Imaginez un peu que votre douce maman, celle qui vous caresse le visage avant que vous vous endormiez et vous prépare un super bœuf bourguignon quand vous passez le week-end chez elle, sache en fait casser des gueules à bras raccourcis !
Voilà peu ou proue le postulat de Pieces of Her, qui n’a strictement rien d’original, mais a un petit goût de reviens-y.
Pieces of Her, la marre des faux-semblants
Andy travaille au commissariat de police.
Ça ne veut pas dire qu’elle aime coffrer des gens ni même qu’elle sait utiliser une arme, mais simplement qu’elle a besoin de gagner sa vie.
À l’aube de ses 30 bougies, elle se sent complètement paumée. Il faut dire qu’elle vit chez sa mère, Laura, depuis que celle-ci est tombée malade, et qu’elle n’a pas la moindre vocation.
Ce qui est certain, c’est qu’elle n’aime pas travailler au commissariat. Enfin pas plus que ça quoi.
Alors qu’Andy et sa mère, une orthophoniste dévouée à son prochain, se rendent au restaurant fêter les 30 ans d’Andy, le déjeuner vire à la tuerie, quand un homme tire sur son ex-petite amie.
Andy reste recroquevillée sur le sol, et c’est sa mère qui prend son courage à deux mains, se lève et affronte le jeune homme jusqu’à finir par lui trancher la gorge dans un geste propre et précis.
Au sortir de cette expérience traumatisante, Laura ordonne à sa fille de rapidement faire ses valises et de partir de chez elle, prétextant qu’il est temps qu’elle retrouve sa propre vie et qu’elle arrête de se cacher dans ses jupons.
Mais à la nuit tombée, un homme s’introduit chez Laura et essaie de la tuer. Andy la sauve de justesse. Sa mère lui donne alors des indications précises : elle doit se rendre dans le Maine, trouver un garde-meuble, ouvrir le local 320, prendre la voiture qui s’y cache et attendre ses instructions.
Andy est bien obligée de voir la vérité en face : sa mère, la femme qui l’a élevée, n’est pas celle qu’elle prétend.
Pieces of Her, un programme semi-efficace
Vous avez l’impression d’avoir déjà vu cette série ? C’est probablement parce que son point de départ est assez basique.
Le cinéma et les séries fantasment depuis longtemps sur les mères d’apparence ordinaire qui dissimulent sous leur frange bien brushée un passé trouble ou une activité parallèle, et attendent de mener une vendetta. On pense notamment et surtout à Kill Bill, qui a sans doute inspiré d’une manière ou d’une autre Pieces of Her, ou à la première saison de l’excellente série The Sinner.
Pieces of Her, ça n’est dont rien que vous n’avez déjà vu.
Toutefois, dès les premières minutes, l’action fait rage dans cette série créée par Charlotte Stoudt, qui prend le téléspectateur immédiatement en otage. Pas de quoi faire une descente d’organes hein, on est pas devant Game of Thrones, mais suffisamment pour que vous ayez envie d’engloutir les 8 épisodes en une soirée.
Les deux intrigues parallèles, celle de Laura et celle de sa fille, croisant par ailleurs une autre timeline (celle de Laura jeune), s’imbriquent et relèvent la sauce de telle sorte qu’il est difficile de s’ennuyer.
La mayonnaise prend donc, et c’est d’autant plus étonnant que Pieces of Her est cousu de fil blanc, d’abord du point de vue scénaristique, ensuite du point de vue de la réalisation.
Rien ne déborde, et c’est bien là le problème. Tout est trop propre, tout est trop lisse. À une exception près : le casting.
Pieces of Her, des queens en tête
Mais s’il y a bien une raison qui vaille de regarder ces 8 épisodes, c’est sans aucun doute le casting, emmené d’abord par Toni Collette, qui ne cessera plus jamais de nous effrayer depuis qu’on l’a vue dans Hérédité.
L’actrice australienne de 49 ans, qui transforme tout ce qu’elle touche en or, menace de devenir notre préférée depuis son splendide rôle dans le film d’horreur d’Ari Aster.
On était déjà convaincue, bien sûr, après avoir vu Little Miss Sunshine et Tammy mais on l’est encore davantage aujourd’hui, maintenant qu’on a pu admirer l’éventail de ses talents pendant des heures dans Pieces of Her.
À ses côtés, ce sont les plus jeunes Bella Heathcote, aperçue dans Relic et Dark Shadows et Jessica Barden, qu’on avait adoré dans The End of the F***ing World, qui confient leurs traits à ce thriller ténu mais addictif.
Et si l’on aura sans doute oublié Pieces of Her dans quelques mois, on n’aura pas boudé notre plaisir à le binge-watcher en une soirée.
Et c’est un peu ça, finalement, qu’on demande à une série Netflix.
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