Photo de home : Les photos de Miquette
On ne va pas mentir : hormis les rares moments où j’ai mangé et dormi, ce week-end, j’étais scotchée à l’actu. Comme beaucoup d’entre vous, probablement. J’ai beaucoup lu, beaucoup regardé, beaucoup remonté de fils d’infos. Ça n’a pas fait que du bien. Mais c’était en quelque sorte une nécessité.
Ce matin, je ne savais pas ce que je pourrais écrire sur les attentats du 13 novembre à Paris.
Certain•e•s d’entre vous ont envie de savoir, de comprendre la mécanique de l’horreur. D’autres encore ont besoin de gens à qui ils pourraient s’identifier, d’émotions derrière les faits froids. D’autres enfin voudraient juste qu’on les réconforte. Le mieux semblait donc être de vous montrer les contenus qui m’avaient marquée, ce week-end et aujourd’hui.
Ceux qui aident à comprendre (un peu). Ceux qui aident à réaliser, ce qui rendent un peu d’humanité à la barbarie et qui, parfois, aident à pleurer. Les hommages, pour garder en tête des images un peu moins laides. Et enfin les messages d’espoir, parce qu’il en faut, et parce qu’il faut toujours répéter que l’Islam et le terrorisme ne se tiennent pas main dans la main.
À lire aussi : Le lundi le plus long — Retour à la rédac, avec vous
Lisez les contenus dont vous avez besoin, laissez tomber les autres, gardez-les plus plus tard si vous le voulez. N’hésitez pas à nous proposer les vôtres, on pourra compléter cette liste.
Les décryptages, pour les adultes et pour les enfants
- Après les attentats, le Président de la République François Hollande a déclaré l’état d’urgence. Quelques médias font le point pour comprendre quelles conséquences cette mesure va avoir sur notre vie quotidienne. — « François Hollande annonce l’état d’urgence, une procédure rarissime », à lire sur France Info
- Ne pas oublier que vous avez le droit d’être tristes, d’être choqué•e•s, d’être mal. Ou de ne pas savoir comment vous vous sentez. Vos proches aussi. Il n’y a pas à se blâmer pour ça. Pour mieux comprendre ce qu’on ressent lors d’un traumatisme, la psychologue Elodie Gastaldo explique le rôle des cellules psychologiques. — « Cellules psy post-attentats : déni, culpabilité… Ne sous-estimons pas le traumatisme », à lire sur Le Plus du Nouvel Obs
- Le blog L’École de demain a compilé tous les textes et articles susceptibles d’aider les enseignant•e•s à expliquer la tragédie aux élèves. Ce sont des outils, pas des formules magiques, mais si vous avez des enfants dans votre entourage et/ou si vous travaillez dans l’éducation, ça peut servir.
- Playbac Presse a sorti des numéros spéciaux du Petit Quotidien, de Mon Quotidien, et de L’Actu. Le tout est accompagné d’un texte pour aider les parents qui se demandent comment expliquer les attentats à leurs enfants. Les trois journaux sont en téléchargement gratuit sur leur site.
- Si vous avez dans votre entourage des personnes sourdes ou malentendantes, une page Facebook a été créée, sur laquelle les informations sont retranscrites en langue des signes française en vidéo. — Fusillade à Paris en direct LSF
- Didier Péron fait le portrait de la jeunesse décimée par les attentats, celle qui a vécu Charlie Hebdo en janvier et à laquelle les terroristes ont voulu s’attaquer, celle dont ils espèrent le repli identitaire. À tort, il faut l’espérer. — « La jeunesse qui trinque », à lire sur Libération
- Vendredi soir, tout le monde se demandait pourquoi. Pourquoi nous. Pourquoi ces lieux. Slate.fr a essayé d’expliquer l’action des terroristes, le choix des dates et des lieux. — « Daech déteste le hasard », à lire sur Slate.fr
- On parle beaucoup de la « fiche S », une procédure dont faisait l’objet l’un des auteurs des attaques. Rue89 explique en quoi consiste exactement ce fichage et pourquoi il ne permet pas de prédire les attentats. — « Les « fichés S », suspects mais pas coupables », à lire sur Rue89
- Marc Trévidic, ancien juge d’instruction au Tribunal de grande instance de Paris au pôle antiterrorisme, analyse les attentats face au système judiciaire. Attention, mieux vaut lire cette interview si vous avez réussi à prendre un peu de recul, ou la mettre de côté pour plus tard, pour éviter de re-sombrer dans une ambiance anxiogène. — L’interview de Marc Trévidic, à lire sur Les Échos
- Attention aux intoxs et aux fausses alertes, elles sont malheureusement encore nombreuses. Libération vous aide à y voir plus clair dans cette bien sombre ambiance. — « Toutes les intox qui circulent sur les attentats… et nos conseils pour s’en prémunir », à lire sur Libération
À lire aussi : Le Petit Journal décrypte la propagande de Daech, l’État Islamique
Les jours d’après dans les yeux des Parisien•ne•s
- Nicolas Delesalle, journaliste à Télérama, était samedi 14 novembre au soir dans les rues de Paris. Sa plume délicate raconte les trottoirs déserts, les échanges tendus, les bougies. — « Attentats : à Paris, le soir d’après, dans les rues d’une ville blessée », à lire sur Télérama
- Sophia Aram, la chroniqueuse de France Inter, a écrit son billet matinal ce lundi 15 novembre. Un texte préventif sur ceux qui seraient tentés de se désolidariser. « Je ne sais pas si j’ai le courage » en est le maître-mot. Pour l’écouter, c’est ici.
- La Une pudique de Libération au lendemain des attentats.
- Après un samedi morose et un dimanche de panique, la vie commence à revenir à Paris. On reprend le chemin du travail, le coeur plus ou moins vaillant. Le Monde fait le point. — « La France vit son deuxième jour de deuil », à lire sur Le Monde
Ceux et celles qui ont écrit sur le vendredi 13 novembre
À lire aussi : Mon vendredi 13 novembre 2015, entre la rue et l’hôpital — Témoignage
- Titou Lecoq, journaliste notamment pour Slate.fr, a écrit un texte très fort et très sensible sur son sentiment vendredi soir. — « C’était Paris, un vendredi soir, celui où on s’autorise un peu n’importe quoi », à lire sur Slate.fr
- Le photojournaliste Dominique Faget, photographe de guerre pour l’AFP, raconte lui aussi les coulisses de la soirée. À travers quelques clichés troubles, il explique pourquoi la guerre n’est pas encore dans notre pays, et livre à sa façon un peu d’espoir. — Pour lire son témoignage, « Guerre et guerre »
- Autre billet très fort, celui rédigé par Thibault Pezérat, journaliste politique chez Marianne. Le journaliste est un habitant du quartier des bars où ont eu lieu les fusillades. — « Le cinquième verre », à lire sur le blog Les mots Les voix
- Alexandre Léchenet, journaliste chez Libération, est un habitué du quartier où ont eu lieu les attaques. Il a rédigé un billet poignant adressé à sa grand-mère qui lui a téléphoné au moment des attentats, et qui résonne en nous tout•e•s. — « Ne t’inquiète pas Mamie. Je ne te dirai pas le plus important. »
- Les spectateurs du Bataclan qui ont survécu à l’attaque terroriste sont nombreux à avoir témoigné dans les médias. Trigger Warning : certains textes présentent des détails qui peuvent choquer les plus sensibles d’entre vous.
- Stéphane, 36 ans, était au Bataclan vendredi soir. Il s’en est tiré, ses amis dont il a été séparé aussi. Il a voulu écrire une lettre ouverte, pour les personnes décédées autour de lui, pour les survivant•e•s, pour l’unité et la paix.
- Isobel Bowdery, une Sud-Africaine de 22 ans, était aussi au Bataclan et a souhaité délivrer un message d’espoir et de tolérance, en anglais. (Attention, une photo de sa tenue ce soir-là qui peut choquer.)
Les hommages sur le web
- Le photographe Manu Wino était au concert du Bataclan. Il s’en est tiré. Il a photographié la salle alors que le concert battait son plein et que les gens étaient heureux. Il a posté les clichés de ce moment de bonheur en accès libre. Ils sont libres de droit. Par respect pour les victimes, il est interdit d’en faire une utilisation commerciale. Pour voir le portfolio : EAGLES OF DEATH METAL – Paris Le Bataclan – 13 Novembre 2015
- Le dessinateur Joann Sfar a publié sur son compte Instagram une série de dessins au lendemain des attentats. Dimanche 15 novembre, il s’est aussi rendu dans les rues de Paris pour croquer la vie avec son trait sensible.
- Comme après les attaques des 7 et 9 janvier derniers, les dessinateurs du monde entier, professionnels ou amateurs, ont posté sur le web des oeuvres en hommage aux victimes. Buzzfeed en a compilé quelques-uns. — Après les attentats, 23 dessins en solidarité avec Paris, à lire sur Buzzfeed
- Le graphiste nantais Jean Jullien est l’auteur du symbole « Peace for Paris », que tu as dû voir passer ces derniers jours. Rue89 l’a contacté, et il raconte pourquoi il a fait ce dessin. — « Peace for Paris » : « Cette image appartient à tout le monde », à lire sur Rue89
- Pour celles et ceux qui nous demandaient de la musique : le musicien et bassiste américain Thundercat a composé un morceau en hommage à Paris.
https://w.soundcloud.com/player/?url=https%3A//api.soundcloud.com/tracks/233179936&auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false&visual=true
- La Une de Charlie Hebdo du mercredi 18 novembre 2015 a été dévoilée ce mardi. Riss, le directeur de la rédaction, a expliqué à Libération : « […] Sans s’en apercevoir, les Parisiens de 2015 sont un peu devenus des Londoniens de 1940, déterminés à ne pas céder, ni à la peur ni à la résignation, quoi qui leur arrive sur le coin de la figure. C’est la seule réponse à faire aux terroristes. En rendant vaine la terreur qu’ils essayent de créer. »
Pour celles et ceux qui ont besoin de bonne humeur
À lire aussi : Les trouvailles d’Internet pour mieux commencer la semaine #248
- Radio Nova a lancé une collecte de « Lettres à Paris » pour celles et ceux qui ont envie et besoin d’écrire. Des mots doux, des rêves, des bons souvenirs, racontés par des habitant•e•s de Paris ou par des gens qui n’ont fait qu’y passer. Toutes ces lettres sont relayées sur le Twitter @lettreaparis.
- Le YouTubeur Pouhiou a posté sur sa page officielle des « conseils pratiques à propos du traumatisme ». N’hésitez pas à les lire, et à consulter si vous en ressentez le besoin.
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- Six « jeunes en colère » ont lancé une pétition, via le site de Marianne, en signe de résistance. Si vous en avez envie, vous pouvez signer de votre nom ce « Message de notre jeunesse aux terroristes » sur Change.org.
- De son côté, le dessinateur Zep préfère relever les signes de solidarité pour garder espoir. C’est à lire dans son billet illustré « Vendredi 13 », sur What A Wonderful World, son blog sur LeMonde.fr.
- Sur Twitter, le hashtag #MonPlusBeauSouvenirduBataclan circule pour que les souvenirs de joie remplacent les images d’horreur. Pour pas mal d’entre-nous dans la rédac’ actuelle de madmoiZelle, ce sera sans doute celui de la Grosse Teuf N°2 au Bataclan, le 27 mars dernier. Le site La Blogothèque a écrit un billet sur le sien.
À lire aussi : La #GrosseTeuf n°1 en photos — Hommage au Bataclan
- Après les attentats du vendredi 13, Boris Bastide, journaliste chez Slate.fr, a oublié d’écouter de la musique pendant 24 heures. Et puis c’est revenu. Il en a tiré un hommage rock’n’roll plein de tendresse. — « Le jour où la musique est revenue », à lire sur Slate.fr
Les appels à la tolérance : ne faites pas d’amalgame
- De son côté, Streetpress veut se souvenir de l’opération #PorteOuverte et lance un appel à la solidarité. Car il faudra le dire, le dire encore et le répéter : ne faites pas d’amalgame, c’est tout ce qu’ils attendent. — « GARDONS NOS #PORTESOUVERTES », à lire sur Streetpress
- L’association des Étudiants Musulmans de France a écrit un slam et réalisé une vidéo pour exprimer son émotion et affirmer sa solidarité, propulsée par le hashtag #NousSommesUnis. Le texte est slammé par Nadjib Bedani, un étudiant toulousain.
- Sophie-Marie Larrouy balance de son côté son message de tolérance, avec ses mots, sans fard, sans sensiblerie.
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- Enfin, cette belle leçon d’humanité donnée par une femme âgée interrogée par BFM ce lundi. Si belle qu’elle a été relayée à fond sur Twitter. À écouter et à appliquer tous les jours, tant qu’il le faudra.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
.............Tiens, je l'avais pas vue passer celle-là. Ca va la récupération, ça se passe bien ?
"Ces individus étaient tous fichés" -> On n'en sait rien
"Je demande à ce qu'ils soient internés" : selon cet article du Monde, "Le cas de la fiche S est particulier : il s’agit de personnes que l’on (la France ou un autre pays, puisque ce fichage est européen) soupçonne de visées terroristes ou d’atteinte à la sûreté de l’Etat (ou de complicité), sans pour autant qu’elles aient commis de délit ou de crime. Elles peuvent ainsi être de simples relations d’un terroriste connu".
"un opposant actif à la construction de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes peut se retrouver fiché S".
Enfin, bref, interner tous les fichés n'est même pas possible. Ni souhaitable.