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Source : kyryll ushakov / Unsplash
Société

Aux États-Unis, le lobby transphobe s’en prend à la bière

Aux États-Unis, la bière est devenue le nouveau bastion de l’idéologie conservatrice et transphobe. Depuis l’annonce d’une collaboration entre l’activiste trans Dylan Mulvaney et la marque Bud Light début avril, les réacs sont déchainés.

Le saviez-vous : il existerait une « bière de droite ». On doit ce merveilleux concept au pseudo-activiste Seth Weathers, qui, fatigué du « virus de la pensée woke », a créé une boisson baptisée Ultra-Right, « extrême droite » en français. Une bière bien virile et « 100% non-woke » (mais visiblement pas sans conservateurs, vu les prises de position de l’homme d’affaires américain).

Une idée « brillante » donc, lancée le 12 avril dans le cadre d’une large campagne transphobe menée par le lobby réac contre la collaboration annoncée entre le géant de la bière Bud Light et l’influenceuse activiste trans Dylan Mulvaney.

Selon les dires de son créateur, l’Ultra Right aurait de beaux jours devant elle : dans une vidéo publiée le 25 avril, Seth Weathers s’est enorgueilli d’avoir trouvé une brasserie prête à distribuer sa bave de crapaud.

Qui est Dylan Mulvaney ?

Début avril, Dylan Mulvaney, humoriste, influenceuse et activiste trans, avec plus de 10 millions d’abonnés TikTok et 1,8 million sur Instagram, publie sur ses réseaux sociaux une vidéo affublée du hashtag #budlightpartner. Entourée de canettes de Bud Light, la comédienne annonce ainsi un partenariat avec la célèbre marque d’alcool américaine à l’occasion de la March Madness, un tournoi de basket. « Le mois de mars étant aussi l’occasion pour l’influenceuse de fêter ses « 365 jours de féminité », Bud Light lui a spécialement fait parvenir une canette à son effigie », ajoute le magazine têtu·.

Il n’en faut pas plus aux vigiles de la fachosphère, qui lancent immédiatement un appel au boycott massif. Dylan Mulvaney est déjà dans leur viseur, surtout depuis octobre 2022, lorsqu’elle s’est rendu à la Maison Blanche pour échanger avec le président Joe Biden au sujet des droits des personnes trans.

Une campagne transphobe massive sur les réseaux sociaux

Ni une, ni deux, les conservateurs crient donc au scandale. L’incitation au boycott se répand telle une trainée de poudre, et les vidéos fleurissent sur la toile : on y voit des Américains en train de détruire des packs de Bud Light dans les magasins, de tirer sur des canettes ou de les vider dans leur évier en bombant le torse. La NBC rapporte également que certains restaurants retirent la bière de leurs cartes.

De son côté, la maison mère, Anheuser-Busch, qui aurait chuté en Bourse, défend timidement son partenariat dans un communiqué mi-figue mi-raisin, expliquant, le 14 avril, n’avoir « jamais eu l’intention de participer à un débat qui divise les gens » :

Mais, la croisade « anti-woke » ne faiblit pas, et les conservateurs redoublent d’imagination pour déverser leur haine sur les réseaux sociaux, comme le rapporte le Huffpost :

Dernièrement, les Américains ont ainsi découvert les « koozies » de Sarah Huckabee Sanders : un accessoire pour garder ses bières au frais et en recouvrir les étiquettes, en reprenant l’image de la gouverneuse de l’Arkansas et ex-porte-parole de Donald Trump. Dans ce qui ressemble à s’y méprendre à un sketch du SNL, le clip promeut un accessoire conçu pour « saluer les vraies femmes de la politique ». « Et s’il recouvre le logo d’une grande entreprise woke, c’est aussi bien », explique la voix off du clip.

« La bière, dernier cheval de bataille des « anti-woke » aux États-Unis ». Huffpost, 25/04/2023

Imaginez s’ils pouvaient mettre autant d’énergie à combattre les armes, défendre les droits LGBTQI+ ou protéger l’accès à l’avortement


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