Tests de grossesse gratuits, rendez-vous avec une « infirmière » : les centres de crise pour grossesses ressemblent à s’y méprendre à des cliniques d’avortement. Il ne s’agit pourtant que d’un trompe-l’œil dissimulant une arnaque aux conséquences dévastatrices. En particulier dans un contexte où le droit à l’avortement a été supprimé dans de nombreux États américains.
De fausses cliniques dissuadent les femmes d’avorter
L’objectif de ces fausses cliniques est d’entrer en contact avec des femmes souhaitant avorter, pour les en dissuader.
Aux États-Unis, de nombreuses personnes alertent sur les pratiques extrêmement violentes mises en place par ces structures. Elles dénoncent notamment des techniques consistant à faire croire à la personne enceinte que la grossesse est plus avancée qu’elle ne l’est en réalité, que l’avortement augmente l’infertilité ou encore à jouer sur la corde sensible en faisant entendre le « battement de cœur du bébé ».
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon France 24, en 2022, le site Crisis Pregnancy Center map recensait près de 2500 centres de crise pour grossesse contre seulement 1500 qui pratiquaient effectivement des avortements (en 2017).
« Vous faire franchir le pas de leur porte, par tous les moyens possibles. »
Ces fausses cliniques sont prêtes à tout pour attirer les personnes souhaitant avorter. Profitant du fait que les Américains n’ont pas de sécurité sociale, elles misent sur une publicité mensongère et prétendent proposer de nombreux services gratuits. Jennifer, une Américaine de 38 ans alerte sur les risques que représentent ces cliniques à travers les réseaux sociaux. Elle témoigne pour France 24 :
« Les fausses cliniques se placent souvent à proximité des vraies cliniques ou du planning familial. Les personnels s’habillent comme des médecins, mais ils ne le sont pas (…) Ce sont juste des gens avec de fortes convictions religieuses.
Ils ne diront pas qu’ils sont contre l’avortement avant que vous ne soyez dans leur établissement. Si vous appelez avant, ils diront : « Venez confirmer votre grossesse, nous vous ferons passer une échographie », et proposeront toutes sortes de choses gratuites. L’objectif, c’est de vous faire franchir le pas de leur porte, par tous les moyens possibles, pour ensuite tout faire pour vous dissuader d’avorter. »
Jennifer, militante pour le droit à l’avortement
Selon France 24, au Texas, il y a une vraie clinique pour dix CPC (Crisis Pregnancy Center). Ces derniers restent légaux et sont même financés par une partie de l’argent public malgré leurs pratiques frauduleuses. Dans certains États, des comtés leur imposent simplement de mentionner le fait qu’elles ne sont pas des établissements médicaux.
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Crédit de l’image à la Une : Clay Banks / Unsplash
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