L’étau se resserre. Plus d’un an après l’abrogation de l’arrêt Roe v. Wade, qui garantissait constitutionnellement le droit à l’avortement pour les États-uniennes depuis 1973, la répression anti-IVG continue de progresser sur le sol américain.
Dernier exemple en date, l’Idaho : les législateurs ont adressé un courrier aux hôpitaux de l’État le 15 juin dernier pour réclamer les registres médicaux des patientes afin de vérifier qu’aucun avortement n’était passé sous les radars. Une lettre glaçante rendue publique la semaine dernière grâce au travail d’investigation du média local Northwest Public Broadcasting.
Un rappel des peines encourues
Dans ce courrier inquisiteur, les législateurs républicains questionnent ouvertement la véracité des données transmises par les hôpitaux à l’État, au sujet des avortements réalisés.
Depuis près d’un an, l’Idaho interdit entièrement l’avortement, sauf en cas de viol ou de danger pour la vie (grossesses extra-utérine et môlaire). La lettre rappelle les peines encourues en cas de non-report de ces informations, à savoir une amende de 1000 dollars et jusqu’à 1 an de prison pour les médecins qui outrepasseraient la loi.
« Votre hôpital a-t-il pratiqué l’un des avortements provoqués qui doivent être signalés ? Si oui, votre hôpital a-t-il été en conformité avec la loi de l’Idaho sur la déclaration des avortements provoqués ? Si non, y a-t-il une explication raisonnable, et pourriez-vous fournir vos données sur l’avortement provoqué afin que nous puissions prendre des décisions politiques éclairées ?
Extrait du courrier reçu le 15 juin par les hôpitaux de l’Idaho
Un décalage entre le nombre de cliniques et le nombre de signalements
Selon le courrier envoyé, seul 5 des 44 comtés de l’Idaho auraient transmis leurs données en matière d’avortement dans les 11 dernières années.
Comme le détaille le média en ligne Jezebel, cet écart supposé pourrait très bien s’expliquer logiquement : il n’est pas rare que « les hôpitaux des comtés ruraux ou les hôpitaux disposant de moins de ressources orientent les patientes en quête d’avortement vers les hôpitaux des grands comtés ».
Pour le média, il n’y a aucun doute : « bien sûr, les législateurs anti-avortement de l’État semblent moins intéressés par une explication logique que par une autre occasion d’intimider, de surveiller et éventuellement de criminaliser les prestataires de soins de santé ».
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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