2020 a été une année riche en rebondissements. Tout le monde a dû changer ses habitudes et rares sont les secteurs à ne pas avoir été touchés par la crise sanitaire…
Tous les ans, on fait le point sur les évolutions de l’industrie de la mode. Multiplication des engagements écologiques, mode numérique, mode du confort : voilà ce qu’on a retenu cette année !
La mode, plus écolo en 2020
La mode a été poussée à ralentir en 2020 en raison de la crise économique et de la pandémie, et s’est notamment vue obligée de se tourner vers des systèmes de production plus responsables.
Les attentes écologiques se renforçant chez les consommateurs et consommatrices, plusieurs marques de fast fashion se sont mises les unes après les autres à proposer des collections éco-responsables ! Ne pouvant plus compter de la même façon qu’avant sur les imports, les marques se sont tournées vers des entreprises locales au lieu de faire venir des matières de l’autre bout du monde.
La fast fashion se fait de moins en moins rapide, et la grande distribution pourrait bien passer à de la moyenne voire de la petite diffusion… Du moins, c’est l’un des espoirs que 2020 a apporté, en compensation à ses catastrophes.
La marque de vêtements Reiko Jeans avait notamment expliqué que sa décision de prendre le virage éco-responsable avait été précipitée par la pandémie mondiale.
« Une marque en 2020 ne peut plus ignorer sa responsabilité environnementale. Pour nous, cela donne naissance à plusieurs engagements concrets. »
On a également vu Monki se lancer dans le denim bio recyclé et sortir cette année encore des maillots de bain moins polluants, ou encore Zalando s’engager à proposer plus de marques éco-responsables…
Au printemps dernier, Emma Watson a rejoint Kering en tant que Présidente du Comité du Développement Durable du Conseil d’Administration, son rôle étant de s’assurer que le groupe respecte certaines mesures éthiques et écologiques.
On a vu émerger plus de choix vegan, avec la multiplication des sneakers en cuir végétal (à base de cactus ou de pomme), et même des modèles recyclables à l’infini… Monki s’est carrément engagé à ne vendre que des accessoires certifiés vegan !
En parallèle, les jeunes marques et plate-ormes éthiques se multiplient. Citons Rev Society et ses collants recyclés, Possible et son service de location de vêtements, Clear Fashion, dit le Yuka de la mode… la liste est encore longue.
On vous en parlait récemment, Lyst a révélé une montée en popularité des marques éco-responsables ainsi qu’un intérêt grandissant pour la slow fashion ! Les recherches concernant la mode de seconde main auraient augmenté de 104% en septembre, et l’achat de robes de mariées d’occasion a grimpé de 38% : il y a clairement un marché pour la mode plus responsable.
La mode numérique, avancée semi-forcée de 2020
En 2020, la mode a dû innover pendant les confinements. On l’a rapidement vu avec les Fashion Weeks, qui ont proposé de nouvelles façons de promouvoir les collections.
Beaucoup de défilés se sont déroulés en ligne, ce qui a permis à la mode d’élargir ses horizons et d’être accessible à un plus grand public. Plusieurs défilés se sont déroulés sans qu’il n’y ait besoin d’une invitation personnelle pour y assister, ce qui rend la mode moins « réservée à une élite ».
Les marques se sont tournées vers de nouveaux moyens originaux de promouvoir la mode, comme les jeux vidéo et notamment Animal Crossing, ou encore en utilisant des système d’image 3D afin de présenter les vêtements en mouvement sur des corps invisibles !
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Tout cela laisse présager de nouveaux moyens plus technologiques d’appréhender la mode dans les prochaines années… qui pourraient, qui sait, aller un jour jusqu’à voir émerger tout un pendant du secteur totalement numérique ?
En effet, cette année a également vu apparaître les vêtements digitaux, qui plaident en faveur de la tenue non-portable. Tout comme un filtre, ces « fringues » n’ont le potentiel d’exister qu’en ligne.
Leur but premier est plutôt d’être essayés par les influenceuses et influenceurs mode, qui arborent déjà des tenues pas forcément portables au quotidien. Quitte à enfiler des vêtements juste pour une photo, autant les générer numériquement plutôt que de les fabriquer pour ensuite les abandonner dans un placard !
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Les masques deviennent des accessoires de mode
Au début de la pandémie, on vous expliquait que le masque finirait sûrement par rentrer dans la mode à un moment ou un autre, et c’est ce qu’il s’est passé.
C’est une tendance qui est née par accident : personne n’a « décidé » qu’elle existerait, puisqu’elle est partie d’une question de santé. Mais forcément, il est dans l’intérêt des marques d’incorporer les masques à leurs collections puisque de toute façon, tout le monde a besoin d’en acheter !
On doit porter des masques quoiqu’il arrive, alors autant en profiter pour les fabriquer à base de chutes de vêtements pour les accorder à d’autres pièces.
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Actuellement, rares sont les boutiques de mode, de décoration ou encore les grandes surfaces qui ne vendent pas de masques de protection. Si certaines enseignes proposent des modèles simples, nombreuses sont celles qui optent pour des designs originaux. Quitte à ce que le masque fasse désormais partie intégrante de nos vies, autant qu’il soit un peu joyeux, non ?
En 2020, la mode était au confort
Avec la distanciation sociale et les confinements, la mode a pris le virage du confort au cours de l’année. Souvenez-vous de la nap dress qui s’est imposée comme la pièce phare de l’été !
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Comme on vous l’expliquait, cette robe est confortable et parfaite pour rester chez soi… Serez-vous donc surprises d’apprendre qu’elle est devenu LA pièce mode du confinement ? Cette pièce a continué de se populariser à l’automne et Fashion Weekly rapportait que la marque Hill House Home en avait vendu près d’un million en l’espace de trente minutes.
Au-delà de cette robe précise, avec le nombre conséquent de personnes qui ont connu le télétravail cet année, beaucoup ont eu envie de confort. Plusieurs marques ont alors sorti des collections faites de pièces moelleuses et douces….
Lyst l’inscrivait dans son classement des influences mode de l’année : une autre tendance liée à la pandémie est évidemment le homewear, que l’on a régulièrement évoqué sur madmoiZelle cette année. Les vêtements cosy et confortables ont en effet connu une hausse de popularité de 40% en 2020 !
La mode unisexe et androgyne se fait une place en 2020
De plus en plus d’hommes célèbres s’échappent des carcans plutôt rigides de la mode masculine, et cette tendance a continué en 2020.
L’année a été marquée par le premier homme à poser pour la couverture de Vogue : c’était Harry Styles, et il l’a fait en robe. Cet évènement a créé la polémique, mais la démarche a rapidement reçu le soutien de nombreux internautes épuisés par cet éternel débat sur les codes du genres.
Le chanteur Lil Nas X a lui aussi continué d’imposer son style aussi audacieux que haut en couleurs. Il a notamment confié s’être rendu compte petit à petit que la mode est non seulement une façon de s’exprimer, mais qu’elle constitue une part de plus en plus grande de son identité, laquelle ne cesse de se dessiner et de se libérer depuis son coming-out.
Les célébrités qui portent ce message positif sont de plus en plus nombreuses. Pour n’en citer que quelques-unes, on peut retrouver dans ce mouvement Yung Blud, Billy Porter ou encore Jonathan Van Ness !
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Internet montre de plus en plus son soutien à ceux qui osent se défaire des codes du genre, et réussit souvent à enfouir les haters sous des pluies d’encouragements.
On l’a aussi vu plus tôt dans l’année avec le prof de fitness qui avait posé en lingerie sur Instagram, et dont la photo avait été repostée par la marque. Si certains twittos enragés ont dénoncé un manque de masculinité (toxique) chez cet homme, on retiendra le large soutien qu’il a reçu !
Des collections unisexes continuent également d’émerger timidement, et se font légèrement plus audacieuses comme on l’a vu chez Bershka avec ses crop-tops.
Il semblerait donc que les looks androgynes chez les hommes ne sont pas près de disparaître. Verra-t-on dans les années à venir plus de vêtements connotés « féminins » portés par des mecs ? C’est très probable, n’en déplaise aux rageux !
L’inclusivité et le mouvement body-positive en 2020
L’inclusivité et les idées body-positive continuent aussi de se frayer un chemin dans la mode.
Monki (décidément, l’enseigne est sur tous les fronts) a proposé de nouvelles collections dans sa gamme #nofilter aux photos non-retouchées ; Kiabi a créé une collection avec des tailles allant jusqu’au 54 ; et des marques de culottes menstruelles font appel à des modèles de toutes morphologies, comme Jolie Culottes ou encore Modibodi !
Des marques de sport se sont également mises à proposer des collections spécialement pour femmes enceintes, comme Nike et Adidas. De son côté, Etam a lancé une nouvelle collection spécialement conçue pour les personnes ayant subi une mastectomie à la suite d’un cancer du sein.
N’oublions pas non plus Rihanna, qui avait déjà embauché des mannequins de tous âges et morphologies en 2019 pour sa marque de lingerie Savage x Fenty et dont le défilé en 2020 était tout aussi inclusif. De plus, toujours dans la même marque, on a eu droit à des mannequins grande taille pour la mise en avant de la collection hommes !
Voilà les grands axes à retenir pour cette année. Si l’industrie de la mode a souffert, elle pourrait bien en ressortir plus forte et plus responsable…
De votre côté, quels aspects de cette industrie aimeriez-vous voir évoluer davantage en 2021 ?
À lire aussi : Pourquoi je veux voir plus de collections allant du 34 au 54
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