C’est une prise de parole bien particulière. Mercredi 31 mai, la Première ministre danoise Mette Frederiksen a prononcé un discours au Parlement qui a marqué les esprits. Non pas pour son thème, qui était un bilan politique à l’occasion de la clôture d’une session parlementaire, mais à cause de son contenu. Car toute la première partie du texte était rédigée par ChatGPT, outil d’intelligence artificielle.
Avec cette initiative, le but de la Première ministre était de souligner l’aspect révolutionnaire, mais aussi risqué de cette technologie. « Ce que je viens de lire n’est pas de moi. Ou d’un quelconque autre être humain », a-t-elle subitement expliqué aux députés, après son introduction. « Même s’il n’a pas toujours mis dans le mille, tant sur les détails du programme de travail du gouvernement que sur la ponctuation (…) ce dont [ChatGPT] est capable est à la fois fascinant et terrifiant », a souligné la dirigeante.
Des inquiétudes quant au remplacement des humains
Dans la partie du discours danois rédigé par ChatGPT, figuraient les phrases suivantes : « Ce fut un honneur et un défi de diriger un gouvernement élargi au cours de la dernière année parlementaire », souligne l’Agence France Presse. La Première Ministre a poursuivi, grâce à ChatGPG : « Nous avons travaillé dur pour coopérer entre les partis et assurer un avenir solide et durable au Danemark. » Ou encore : « Nous avons pris des mesures pour lutter contre le changement climatique et assurer une société plus juste et plus inclusive où tous les citoyens ont des chances égales. »
Le même jour, en Italie, le sénateur italien Marco Orlando a un texte écrit par ChatGPT, souligne Le Parisien. Le sénateur se voulait « lancer un débat public sérieux », le pays ayant temporairement bloqué le programme, pour finalement le ré-autoriser.
Depuis son essor, ChatGPT provoque des inquiétudes, notamment à propos du risque de désinformation ou de remplacement massif des employés humains. Le sujet était d’ailleurs abordé lors d’une réunion de haut niveau sur le commerce entre les États-Unis et l’Union Européenne, mercredi 31 mai, à Luleå en Suède, rapporte ELLE. Ils vont mettre en œuvre un « code de conduite » commun pour encadrer l’intelligence artificielle.
Les Commentaires
Moi ça m'interroge plus sur la nullité et le vide de ce genre de discours que sur les capacités de ChatGPT.