- Âge au moment de l’accouchement : 34 ans
- Bébé attendu à la date : 19 mai 2021
- Bébé arrivé à la date : 14 mai 2021
- Heure d’arrivée à l’hôpital : 4h15
- Heure d’accouchement : 6h06
- Poids et taille de l’enfant à la naissance : 4,250kg – 49 cm
J’ai eu mon dernier fils à l’âge de 34 ans, mon mari en avait 35. Nous avons déjà 2 garçons de 3 et 7 ans.
Ce dernier bébé est le dernier, le bébé plaisir. En 2020, le confinement nous a permis de nous retrouver en famille et de kiffer juste entre nous. C’est ainsi qu’est venue l’envie de faire un troisième et dernier bébé. L’espoir d’une petite fille est là. Mon mari Fabien se laisse convaincre.
La grossesse comme une pause enchantée
Je souffre d’endométriose depuis plusieurs années. J’ai déjà été opérée, j’ai donc peu de temps pour faire un bébé avant le retour des douleurs très intenses. Comme pour mes 2 premiers enfants, je tombe finalement enceinte dès le premier cycle. Je le sais seulement 3 ou 4 jours après. Très à l’écoute de mon corps du fait de l’endométriose et de mon hypersensibilité, je ressens les premiers symptômes alors même que le 1er test m’annonce un négatif. Il sera finalement positif quelques jours après. Mon partenaire s’y attendait mais maintenant c’est concret : la pression monte car dans 9 mois, nous serons donc 5 !
La grossesse s’est très bien déroulée mais dans un contexte encore anxiogène vis-à -vis du Covid. J’ai donc été en arrêt tôt pour me préserver du manque de respect des mesures de précaution au sein du grand open space où je travaille. La première échographie nous dévoile le sexe de bébé : un troisième garçon. En bonne santé, certes, mais la déception est difficile à encaisser. J’ai besoin à ce moment d’investir vraiment ma grossesse, de prendre soin de moi et de mon esprit. Je me crée donc un réseau de soutien pluridisciplinaire : une psychologue pratiquant l’hypnose, une ostéopathe, une acupunctrice… Je prends soin de ma forme avec le yoga prénatal. La grossesse a toujours été pour moi une pause enchantée dans un quotidien trop intense. Je le vis à nouveau comme cela et je me recentre sur moi-même.
À lire aussi : « Je me suis sentie très proche d’un scénario catastrophe » : Rachel nous raconte ses accouchements
Donner naissance sans intervention médicale
Quant à l’accouchement, ça ne m’a jamais fait peur. D’abord parce que je ne me suis jamais vraiment posé de questions à ce sujet. Cette fois-ci, j’ai envie d’être actrice de la naissance de mon enfant (comme une sensation d’avoir simplement attendu le bus, les autres fois après la pause de la péridurale). C’est décidé : je vais accoucher sans péridurale.
Je me documente, je lis beaucoup (des livres sur la physiologie, des récits de naissances sans péri…). Sur les groupes Facebook, je rencontre un nouveau paradigme des naissances où le pouvoir de la femme est au cœur de l’enfantement. Où tout se passe de façon fluide et où même la douleur n’est plus un sujet. La femme est forte, puissante, elle sait donner naissance sans intervention médicale. Je construis donc un projet de naissance avec mon mari en ce sens.
C’est durant cette préparation que je rencontre le métier de doula et comment ces femmes œuvrent au service des familles et des naissances. C’est un métier principalement développé dans les pays anglo-saxons. Je comprends que l’accouchement peut être sécurisé en dehors de tout protocole médical. Malheureusement, je savais déjà qu’il n’y avait pas de sage-femmes qui pratiquaient l’AAD (accouchement à domicile) dans mon département. Je choisis la maternité, mais ce sera sans intervention du corps médical (hand free). Je réalise une préparation à la naissance selon la méthode Bonapace. Mais ce seront mes lectures et les documentaires qui me donneront l’assurance qu’il me manquait pour mener à bien mon projet.
Une naissance express… et puissante !
De mes trois grossesses, c’est cette dernière qui aura duré le plus longtemps. Cela fait déjà une bonne semaine que je suis au bout et que je souhaite accoucher. Finalement, la veille de la naissance, je passe une super journée en famille et j’oublie mon impatience. Est-ce le fameux « lâcher prise » tant évoqué aux mamans en mal d’accoucher!?
Je me couche donc fatiguée et sereine ce soir-là. Je me réveille en pleine nuit pour aller uriner, puis une deuxième fois (étrange, ce n’est jamais arrivé de toute ma grossesse !). C’est en me recouchant que je perds totalement les eaux. Il est 2h47.
Quelques minutes après, en même temps que le réveil de mon mari, les contractions commencent. Elles sont espacées toutes les 3 minutes. Le temps d’organiser la garde des plus grands, nous partons 1 heure plus tard pour la maternité. Arrivée à 3 cm de dilatation, je dois subir les examens de routine dont le fameux monitoring. La salle nature est disponible, j’en profite, mais le bain m’est interdit du fait de la rupture de la poche. J’irai finalement dans la douche mais déjà le travail s’intensifie. Je demande à rappeler la sage-femme pour un nouveau contrôle : 2h30 de travail à peine et je suis à 6 cm ! La sage-femme comprendra (avant moi !) qu’il est temps. Je suis en phase de désespérance, bébé arrive.
Ramenée en chambre en fauteuil en courant, je donne finalement naissance à 4 pattes sur le lit de la salle nature, sans aucune intervention du corps médical. L’intensité de l’arrivée de Aubin est vraiment incroyable. Mais finalement, je ne peux pas dire que j’ai vraiment eu mal. Au moment du passage de la tête de bébé, j’ai vraiment ressenti le cercle de feu, cette sensation intense de brûlure au niveau de la vulve. Mais c’est finalement très rapide et vite oublié.
Un post-partum idéal
De bout en bout, mon projet de naissance a été respecté : on peut accoucher de façon physiologique en maternité.
À la naissance d’Aubin, il m’a fallu quelques minutes pour atterrir. Et je l’ai trouvé… énorme !
Dans les heures qui ont suivi la naissance, j’ai pu me lever pour m’habiller, ranger. Ça a été un plaisir de se sentir autant en forme.
J’ai cette fois-ci bien organisé mon post-partum au plus proche du mois d’or, ces 30 à 40 jours au repos et au calme, à prendre seulement soin de bébé et mon mari qui prend soin de moi). Je n’ai eu aucune difficulté d’adaptation, mon allaitement a été opérationnel dès le début. Pas de pleurs de décharge de bébé… Un bonheur. Je pense que l’accouchement a énormément d’influence sur la période de post-partum. Sans compter ce sentiment de fierté et de puissance qui me font penser que tout est possible !
Devenir doula comme projet professionnel
Après cette naissance et cette puissance, le goût et l’envie de changer de vie sont revenus, d’autant que je m’ennuyais dans le secteur bancaire depuis un moment. J’ai rapidement pris la décision de devenir doula et d’aider ces femmes qui ont elles aussi envie de vivre autre chose que ce que l’on peut voir dans l’émission Baby Boom. J’ai pris le temps d’un long congé parental pour me former tout en profitant de bébé. De mûrir un projet professionnel de création d’une maison périnatale, où j’exercerai aux côtés d’autres professionnels (ostéopathe, sophrologue, réflexologue, diététicienne…).
C’est finalement à ma reprise du travail en avril 2022 et le refus de mon entreprise de s’octroyer un congé parental à 50 % que j’ai décidé de démissionner et de me lancer dans ce projet à 100 %. Un cheminement personnel m’a permis de me détacher de toutes mes peurs en lien avec l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, je développe mon entreprise et rencontre chaque jour d’incroyables mamans qui ont besoin de soutien et d’accompagnement dans leurs projets de naissance ou à travers les difficultés du post-partum et je l’éclate ! La maternité et la naissance respectée m’ont permis de me révéler à moi-même et de mettre en évidence tout ce dont je suis capable. Et ce n’est pas fini !
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires