La Journée mondiale de l’orgasme, c’est ce 21 décembre ! Pour l’occasion, des madmoiZelles nous parlent de leurs orgasmes : comment elles les ont atteints, et comment leur rapport à l’orgasme a évolué avec le temps et les partenaires… ou en solo.
Pour une très grande majorité, tout a commencé — et continue — avec la masturbation.
La masturbation, première source d’orgasmes
La plupart des mad qui ont témoigné ont en effet découvert l’orgasme avec la masturbation, généralement quand elles étaient jeunes.
C’est le cas de Juliette, pour qui « la découverte du plaisir a commencé quand j’étais en primaire : nous jouions au docteur avec une copine et il nous arrivait de nous retrouver l’une sur l’autre dans le noir vers la fin du jeu ».
Les madmoiZelles ont quasiment toutes mis en avant l’efficacité des frottements contre le clitoris, première source d’orgasme, généralement seule.
Pour Marie, le nirvana s’atteignait grâce à des tissus particuliers :
« Je connais la masturbation depuis l’enfance, mais c’est seulement à l’adolescence que des fantasmes ont commencé à germer dans mon imagination, et plus particulièrement celui du cunnilingus.
Je me masturbais par frottement, généralement sur des oreillers, mais aussi sur des tissus particuliers tels que les serviettes de bain, ou les gants de toilette. »
La notion de honte est, pour beaucoup, intimement liées à cette découverte du plaisir et aux premiers orgasmes. Mélanie se souvient :
« J’ai découvert l’orgasme assez jeune avec… une peluche Marsupilami (oui je sais, c’est un peu gratiné). J’avais 8 ou 9 ans et je me mettais à califourchon sur ma peluche, j’entamais des mouvements de va-et-vient de plus en plus rapide et, ô miracle, l’orgasme était là.
Je ne me souviens pas de la première fois que cette idée m’est venue, ni de pourquoi, mais je sais que ça remonte à loin.
Après chaque fois, je cachais ma peluche au fond de mon panier parce que je ressentais une certaine honte à faire ça. Mon Marsupilami était complice d’un acte que je pensais interdit, et je l’enfermais, je le dissimulais pour qu’on ne sache pas ce que je faisais. »
Sa technique a changé à l’adolescence, et la honte a fini par être levée :
« Puis je suis devenue adolescente et j’ai abandonné ma peluche pour utiliser ma main, ou le pommeau de douche. C’était agréable, mais ce n’était pas exceptionnel ; je le faisais surtout quand je m’ennuyais. Parfois je mettais de la musique pour faire chauffer mon imagination.
Et toujours, après, ce sentiment de culpabilité. Je me sentais indigne, je ne savais pas si ce que je faisais était sale ou normal. Tout s’est arrangé au lycée, quand j’ai entendu des copines en parler et que j’ai compris que tout le monde avait ses petits plaisirs solitaires. »
Plusieurs madmoiZelles ont par ailleurs noté que le site OMGyes les a aidées à mieux comprendre la façon dont elles pouvaient atteindre l’orgasme.
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Atteindre l’orgasme : les sextoys et le porno
Pour atteindre l’orgasme avec la masturbation, plusieurs madmoiZelles ont comme Mélanie souligné l’importance de l’imaginaire, et notamment du porno.
Alizée regarde ainsi généralement des vidéos pour s’exciter, et quand elle a envie de prendre son temps, elle lit voire écrit des histoires érotiques, ou utilise son imagination.
Dans la masturbation seule ou accompagnée, les madmoiZelles ont également souvent parlé de l’importance des sextoys, comme Alix :
« Le jour de mes 18 ans, mes meilleurs amis m’ont généreusement offert un vibromasseur, que je me suis empressée de découvrir une fois seule.
Au bout de quelques minutes mon corps a commencé à faire quelque chose que je ne contrôlais pas, une sensation que je ne connaissais pas… et c’était si intense que j’ai de suite compris que c’était ça l’orgasme !
Jamais auparavant je n’avais connu d’orgasme, ce qui était plutôt frustrant, alors j’ai retenté le coup avec plusieurs hommes, en leur expliquant ou non le problème. Mais à ce jour (et ce n’est pas faute d’acharnement), je n’ai toujours pas joui avec un partenaire. »
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L’efficacité du sextoy n’est plus à démontrer pour beaucoup de madmoiZelles, dont c’est un fidèle compagnon. D’autres ont cependant expliqué avoir découvert l’orgasme avec un•e partenaire.
Catherine explique avoir attendu longtemps avant de connaître ce premier orgasme :
« De 15 à 23 ans, rien, nada, schnoll. Pourtant, c’était pas faute d’avoir exploré mon corps ou d’avoir eu des partenaires désireux de m’y aider.
Puis, un jour, sans prévenir, j’ai joui avec la combo vibro (dedans) et stimulation buccale (extérieure). Putain, j’en ai chialé de bonheur ! Peu après, j’ai aussi réussi à jouir en me masturbant avec un vibro ou avec mes doigts (stimulation externe du clitoris).
Depuis ça fonctionne assez bien, mais j’ai obligatoirement besoin d’une stimulation externe. J’ai besoin de penser à un scénario ou un fantasme pour que le plaisir monte. J’ai aussi besoin que mes jambes soient un peu surélevées… »
Cette façon d’atteindre l’orgasme n’a cependant pas toujours été bien acceptée par ses partenaires :
« Certains de mes partenaires se sont montrés peu compréhensifs. Genre c’est chiant de devoir faire un cuni pendant 10 minutes — ou pire, tu ne respectes pas le dieu pénis en jouissant avec un vibro…
Avec mon partenaire actuel, tout se passe très bien. La pénétration n’est pas un passage obligé pour lui et le vibro a sa place dans nos ébats. »
Avoir un orgasme avec un·e partenaire
Louise raconte avoir quant à eu ses premiers orgasmes seule, et mis du temps à trouver la façon de jouir à deux.
« Pour que j’atteigne l’orgasme dans mes relations sexuelles, j’ai mis du temps ; je prenais du plaisir mais c’était pas fou. Un jour en position de l’andromaque, j’ai compris que je pouvais frotter mon clitoris sur le pubis de mon partenaire pendant la pénétration. Enfin, l’orgasme à deux ! »
Marie a elle aussi trouvé l’orgasme avec un partenaire avec cette position, et deux autres :
« J’atteins l’orgasme vaginal assez difficilement, mais voici les positions qui me peuvent me faire de l’effet : en andromaque, missionnaire (jambes relevées) et levrette. »
Pour Marguerite, l’orgasme à deux, en plus d’un temps d’apprentissage, demande avant tout d’être à l’aise avec son corps et en confiance avec son partenaire.
L’expérimentation à deux permet ensuite de découvrir différentes façons d’atteindre l’orgasme, comme en témoigne Julie au sujet de la sodomie :
« Un jour j’ai rencontré un beau quaterback blond (oui c’est vrai, ça fait cliché, mais promis c’est la vérité). Ce gars adorait le sexe et nous partagions un peu la même vision libérée et impudique de la chose.
Nous étions tous les deux d’accord pour dire que le sexe et le plaisir étaient des faits naturels, et à chaque rapport, nous mettions un point d’honneur à être entièrement comblés tous les deux.
Nous avons donc exploré les chemins sinueux et sensoriels du plaisir. C’est ainsi qu’il m’est arrivé de jouir de manières totalement nouvelles. Désormais j’appréciais la sodomie (alors qu’avant je finissais toujours en pleurs), et pour la première fois avec l’anal, j’ai joui.
À partir de là, les rapports anaux sont devenus très réguliers (plusieurs fois par semaine) et je n’ai jamais autant joui de ma vie ! Cela devenait gage de réussite : une sodomie, une stimulation du clitoris et (petit bonus), deux doigts dans le vagin, et je partais en live complet (parfois un orgasme durant presque une minute).
Autre chose totalement inédite : avec l’anal, je pouvais jouir plusieurs fois d’affilée pendant le même rapport alors qu’avant c’était impossible une fois l’orgasme survenu. »
Et comme Julie, beaucoup de madmoiZelles ont expliqué connaître différentes sortes d’orgasmes.
Atteindre l’orgasme : Des orgasmes différents
Selon la façon d’atteindre l’orgasme, celui-ci est en effet souvent différent. Juliette explique :
« Je suis bisexuelle, et j’ai, à ce jour, pas mal exploré ma sexualité et aussi mes différentes façons de jouir.
J’ai découvert que je pouvais aussi avoir des orgasmes via une stimulation vaginale. Un jour, alors que je couchais avec un garçon, il a commencé à me doigter puis je l’ai invité a mettre toute sa main.
Il a alors positionné ses doigts d’une manière différente de d’habitude, et j’ai ressenti un plaisir un peu différent mais très fort. Tout à coup il a regardé le drap, il m’a regardée et a dit : « tu as éjaculé ». Je crois que je me souviendrai toujours de cette phrase !
Sur le coup je n’ai pas compris, et puis j’ai vu la grande tache sur le drap. Je ne comprenais pas ce qui était arrivé, je trouvais ça vraiment bizarre. En tout cas il a eu l’air d’aimer, nous avons recommencé à plusieurs reprises !
J’ai donc découvert ce jour-là que je pouvais avoir des orgasmes vaginaux et que j’étais une femme fontaine (et que dormir dans des draps humides, c’est vraiment pas super agréable !).
Petite précision, ce n’est pas du tout comme dans les films porno, il n’y a pas de jet façon lance à incendie, mais ma cyprine devient très liquide, presque comme de l’eau, et en général le drap est un peu mouillé (oups !).
Je sais aujourd’hui que je peux atteindre cette orgasme seulement quand mon/ma partenaire place ses doigts d’une façon particulière. Et que je peux avoir plusieurs orgasmes à la suite.
J’ai donc deux orgasmes différents : un clitoridien et un vaginal. »
Pour Juliette, les orgasmes sont en tout cas meilleurs avec un•e partenaire.
« Je dois dire que lorsque que j’ai commencé à coucher avec des filles, le frottement du clitoris étant quelque chose d’assez courant, j’ai pu appliquer ce que je faisais toute seule avec ma partenaire en me frottant sur sa cuisse et elle sur la mienne.
J’ai découvert qu’avec elle cet orgasme était encore meilleur, plus intense, même parfois plus long selon mon degré d’excitation. Eh oui quand même, le sexe c’est mieux à deux ! »
Mélanie est bien d’accord :
« La puissance de l’orgasme est décuplée quand c’est ma moitié qui me le procure ; ça n’a rien à voir. Je passe d’une sensation mécanique et prévisible à un paroxysme surprenant, inattendu, et parfois multiple.
Les sensations sont différentes. Je ne connais pas l’orgasme vaginal, uniquement clitoridien. Lorsque mon copain utilise sa langue, la sensation est profonde mais douce.
Et lorsqu’il utilise ses doigts, je saute au plafond ! C’est avec l’incertitude de ses mains qu’il parvient à provoquer des orgasmes multiples, et c’est ce que je préfère. »
Atteindre l’orgasme : Ne jouir qu’en solo… et l’assumer
Parfois cependant, les madmoiZelles n’atteignent pas l’orgasme à deux ; elles ne l’ont que seules.
Marion ne jouit ainsi que quand elle est seule, malgré une vie sexuelle épanouie, et elle le vit très bien.
« Le fait de n’arriver à jouir que seule n’altère pas le plaisir que je prends quand je fais l’amour avec quelqu’un ! Je ne jouis pas mais je ne considère pas du tout cela comme un manque.
Le seul problème, c’est que j’ai tendance à simuler pour « contenter » les garçons… Je le fais presque naturellement, d’ailleurs j’ai même l’impression de jouir mais ce n’est pas un vrai orgasme.
Je sais que c’est nul, mais j’aurais plus de mal à leur expliquer que je ne jouis pas avec eux (je sais d’expérience que la plupart prendraient pour objectif de me donner un orgasme, et ce serait gênant pour lui comme pour moi)…
Je vis donc dans ce petit secret peut-être un peu malsain mais qui fonctionne bien jusqu’ici. Je « simule » encore avec mon copain avec lequel je suis depuis plusieurs mois et avec qui je partage une sexualité assez débridée. Et je le vis bien !
Je crois que maintenant, j’ai accepté l’idée que je jouis très très difficilement au lit (voire jamais) et je vis très bien ma sexualité comme ça ! »
Vive l’orgasme libéré !
Clémence, comme plusieurs autres madmoiZelles, a témoigné au sujet de ses orgasme pour une raison bien précise :
« Je trouve que nous méconnaissons encore tellement de chose par rapport à la sexualité féminine, et surtout par rapport au désir des femmes.
J’ai voulu apporter mon témoignage, mes humbles expériences, qui permettront peut-être à d’autres femmes d’explorer cette diversité de notre sexualité, et ne pas se fermer des portes en pensant qu’il y a qu’une seule façon d’atteindre l’orgasme. »
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Les Commentaires
Salut, moi aussi ça m'arrive de temps en temps, notamment quand je suis fatiguée, sur les nerfs ou que ça fait longtemps que je n'ai rien fait ... La première fois, mon copain a eu peur de m'avoir fait mal ou que quelque chose n'aille pas, mais depuis il s'est habitué (et moi aussi d'ailleurs, je peux le prévenir quand je pense que je risque de pleurer). Mais ça ne me l'a fait qu'avec lui et pas avec mes autres partenaires ...