Souvenez-vous. C’est pendant le procès de Valérie Bacot, lors duquel elle a été reconnue coupable d’avoir tué son mari violent, que les mots « syndrome de la femme battue » ont été utilisés pour la première fois dans une expertise judiciaire en France.
Le « syndrome de la femme battue »
Défini par une situation d’emprise créée par la persistance de violences conjugales qui atteignent l’intégrité psychique de la victime, le terme « syndrome de la femme battue » date de la fin des années 1970 et est utilisé en Amérique du Nord depuis plusieurs décennies pour diagnostiquer et juger les victimes de violences, notamment dans les cas d’homicide conjugal.
Figurant dans les classifications internationales des maladies, il est parfois associé aux troubles de stress post-traumatiques et ses caractérise par des symptômes tels que l’hypervigilance, un état de peur constante ou la perte de l’estime de soi.
En France, pourtant, ce syndrome n’est pas reconnu par la loi, et peu compris par la société civile.
Au Sénat, Valérie Bacot lutte pour la prise en compte du SFB
« J’ai déjà entendu des gens dire : si elle y retourne, c’est qu’elle aime ça. C’est très compliqué à encaisser » rapportent nos confrères du Parisien de la prise de parole de Valérie Bacot.
Devant la délégation aux Droits des femmes du Sénat, où elle était invitée à prendre la parole sur la question des violences faites aux femmes, Valérie Bacot a pris le temps de retracer les violences multiples dont elle a été victime depuis son plus jeune âge, et les échecs multiples de l’Etat face à cette situation.
Elle a aussi pu exprimer l’importance de la prise en considération de ce syndrome peu connu dans l’Hexagone, tant dans le regard posé sur les victimes que dans leur accompagnement psychologique et juridique.
« Je comprends aujourd’hui cette emprise qui vous mange mais à cette époque-là, j’avais le sentiment que s’il s’énervait c’était à cause de moi. […] Je veux l’expliquer auprès des personnes qui le vivent et ne s’en rendent pas compte »
Valérie Bacot à la délégation aux Droits des femmes du Sénat, propos rapporté par le Parisien
Une intervention puissante de l’autrice de Tout le monde savait, dont on espère qu’elle aidera à la prise en compte et en charge de la réalité des violences faites aux femmes.
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Crédit photo : Extraits de la prise de parole de Valérie Bacot sur Public Sénat / Capture d’écran Youtube
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
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Et pour que la comédie de procès d'Alexandra Richard