Mis à jour le 23 septembre 2016 — Audrie & Daisy sort aujourd’hui sur la plateforme Netflix. Et je l’ai ajouté dans mon programme de visionnage du week-end, car clairement, je ne veux pas le rater.
Je ne connais pas l’horaire exacte de sortie, mais ce sera bien sur le catalogue français.
Mis à jour le 23 août 2016 — Audrie Pott et Daisy Coleman ne se connaissent pas et ne se connaîtront jamais, mais le documentaire de Bonni Cohen et Jon Shenk les réunit pour déclencher une prise de conscience générale.
Se déroulant sur plusieurs années, Audrie & Daisy se penche sur un phénomène social de plus en plus décrié aux États-Unis : les agressions sexuelles envers les mineures, dans des petites villes, par des agresseurs qui finissent souvent impunis.
https://www.youtube.com/watch?v=Q4aUnV7_UlA
En 2012, ces deux jeunes filles habitant à des centaines de kilomètres ont vécu des situations similaires.
Audrie, énième victime de viol et de harcèlement
La première, Audrie 15 ans, est en soirée. Elle est saoule. Des garçons qu’elle pensait être ses amis apposent des graffitis sur son corps, puis la pénètrent tout en filmant la scène. La vidéo humiliante a été ensuite diffusée dans son école puis à plus grande échelle.
Une semaine plus tard, la jeune fille se suicidait
.
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Daisy, souffre-douleur de sa petite ville
Quant à la seconde, Daisy, elle avait fait le mur avec une copine pour aller à une soirée organisée par des copains footballeurs de son grand frère, dans une petite ville où les joueurs sont considérés comme des rois. En état d’ébriété, plusieurs garçons l’auraient violée puis abandonnée, inconsciente, dans son jardin.
Si un seul a confessé avoir eu un rapport sexuel avec elle, les autres se sont défendus en criant à la diffamation, et toute la petite ville s’est retournée contre la famille de Daisy jusqu’à incendier leur maison…
Même si elle est toujours en vie, Daisy a bien changé depuis ses 14 ans.
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Audrie & Daisy, pour faire changer les choses
Le documentaire sera disponible sur Netflix le 23 septembre prochain.
The Hunting Ground, traitant des agressions sur les campus universitaires, avait fait grand bruit quand il est sorti l’an dernier (avec une chanson émouvante de Lady Gaga). Cette fois-ci, les viols sur mineures, un sujet trop souvent passé sous silence, est au cœur du propos.
Le plus percutant dans cette bande-annonce, à mes yeux, est la phrase prononcée par un membre de la municipalité : que c’était aussi la faute des filles… Un sentiment de colère et d’injustice me reste en travers de la gorge.
Sensibiliser la population à ce phénomène est un but honorable. C’est en informant qu’on fait bouger les choses.
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Les Commentaires
Filmer ce sujet tabou qu'est le viol de façon aussi peu "spectaculaire", c'est assez nouveau. Pas de gros plans, pas d'images macabres, pas de musique retentissante, de lumières sombres, de plans très rapprochés et très rapides.
Le viol a longtemps été un sujet narratif facile pour donner de l'action et de l'adrénaline aux spectateurs, sans être le coeur du sujet en soi.
Et ici, on a des plans lents, des lumières clairs, on laisse le temps aux protagonistes de parler, de réfléchir, de souffler. ENFIN, on leur donne la parole sans l'instrumentaliser, sans les diminuer.
Faire parler les coupables (les violeurs, mais aussi les harceleurs, les membres policiers, juridiques...), c'est nouveau aussi. Et c'est fait de façon très très neutre, ce qui ne fait que souligner l'indifférence sidérante de leurs propos.
Mais surtout, filmer ces adolescentes comme des vrais personnes, en montrant leurs douleurs, mais en ne les réduisant pas à ce statut de victimes éternelles, ça, c'est révolutionnaire, en terme de le mentalités. Montrer des victimes qui sourient, qui font des tatouages, qui écrivent des messages facebook, qui ont leurs examens, et qui se réunissent entre elles pour se serrer dans leurs bras, je n'avais jamais vu ça. Qu'on reconnaissent aux victimes le fait qu'elles sont toujours humaines, et qu'elles sont toujours en vie.