L’info est passée relativement inaperçue, mais le grand jour est arrivé : après avoir squatté nos tables de chevet, Au bonheur des ogres
sort dans nos salles.
Pour celles qui ne connaissent pas l’histoire, Benjamin Malaussène est un bonhomme tout mou, grand frère à la maison, bouc émissaire au boulot. Hé oui, son rôle, c’est de se faire taper dessus, et il est payé pour ça !
Ni gentil ni méchant, il fait de son mieux pour gérer sa vie et sa famille. D’ailleurs, de ce côté, il a de quoi faire : cinq frères et sœurs, un chien épileptique et une maman qui tombe amoureuse tous les mois et disparaît chaque fois avec l’élu de son cœur.
Tout ce beau monde habite à Belleville avec des copains fort chouettes, mais se paie quand même quelques problèmes. Comme tout le monde, hein ? Ou presque, vu que les problèmes impliquent des bombes humaines dans le grand magasin où travaille Benjamin…
Au bonheur des ogres, c’est un polar, une comédie, un drame, un livre sur la vie qui fait mourir de rire et pleurer aussi. Alors le film, je l’attends de pied ferme, et jusqu’ici les bandes-annonces me mettent pas mal en confiance (en dehors de la coupe de cheveux et de la moustache de Benjamin, incarné par Raphaël Personnaz).
Du côté du casting on retrouve également Bérénice Béjo, Guillaume de Tonquedec qui a une bonne tête de Sinclair, et Emir Kusturica dans le rôle de l’inénarrable Stojil. Commencer à adapter une saga si aimée du public français, c’est un pari risqué de la part du réalisateur Nicolas Bary. Reste à savoir si l’esprit Malaussène sera au rendez-vous ou non…
Rendez-vous en salles ce mercredi 16 octobre pour le savoir !
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Les Commentaires
J’avais tellement peur d’y aller, parce que les Malaussène, je relis leurs petites histoires une fois par an, j’ai presque l’impression qu’ils font partie de ma famille tellement je les connais par cœur.
Et puis je me suis dit qu’il fallait y aller en se disant que de toute façon, ça ne serait jamais aussi bien que le livre, trop bien écrit, qui est absolument inadaptable en tant que tel car il faudrait bouffer de la voix-off tout du long, et non. Et en y allant dans cette optique, je n’ai pas été déçue le moins du monde !
Les décors sont magnifiques, absolument dans l’esprit que ceux que j’avais en tête (surtout le magasin et la quincaillerie Malaussène) Je regrette un peu qu’on ne voit pas plus Belleville, m’enfin. Et je suis surtout surprise d’avoir autant aimé l’interprétation de Raphaël Personnaz ! Je l’aime beaucoup depuis longtemps ce monsieur, mais j’avais tellement peur qu’il perde toute mon estime dans ce rôle et pas du tout ! Il est paumé, un peu à l’arrache partout tout le temps, il est Malaussène tout simplement (même si ses répliques claquent moins, mais on a pas droit à ses monologues intérieurs, alors …) Et ça me fait pas mal rire de lire qu’il est “moche-moche“ : bravo les stylistes parce qu’en vérité, il est plutôt l’inverse. Et je crois qu’ils ont bien fait, je n’ai jamais imaginé Benjamin beau. C’est même un des persos que je n’imaginais pas vraiment, plus une silhouette floue qu’un visage vraiment.
Les autres persos sont tous bien campés (big up à Cazeneuve pour sa course poursuite) à part peut-être Tante Julia que j’aurais vu un peu plus femme fatale. Dommage que l’intrigue soit édulcorée (mais il fallait, heureusement que les insultes sont toujours là) et que Zabo ait perdu 70 kilos. Et surtout qu’il y ait une télé chez les Malaussène. Ils sont sérieux là ?
Je pense que ce film plaira plus aux non-initiés du bouquin qu’aux fans, mais qu’en n’ayant pas trop d’attentes, il est largement appréciable. Ca reste à mon sens un fort bon film français, qui allie comédie, policier et délires visuels assez rares dans notre bon vieux cinéma chauvin.