Aujourd’hui, j’ai décidé de déclarer ma flamme à une autre femme qui me donnerait presque envie de faire faire un backflip arrière à mon orientation sexuelle, et de bousculer ainsi une routine bien rodée et jusque là tout à fait satisfaisante.
Cette personne me fait relativiser quand je sais que, plus tard, j’aurais les paupières qui tomberont sur mes yeux. Cette personne me fait rire comme ça, gratuitement, avec son visage absolument impassible qui s’éclaire de temps en temps (mais quand il s’éclaire, il s’éclaire de partout, comme un luminaire perdu sur le sentier abandonné de la vie). Cette personne me donne envie de faire sourire ses personnages les plus neurasthéniques et de m’en vanter pendant des années après coup.
Cette personne, c’est Aubrey Plaza.
Je voudrais être un canapé pour m’enfoncer là où tu mets ton coude.
Le cool en étendard
Aubrey est parfaite, et elle l’était avant même de naître : ses parents lui ont donné ce prénom en hommage à une des chansons les plus adorablement cools de la Terre, Aubrey, du groupe Bread. Une chanson douce avec du violon, de la guitare acoustique et une voix claire et cotonneuse.
Par la suite, la première déclaration qu’elle a eue, à 13 ans, consistait en une chanson que lui a dédicacée son futur mec d’alors. Il la lui a chantée lui-même dans pub irlandais (pub irlandais – chanson – déclaration : combo de la mort de l’amour et du cool).
Plus tard, ce mec a reçu un Tony Award, tout de même. Ça a un peu plus de gueule, comme façon de draguer, qu’un morceau de papier toilette avec écrit dessus « Tu ve sortir avk mwa ? Oui ? Non ? Ptet ? Entour la mention ok ». Mais Aubrey, à 13 ans comme aujourd’hui, méritait de toute façon mieux que ça, et ce malin enfant l’a bien compris.
Pour finir, sa carrière a réellement débuté lorsqu’elle a été découverte par Judd Apatow. JUDD APATOW. Le roi de la comédie américaine. On a ainsi pu la voir dans le pas mal du tout Funny People, film sur l’univers du stand-up, et dans l’excellent Scott Pilgrim. Clairement, aucun point noir ne vient entacher le nez de la carrière d’Aubrey Plaza.
« La coolitude fait palpiter l’antre », disait à peu près Brigitte Lahaie (ou la boulangère, je sais plus). Pour le coup, et une fois n’est pas coutume, la mienne implose, direct. Gare aux projections.
Parce qu’elle est drôle
Il y a encore quelques temps, j’avais du mal avec l’humour américain. Ensuite, mon chemin a croisé les oeuvres de Tina Fey ou d’Amy Poelher, moins graveleuses, plus absurdes, plus subtiles.
C’est d’ailleurs dans 30 Rock (de la première), puis dans Parks & Recreation (de la seconde), que j’ai découvert Aubrey. Elle symbolise donc mon ouverture sur un autre genre de source de lolilol.
Elle me fait rire à chacune de ses apparitions, que ce soit dans les films, dans la fausse bande-annonce de Daria, quand elle se prélasse en bikini pour le magazine GQ ou quand elle avoue qu’elle s’est vraiment touche la Moldavie pendant la scène de masturbation de The To Do List (dans les salles américaines depuis le 26 juillet dernier ; dans les nôtres, probablement jamais).
Elle a commencé par le stand-up et l’improvisation, ce qui doit en faire une bien bonne compagnie en tant de déprime. Et moi l’humour, ça me fait des trucs. Ça me chatouille les mandibules, si tu vois ce que je veux dire (si non, c’est pas grave, moi non plus).
Je crois qu’on peut me faire gémir avec un simple « Monsieur et Madame… » ; tu penses bien que je réaliserais même pas que ça fait 5 ans que rien ni personne n’a touché mon macaroni, avec une personne comme Aubrey dans mon entourage.
T’ai-je dit, Aubrey, qu’en vrai j’étais ascendant pastèque ?
Un vrai challenge
Au-delà du fait qu’elle a tout l’air, à en croire ses interviews, d’être hétéro, et que je le suis aussi, j’ai du mal à voir le fait de la séduire autrement que comme un gros challenge. Elle a tout de même l’air d’être une reine des glaces à qui rien ne fait vraiment d’effet en ce qui concerne les choses du cul (et si c’est faux, ne dites rien, vous me casseriez mon groove). Elle est typiquement le genre de personnes sur lesquelles on doit se casser les dents, et je crois que j’aime bien cette idée.
Elle a beau porter des lunettes, je vois bien qu’elle ne m’en sent pas capable.
Du genre « peu de gens réussissent à me plaire, et c’est ce club très sélect seulement qui sait que sous la glace couve un feu brûlant comme tes fesses en été — avec peut-être un peu moins de sueur parce que, dis, en tordant ta culotte on peut abreuver plein de gens ».
Parce qu’elle est esthétiquement tout à fait recevable
Est-il creepy de faire un fantasme du moment sur la personne à qui on aimerait le plus ressembler, depuis petite, sans le savoir ? J’arrive pas trop à décider.
Quoiqu’il en soit, je trouve Aubrey Plaza bien plus physiquement attirante que la plupart des mannequins et actrices que je croise à travers mon écran. Grande et fine, elle a la peau vaguement mate, des cheveux tout ce qu’il y a de plus normaux mais surtout des yeux incroyables, d’un marron soutenu et en amandes, avec des paupières qui tombent pile comme il faut pour lui donner un regard et une beauté tellement uniques.
Je voudrais être une chaussure verte pour que tu me mettes ton pied en mon dedans (sauf en cas de mycose)
Alors Aubrey, rejoins-moi dans le Nord Pas de Calais (parce que j’ai pas trop de sous pour aller à Los Angeles, tu vois). On roulerait des yeux en rythme, et le soir venu, tu écrirais des trucs drôles pendant que je te regarderais faire, les mains en coupe sous le menton.
Je te cuisinerais des pâtes et je te corrigerais tes fautes (ou au moins, je ferai semblant parce que j’imagine que tu maîtrises un peu mieux l’anglais que moi). Autour d’une tasse de thé, on se raconterait nos loses du collège et du lycée parce qu’apparemment, on était aussi peu populaires l’une que l’autre. De temps en temps, je te passerais la main dans les cheveux et on ferait des concours pour savoir laquelle de nous deux a le plus de mal à écarquiller les yeux.
Ce serait bien, Aubrey. Tu disais dans GQ que tu aimerais trouver quelqu’un qui te dise « viens, on fait rien, on reste le cul sur le canapé et on regarde un film ». Je serais cette personne. On ferait tellement RIEN qu’on penserait chacune que l’autre est morte, comme un remake version glande de Roméo et Juliette où on se laisse mourir sans trouver le temps de pleurer entre deux épisodes des Simpsons.
Ce serait beau.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Voilà, je pense que ça résume à peut près tout.