a eu le temps de s’impatienter, de l’oublier un peu puis de se dire qu’entre temps, on a grandi, et qu’il nous plaira moins que quand on était en 2009. Personnellement : 13 ans, c’est plus vieux que mon âge à l’époque où j’ai vu Avatar…
Finalement, on l’a vu à sa sortie en salles le mercredi 13 décembre 2022, et vous savez quoi : ça valait le coup d’attendre plus du double de son âge.
On vous explique pourquoi, sans aucun spoil !
Éblouissement visuel : oui, mais avec un sens profond
Même si Avatar 2 : La voie de l’eau était entouré d’un grand mystère (le synopsis du film tient presque en une seule ligne et ne dévoile rien de très concret) il y a une information à laquelle vous n’avez pas pu échapper : du point de vue technique, le film de James Cameron est absolument époustouflant. (Ne vous fiez pas aux photos que vous avez vues sur Internet, elles ne lui rendent pas du tout justice. Attendez seulement d’être devant l’écran.)
Effets spéciaux bluffants, cinéma du futur, épopée spectaculaire, miracle visuel… On aurait beau accumuler les superlatifs, cela ne suffirait pas pour décrire une expérience de cinéma qui, franchement, relève de l’indescriptible.
De la beauté hypnotique de ces personnages à la peau bleue et à l’iris immense, en passant par le réalisme de la moindre gouttelette d’eau, sans oublier la richesse stupéfiante du monde naturel et surtout aquatique dans lesquels on est immergés pendant plus de 3 heures, Avatar 2 est d’une générosité folle.
13 ans, c’est long quand on attend la suite d’une histoire, mais c’est aussi le temps qu’il faut pour permettre à la 3D d’atteindre des sommets de perfections. Oubliez les mots de tête, les images floues et tendez plutôt le doigt pour toucher cette petite crevette à trois têtes fluorescentes qui nage joyeusement dans les eaux translucides de Pandora.
Des planètes imaginaires, de la 3D et des effets spéciaux… pour mieux voir notre monde
Alors oui, Avatar 2 : La voie de l’eau, c’est bien fait. Et pourtant. La prouesse technique n’est peut-être pas le premier argument pour lequel il faut le voir.
On l’oublierait presque mais rappellons-nous que derrière la technique, il y a le réalisateur de Titanic, j’ai nommé l’homme qui fait chialer la terre entière depuis 24 ans avec un simple radeau sur lequel on ne tient pas à deux.
Autrement dit, derrière le spectacle grandiose, il y a l’une des histoires les plus bouleversantes, sensibles et écologiques qu’on ait vues au cinéma ces dernières années.
Si James Cameron organise absolument tout son récit autour de la famille de Jack Sully, ce n’est pas seulement pour démultiplier le nombre de personnages, comme le ferait une série. Dans Avatar 2 : il n’y a pas de personnage principal, ce qui est, quand on y pense, hyper rare dans les films.
Ainsi, la majorité des séquences donnent à voir des moments d’échanges entre des enfants découvrant le monde aquatique, comme pour créer un parallèle avec le spectateur, immergé et émerveillé par Pandora et par cette 3D qui dépasse tout ce qu’il peut imaginer en terme de technique.
À travers ce choix de décentrer le récit d’un seul héros, homme et adulte pour plutôt s’intéresser aux sensibilités, aux regards et aux des enfants, James Cameron nous parle déjà de cinéma : de cinéma en tant qu’expérience collective, à vivre en salles, ensemble.
Profondément connectés à la Nature, reconnaissants envers l’entité invisible qui guide leurs Destin et surtout, remplis d’amour pour la mer, la forêt et les animaux, les personnages d’Avatar 2 sont les acteurs d’une fable écologique, antispéciste et spirituelle hypnotique et extraordinaire.
En sortant de la salle, on est secoué. On met du temps pour revenir sur Terre. Souvent, on pleure. Mais surtout, on voit mieux notre propre monde.
Premier Rang, c’est la chronique sans langue de bois de Maya Boukella, journaliste pop culture chez Madmoizelle, dans laquelle elle vous conseille le film à voir au cinéma cette semaine. Un rendez-vous hebdo pour dénicher les pépites du grand écran, en ne gardant que le meilleur des films à l’affiche et des sorties de la semaine.
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Crédit de l’image à la Une : © Walt Disney / Madmoizelle
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