Guor Marial, l’athlète sans pays
Le marathonien Guor Marial a fui le Soudan à l’âge de 8 ans pour échapper à la guerre civile. Il habite depuis aux États-Unis sans pour autant avoir obtenu la nationalité américaine : donc impossible pour lui de courir sous le drapeau US.
Mais impossible aussi pour l’athlète de courir sous les couleurs du Soudan… Le pays est depuis 2011 divisé en deux états, le Nord-Soudan et le Sud-Soudan (Marial étant rattaché au Sud-Soudan). Or les statuts du Comité International Olympiques ne reconnaissent pas encore les deux états séparés. Marial devrait alors courir pour le Soudan mais il refuse : la guerre a tué une trentaine de membres de sa famille et a fait des millions d’autres victimes. Il déclare : « Je peux seulement pardonner, mais je ne peux pas honorer et glorifier un pays qui a tué les miens […] Même si je ne peux pas porter son drapeau, je serai le drapeau de ma nation. Le Sud-Soudan sera dans mon cœur. »
Guor Martial portera donc les couleurs Olympiques, défilera vendredi soir avec le drapeau Olympique et si par bonheur il gagne une médaille d’or, l’hymne olympique retentira.
Oscar Pistorius, l’athlète handicapé qui va courir chez les valides
Le sud-africain Oscar Pistorius a été amputé des deux jambes à l’âge de 11 mois. Il y a quelques mois, en compagnie de 3 coéquipiers valides, il se qualifie pour le relais 4x400m des Jeux Olympiques. À la demande de la Fédération Sud-africaine d’Athlétisme, Pistorius a été autorisé par le CIO à participer à l’épreuve du 400m, chez les athlètes valides toujours.
Pour le voir en action :
Le sprinteur court avec deux prothèses, des « lames », en fibres de carbone
. Depuis 2008, date à laquelle il participe régulièrement à des courses pour valides, son parcours est jalonné de polémiques quant à l’avantage non négligeable que pourraient lui apporter ses prothèses par rapport aux simples jambes humaines de ses adversaires (une étude annonce jusqu’à 10 secondes de gain de temps sur une distance de 400m). Polémiques qui ont enflé depuis la validation de sa participation aux Jeux Olympiques de Londres…
Oscar Pistorius participera également aux Jeux Paralympiques de Londres (du 29 aout au 9 septembre) pour remettre en jeu les 3 titres paralympiques qu’il a remportés à Pékin en 2008 (100m, 200m et 400m).
Deux saoudiennes vont participer aux JO voilées
L’Arabie Saoudite autorise pour la première fois deux femmes à participer aux Jeux Olympiques, sur invitation du CIO (on se doute bien qu’elles n’ont pas fait les minima obligatoires, vu que leurs conditions d’entrainement doivent être… particulières). En effet, il faut savoir que dans ce pays, les femmes ont l’interdiction de pratiquer du sport en public.
Cependant, l’Arabie Saoudite a imposé des règles strictes au CIO quant à la conduite de leurs athlètes féminines : port du voile (et par extension, d’une tenue où aucune partie du corps n’est nue) et accompagnement systématique par un tuteur chargé d’empêcher les athlètes de se rendre dans des endroits fréquentés par des hommes. Le CIO a plié : ces conditions sont validées et les athlètes saoudiennes participeront officiellement à l’épreuve du 800m pour l’une et à l’épreuve de judo pour l’autre.
Une petite interview de Sarah Attar, qui participera au 800m :
https://www.youtube.com/watch?v=q-I44GuCC1I
Bien évidement, cette décision a déclenché de nombreuses polémiques au sein de diverses associations féministes. Dénonçant le non-respect de la charte olympique qui interdit toute démonstration politique et/ou religieuse, beaucoup de personnes sous-entendent aussi des accords politiques et financiers.
Les athlètes musulmans face au Ramadan
Difficile pour un sportif de haut niveau de conjuguer compétition et Ramadan. Pourtant, c’est ce qu’un quart des athlètes de ces Jeux Olympiques vont devoir faire, puisque les dates de ces JO correspondent à celles du Ramadan. Il y a 6 ans déjà, le Commission Islamique des Droits de l’Homme avait demandé à décaler les dates des Jeux Olympiques, mais le CIO avait refusé, prétextant que les JO étaient une manifestation laïque (je vous renvoie au paragraphe sur les athlètes saoudiennes et vous laisse effectuer un WTF mental).
Les athlètes vont donc devoir choisir entre respecter le Ramadan (ne pas manger ni boire entre le lever et le coucher du soleil, ce qui, obligatoirement, a des répercussions sur l’état physique des sportifs) ou l’interrompre le temps des épreuves et le reprendre plus tard.
Si certains groupes religieux mettent la pression sur les sportifs, les incitant à ne pas arrêter leur Ramadan sous peine de trahir leur religion, des pays (le Maroc ou des Émirats Arabes Unis par exemple) soutiennent véritablement leurs athlètes et ont émis une fatwa (dérogation juridique) qui les dispense de jeûne pendant les JO.
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires