Je suis consciente que tous les hommes sont différents, qu’ils ont chacun des goûts et préférences qui vont orienter leurs choix et les gens vers lesquels ils seront attirés. Mais de nombreuses attentes, de nombreux critères vus comme universels dans les société occidentales reviennent souvent dans la face d’une femme qui tente de plaire à un homme.
La société a poussé de nombreuses femmes à croire qu’elles doivent toujours être plus minces, plus jolies, moins « agressives ». Ce mode de pensée perdure au vu des attentes de beaucoup d’hommes qui ont façonné leur idéal esthétique et comportemental en fonction de ce que la société véhicule comme « la femme parfaite »…
Les poils, ces êtres sataniques
Comme beaucoup d’entre nous, je me rase les jambes, les aisselles et … le frifri (bonjour, j’ai cinq ans et demi).
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J’ai commencé cette pratique instinctivement, à environ 14 ans pour les jambes et les aisselles. Si je le faisais, c’était sans doute parce que mes copines d’abord, et mes chers et tendres par la suite, me faisaient comprendre que c’était une pratique indispensable. Il y avait aussi toutes ces nanas imberbes et magnifiques qui se rasaient les jambes d’une manière sensuelle et nonchalante dans des publicités vantant les mérites d’un rasoir rose bonbon et parfumé à l’aloe vera. Elles me faisaient clairement comprendre que c’était mal de laisser évoluer ces affreux poils d’une manière libre et naturelle.
J’ai décidé de les imiter, puisque je voulais, comme dans les pubs, avoir des jambes qui brillaient en été et un mec heureux de m’embrasser les dessous de bras. J’ai donc pris l’habitude de m’épiler partout, pour ne pas laisser un poil dépasser. J’étais si fière de moi, après cette heure hebdomadaire que je passais à me raser ou à me battre pour ne pas me mettre de la cire plein les cheveux !
Et puis un jour, fatiguée, j’ai décidé d’arrêter. J’ai donc cessé de me raser les jambes… quand je ne portais pas de robe (courageuse, mais à moitié) et je laissais mon entrejambe vivre, exister et avoir sa propre personnalité. Tout ça n’avait rien à voir avec un acte féministe ou une revendication sociétale : j’avais juste LA FLEMME.
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Vous devinerez la réaction de mes amis suite à ma révélation : « Beurk », « Dégueu », « Sale féministe » et autres « Non… tu plaisantes ? » n’ont pas tardé à résonner à mes oreilles. C’était moi contre le reste du monde, indigné par si peu de « féminité » de ma part. De cette argumentation sont sorties plusieurs idées reçues cultivées par l’imaginaire collectif.
- Les poils, c’est sale, ce n’est pas hygiénique
Oui, donc tous ces hommes qui ne s’épilent jamais sont des gros crados ! De nombreux scientifiques et gynécologues vous diront qu’en plus d’être hygiéniques, les poils forment une protection contre toutes sortes de bactéries. Alors si tu aimes ta nénette, enveloppe-la dans un nid d’amour de poils doux et soyeux.
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- Les poils, ce tue-l’amour
Je ne vais pas vous mentir, beaucoup d’hommes (et de femmes, d’ailleurs) vous diront qu’ils n’aiment pas que leur compagne soit poilue. Certains, peu courtois, vous mettront même mal à l’aise si trois poils ont décidé de vivre leur vie au calme. Rappelons donc que la décision de vous épiler ou non vous appartient, et même s’il est toujours utile de s’intéresser aux envies et préférences de son partenaire, vous et vous seule êtes à même de décider de l’apparence de votre corps !
La théorie de la femme cinglée
Tout comme moi, je suis sûre que vous avez déjà entendu certains hommes parler négativement d’une femme qui se serait attachée trop vite à eux, qui donnerait trop de coups de fil, enverrait trop de SMS, se projetterait trop dans l’avenir… Au lieu de considérer que sa dulcinée est simplement à un stade émotionnel et relationnel plus avancé qu’eux, ce genre d’individu réduira ce gentil bisounours au statut de « folle furieuse ».
Il m’est arrivé d’observer, à de maintes reprises cet espèce de « lover-shaming » auprès de mon entourage.
Taylor Swift se moque de ces clichés dans l’excellent clip de Blank Space
Ce schéma n’est pas unilatéral : il est aussi tout à fait possible qu’un homme s’attache beaucoup plus que la femme qu’il fréquente. Alors que celui qui aura eu le malheur de s’amouracher rapidement sera vu comme un cas à part par ses congénères qui le prieront à coup sûr de « se ressaisir » (parce qu’après tout, il n’a pas à agir comme une gonzesse), la femme fera simplement face à son destin d’individu rempli d’instables sentiments — surtout quand elle a ses règles.
Il existe une sorte de légende urbaine qui voudrait que les femmes (et seulement les femmes) soient de petits êtres fragiles qui s’attacheraient pour trois fois rien, et que c’est chiant. Ben oui : les hommes veulent juste tirer leur coup pendant les six premiers mois de la relation, c’est seulement plus tard qu’ils envisagent de parler d’un week-end à deux ou de dire « Je t’aime bien » à toutes ces filles, qui elles, veulent se marier en blanc et chevaucher des licornes à paillettes !
Cette légende urbaine m’a valu beaucoup de déboires. Je me suis vite rendue compte que je tombais souvent sur des mecs qui avaient tellement assimilé l’idée qu’une femme tombait amoureuse en un clin d’oeil qu’ils prenaient leur précautions. Certains vous feront comprendre qu’ils sont de parfaits connards sans sentiments, pour vous mettre en garde et/ou en pensant que c’est attirant, d’autres cherchent des filles « sans prise de tête » ou fuiront dès que vous leur parlerez d’un truc un peu personnel…
« La mort de ton chien quand t’avais 6 ans ?! Wow, mais c’est trop perso, je suis pas ton psy ! »
Un mot pour ces quelques messieurs : ne soyez pas si prétentieux, toutes les femmes ne voudront pas vous épouser. Allez, soyez courageux, vous verrez, vous tomberez sur des filles sympa !
Une fille douce, drôle mais pas trop, souriante sans être neuneu
C’était il y a quelques mois, je discutais avec un mec que ma copine Brigitte m’avait pas mal vendu. Et ma copine Brigitte, elle me connaît bien : elle avait visé dans le mille en me le présentant.
Marc était drôle et cultivé, le contact entre nous était facile. Nous faisions des blagues nulles qui ne faisaient rire que nous et débattions du dernier documentaire ARTE parlant des enjeux du réchauffement climat sur la reproduction des manchots. Le genre de prise de contact à la fois amusante et enrichissante dont je rêve.
Tout commençait dans le meilleur des mondes, mais étant timide, je préférais prendre le temps de faire connaissance par téléphone avant une éventuelle rencontre. J’avais même choisi le nom de notre futur labrador (non je déconne) (je ne suis pas folle furieuse) (cf. la partie ci-dessus). Mais un jour, Marc me fit une révélation à laquelle je ne m’attendais pas :
« Tu sais en temps normal, tu n’es pas mon genre de femme, mais je crois que je m’y ferai. »
Ma première réaction fut de rire fort avant de laisser un énorme « Quoi ?» sortir de mon œsophage.
Il me répondit qu’il n’était pas contre les femmes rigolotes… mais pas autant que lui, parce qu’une femme trop drôle n’est pas très sexy à ses yeux. Il aime celles qui mettent de petites robes et des escarpins (coucou mes grosses boots à clous !), celles au caractère sage et docile. Il aime le genre de femmes qui ne se font pas trop remarquer — discrètes, souriantes, ambitieuses mais pas trop. Je lui ai donc demandé si mes propositions de « prises de catch nocturne » entraient dans ses fantasmes, et il me répondit que non : pour ce genre de choses rigolotes, il y a les potes !
Loin de correspondre aux critères de sélection de Marc, j’ai décidé de mettre un terme à notre pré-relation. Même s’il avait eu l’amabilité de m’accepter malgré ma « différence », je m’étais désintéressée de lui à partir du moment où il m’avait énuméré une liste de clichés qui correspondaient, selon moi, aux rêves d’un homme en quête d’une perfection forcément imaginaire. Je ne suis pas parfaite, et je ne voudrais pas l’être ! Et puis, quoi de mieux que des« prises de catch nocturnes » avec son amoureux ? VRAIMENT ?
Et vous, avez-vous déjà senti que vous ne correspondiez pas aux attentes de nombreux hommes ? Comment l’avez-vous géré ?
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