Il y a quasiment deux ans, le 24 juin 2022, la Cour suprême des États-Unis abrogeait le droit constitutionnel à l’avortement, en annulant l’arrêt Roe vs Wade de 1973.
Mais ce jeudi 13 juin, la plus haute juridiction du pays a entamé une première marche arrière et mis en déroute les ultraconservateurs hostiles à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Alors que ces derniers souhaitaient encore restreindre l’accès à l’avortement en interdisant le mifépristone, la pilule majoritairement utilisée dans les IVG médicamenteuses, les juges de la Cour suprême ont annulé leur décision d’appel.
Une défaite pour les ultraconservateurs
Dans leur arrêt, rendu à l’unanimité, les neuf juges de la cour n’ont pas reconnu l’ « intérêt à agir » des plaignants, qui sont des associations de médecins et des praticiens hostiles à l’avortement. La cour a donc annulé leur décision d’appel.
« Les plaignants n’ont pas démontré que l’assouplissement des règles de la FDA (l’agence de santé fédérale, ndlr) leur porterait probablement préjudice dans les faits », écrit dans sa décision au nom de la Cour suprême le juge Brett Kavanaugh, pourtant connu pour ses positions anti-avortement . « Pour cette raison, les tribunaux fédéraux ne sont pas la voie adéquate pour répondre aux inquiétudes des plaignants au sujet des actions de la FDA. » Il précise néanmoins que les plaignants peuvent désormais saisir le pouvoir exécutif ou législatif pour revenir sur cette décision.
« La lutte continue » rappelle Joe Biden
Pilule la plus utilisée dans le cadre des avortements médicamenteux, le mifépristone peut donc continuer à être prescrite jusqu’à dix semaines et même être livrée par courrier vers les États ayant interdit ou fortement restreint l’accès à l’IVG depuis l’abrogation de Roe v Wade.
Si ce premier signal est en faveur du droit des femmes, les progressistes restent néanmoins sur leurs gardes. « Même après l’échec de ce recours infondé, nous devons rester vigilants. Le mouvement anti-avortement poursuit sans relâche son objectif d’interdire l’avortement à l’échelle nationale», a déclaré dans un communiqué cité par Le Point Destiny Lopez, coprésidente de l’institut Guttmacher. « Malheureusement les attaques contre les pilules abortives ne s’arrêteront pas là », a ajouté la présidente du Centre pour les droits reproductifs, Nancy Northup.
De son côté, Joe Biden a lui aussi salué la décision de la Cour suprême. « La lutte continue », a-t-il commenté.
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