Une décision qui a positivement étonné les défenseurs du droit à l’IVG aux États-Unis. Ce jeudi 7 décembre, Molly Duane, juge de l’État du Texas où, depuis l’abrogation de la loi Roe v. Wade, les avortement sont interdits sauf à de très rares exceptions, a décidé d’autoriser Kate Cox, 31 ans, à avorter.
Un risque mortel pour Kate Cox
Selon son médecin, sa grossesse menace sa vie et sa fertilité, son foetus étant atteint de trisomie 18, et pouvant mourir in utero. Une situation qui met en danger Kate Cox, car en raison de précédentes césariennes, elle risque une rupture de l’utérus après le déclenchement du travail, qui pourrait lui être fatal.
Mais en raison de la loi au Texas qui interdit toutes les IVG y compris en cas d’inceste ou de viol, et qui l’autorise qu’en cas de danger de mort ou de risque de grave handicap pour la mère, Kate Cox ne pouvait pas avoir recours à l’avortement. Ses médecins lui affirmaient avoir « les mains liées », rapporte l’Agence France Presse. Les exceptions pour avoir le droit d’avorter étant trop floues, la plupart d’entre eux sont terrifiés d’être poursuivis en justice, et ne pratiquent quasiment plus d’IVG.
Selon la juge, interdire cette IVG serait une « erreur judiciaire »
Ainsi, pour autoriser Kate Cox à avoir recours à une IVG, une audience d’urgence a été nécéssaire. La juge Molly Duane a ainsi estimé que l’idée que Cox puisse ne plus pouvoir avoir d’enfant est « choquante ». « Ce serait une véritable erreur judiciaire», a-t-elle insisté. Pour elle, la plaignante doit obtenir « l’avortement dont elle a besoin maintenant pour mettre fin à sa souffrance et protéger sa fertilité ».
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Mais l’État du Texas peut faire appel de cette décision. Car le procureur s’est – évidemment – prononcé contre cette décision : « la seule partie prenante qui va subir un préjudice immédiat et irréparable dans cette affaire est l’État (…) L’avortement, une fois pratiqué, est permanent, il ne peut être défait », a-t-il déclaré.
Ce à quoi la juge Molly Duane a rétorque : « Nous croyons fermement que la situation relève de l’exception médicale prévue par les lois texanes sur l’avortement. L’État tente de remettre en question les médecins de Kate Cox et de dire qu’elle n’est toujours pas assez malade […]. Désormais, une patiente doit être sur le point de mourir avant qu’un médecin ne puisse invoquer l’exception », a-t-elle dénoncé.
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