Fait-on confiance au gouvernement pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles ? D’après les résultats de la balise d’opinion Ifop-Fiducial pour Sud Radio, les Françaises et les Français sont loin d’être pleinement convaincus par l’action d’Emmanuel Macron et du gouvernement Borne en la matière.
Selon le sondage, la moitié des personnes interrogées ne leur fait pas confiance pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles (ils et elles représentent 53%), ni dans la lutte contre les violences conjugales (52%), ou encore dans la lutte contre les inégalités salariales (57%).
On atteint même les 58% lorsqu’on aborde le sujet des violences sexistes et sexuelles en politique.
À l’inverse, ce sont les questions de santé sexuelle qui remportent davantage de confiance auprès de la population générale. Une conséquence de la montée au créneau de la majorité sur la question de la constitutionnalisation du droit à l’IVG, après la révocation de Roe vs. Wade aux États-Unis fin juin ?
Cela concerne le gouvernement mais aussi l’ensemble des formations politiques. Pour le résumer grossièrement : personne n’est vu comme étant à la hauteur de l’enjeu, selon le sondage.
Aucun parti politique n’est en odeur de sainteté sur la question des violences faites aux femmes
C’est Europe Écologie Les Verts qui arrive en tête du classement, mais seulement avec 40% des personnes interrogées leur accordant une place de confiance dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Le parti écologiste est suivi par Renaissance (anciennement La République en Marche), puis ex aequo le Parti socialiste et le Rassemblement national.
Une conséquence des accusations de violences sexistes et sexuelles, tous partis confondus ? Alors que Damien Abad a finalement été évincé du gouvernement, et que l’élection d’Eric Coquerel comme président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, fait des remous à la Nupes, on constate une fois de plus que l’enjeu est bien systémique et concerne toutes les formations politiques.
C’est peut-être du côté des réponses et des moyens mis en œuvre par chacune d’entre elles que l’on notera des différences d’approches, jusqu’à un certain point. C’est notamment à travers le cas du député LFI Eric Coquerel, qui fait l’objet d’une plainte pour agression et harcèlement sexuel, que l’on observe des divergences sur la conduite à tenir en cas de mise en cause d’un responsable politique.
Quelle personnalité politique récolte la confiance des Français dans la lutte contre les violences faites aux femmes ?
En qui la population a-t-elle confiance ? Le sondage s’est aussi intéressé à des personnalités bien précises et le top 3 a de quoi laisser songeuses :
Édouard Philippe, Élisabeth Borne, et enfin Marine Le Pen sont les trois responsables politiques qui récoltent le plus de confiance dans la défense des droits des femmes.
Pour Marine Le Pen, on l’a répété et on ne le répétera visiblement jamais assez : l’extrême-droite n’est pas l’alliée des femmes. Quant à l’ancien Premier ministre et à celle qui l’est devenue en mai dernier, on ignore quels faits d’armes ont pu être si marquants pour les voir arriver si haut dans le classement. À moins que la barre ne soit basse à ce point…
Sans oublier leur capacité commune à nommer des ministres accusés de violences sexuelles, qu’on aurait tort d’oublier si vite…
Deux élues féministes et engagées apparaissent toutes deux dans le classement, mais en positif comme en négatif, il s’agit de Clémentine Autain et de Sandrine Rousseau.
Parmi les politiques perçus comme les moins fiables dans ce combat pour l’égalité, on retrouve en tête Eric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron.
Des résultats qui montrent que le sujet a gagné une place importante dans la tête des Françaises et des Français et que leurs attentes sont réelles.
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Crédit photo : Jeanne Menjoulet from Paris, France, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons
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Les Commentaires
Elisabeth Borne s'est plutôt battue pour qu'Abad dégage, faut pas pousser sur ce point. Edouard Philippe, lui, a bel et bien nommé Darmanin dans son gouvernement. Et ne s'est pas battu pour le virer.