La lutte pour un meilleur accès à l’avortement se poursuit aux États-Unis. Cinq femmes, dont deux enceintes, qui disent s’être vues refuser l’avortement malgré de graves risques médicaux, ont porté plainte contre l’État du Texas ce lundi 6 mars, comme le rapporte le New York Times.
C’est la première fois que des femmes enceintes intentent une action en justice contre les interdictions à l’avortement depuis que la Cour suprême des États-Unis a annulé Roe vs. Wade en juin dernier, qui garantissait le droit à l’IVG aux États-Unis.
Le Texas autorise les avortements à titre exceptionnel, lorsqu’un médecin détermine qu’il existe un risque de danger de mort pour la mère et/ou le fœtus, ou en cas de viol ou d’inceste.
5 femmes portent plainte contre le Texas qui les a empêchées d’avorter malgré les risques pour leur santé
Bien qu’elles couraient le risque d’hémorragie ou d’infection potentiellement mortelle en portant ces fœtus, ces femmes ont été informées qu’elles ne pouvaient pas avorter, indique la plainte. Pourtant, certaines ont été hospitalisées, au vu des conséquences de leur grossesse sur leur santé.
Trois d’entre elles ont dû traverser les frontières du Texas pour se faire avorter, craignant que leur famille et leurs voisins ne les signalent aux autorités de l’État. Comme Lauren Hall, qui était enceinte de 18 semaines lorsque des analyses ont révélé que le fœtus n’avait pas de crâne et un cerveau non développé. Un spécialiste l’a exhortée à quitter l’État, mais à ne dire à personne où elle allait ni pourquoi, de peur que quelqu’un ne la signale à une hotline mise en place par des groupes anti-avortement.
Mais aussi comme Lauren Miller, qui a dû se rendre au Colorado pour avoir recours à une IVG. Enceinte de jumeaux, des tests ont révélé que l’un d’eux avait un défaut génétique appelé trisomie 18. Le fœtus subissait plusieurs anomalies, dont un cerveau malformé, ainsi qu’une paroi abdominale et un cœur incomplet.
Pour Amanda Zurawski, après 18 semaines de grossesse, des analyses ont révélé que son fœtus ne survivrait pas à l’accouchement. Après une hospitalisation en urgence causée par une septicémie, et malgré que son fœtus soit en train de mourir, les médecins lui ont dit qu’elle ne pouvait pas être avortée. Elle a été renvoyée chez elle.
Pour rappel, lorsqu’une femme souhaite avoir recours à une IVG non-autorisée dans certains États américains, son médecin risque jusqu’à 99 ans de prison, 100 000 dollars d’amende, et la perte de sa licence médicale. Ce qui incite les praticiens à ne pas proposer d’avortement, même dans les cas où la loi semblerait les autoriser.
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