Hey, mais il est temps de vous souhaitez à toutes une bonne année… Qu’elle soit heureuse, mes gazelles férues d’anecdotes psychosociologiques ! Si vous êtes un peu paradoxales, vous avez clamé haut et fort que les résolutions, c’était un peu nul, très 2011 et que puisqu’on va tous disparaître dans d’atroces souffrances en 2012 (et danser avec Britney Spears dans des égouts pour l’occasion), c’est peut-être pas trop la peine de s’emmerder.
Et puis votre côté masochiste s’est incrusté dans l’auto-conversation pour dire que quand même, pourquoi ne pas faire deux-trois trucs… Arrêter le Nutella, boycotter le Mc Dalle, faire du sport à l’extrême pour avoir les abdos de Pink et les cuisses de Beyoncé, adopter une routine démaquillage qui rendra notre peau lisse et shiny comme celle de Nathalie Portman, dépenser moins histoire de faire rêver le livret A, consommer mieux pour ne pas culpabiliser à chaque reportage altermondialiste, faire le ménage plus souvent pour ne pas se retrouver face à de charmants petits moutons sous le lit… Vous avez pigé le truc, on ne veut pas vraiment prendre de résolution, mais on veut quand même être un peu parfaite. Mais on ne va pas se mentir : à la première crêpe au Nutella qui nous fera les yeux doux, on enverra bouler le « rééquilibrage alimentaire ». Et au premier reportage de fond sur la vie de Kim Kardashian, le ménage pourra bien aller se faire voir ailleurs.
Selon les psychologues, nos tentatives désespérées et désespérantes de commencer une année sous de nouveaux auspices et de prendre des tournants plus funky-fresh sont vouées à l’échec pour une grande majorité d’entre nous. Et non seulement nous ne parvenons pas à suivre nos résolutions, mais en plus nous risquerions d’être moins motivés et plus enfermés dans nos péchés mignons que si nous n’en avions pris aucune. Bazinga, dirait Sheldon Cooper.
Richard Wiseman, psychologue à l’Université de Hertfordshire, a mené en 2009 une étude sur les résolutions de plusieurs milliers de volontaires. Plus de 70% des optimistes ayant juré le 31/12/2008 d’améliorer certains aspects de leurs vies ont échoué – quelle que soit la résolution (arrêter de fumer, se sculpter un corps de rêve, …) ; et seulement 12% sont parvenus à atteindre leurs objectifs.
Remercions le professeur Wiseman, qui a compilé les comportements de ces derniers et nous file 10 clés pour mieux tenir nos résolutions pour 2012.
# 1 : N’en faire qu’une
Nos chances de réussite seraient plus grandes si l’on choisissait un seul aspect de notre vie à améliorer. Nous pourrions ainsi concentrer notre énergie sur celui-ci et ne pas perdre le fil… De plus, en se fixant sur une unique résolution, nous risquerions moins d’expérimenter de « petits » échecs qui nous pousseraient à tout abandonner. Si vous souhaitez arrêter le café, les cigarettes ET la malbouffe, et qu’un jour vous craquez sur une minuscule boîte de nuggets, il est possible que, découragée, vous abandonniez par la même occasion vos autres résolutions. Et puis je veux dire : une résolution, c’est déjà bien assez chiant.
# 2 : Ne pas attendre le soir du réveillon
Donnons-nous du temps. Au lieu de déclarer à minuit, sous une pluie de cotillons et de champagne, que désormais vous arrêtez les ventes privées et même les soldes, prenez un peu de temps avant la date fatidique du réveillon pour réfléchir à ce que vous voulez vraiment atteindre, ce qui est important dans votre vie et ce qui est réalisable pour vous. Cela permettrait non seulement de se fixer des objectifs raisonnables, mais aussi de se préparer mentalement à mettre en route le processus.
# 3 : Éviter de prendre des résolutions déjà prises auparavant
Je ne sais pas pour vous, mais j’ai une fâcheuse tendance à scander la même chose inlassablement chaque 31 décembre : cette année, je vais avoir un mode de vie SAIN. Et chaque année, inlassablement, je zappe – parce que j’ai un peu la flemme de me gommer le corps une fois par semaine, parce qu’aller faire du sport sous la pluie me débecte, parce qu’un bon gros burger en lendemain de soirée est irrésistible.
Pour Wiseman, retourner vers quelque chose où nous avons déjà échoué risque de créer de la frustration et de la déception. Si nous pensons pouvoir réussir quelque chose, nous le pouvons probablement. Mais si nous avons déjà tenté et que nous avons échoué, nous n’allons pas pouvoir croire autant en notre propre réussite… Ce qui mènera plus probablement vers un nouvel échec.
Si toutefois nous nous fixons le même objectif, il serait préférable de changer de stratégie. Pour schématiser, si nous avions prévu de perdre une demi-tonne en nous affamant avec un régime quelconque l’an passé, il vaudrait mieux envisager cette année de nous nourrir « normalement » en faisant plus de sport (pour schématiser, hein).
# 4 : Éviter de suivre les résolutions des autres
C’est tentant, qui plus est parce que nous rêvons tous peu ou prou aux mêmes choses, mais nous serons moins à même de parvenir à un objectif que nous ne souhaitons pas personnellement atteindre. Pour suivre une résolution, il faudrait donc se fixer sur quelque chose que l’on souhaite vraiment.
# 5 : Organiser notre résolution en « petits pas »
Constater des réussites sur le court terme pourrait aider à garder notre motivation. En ce sens, si nous divisons la résolution en « sous-objectifs » concrets et mesurables, nous pourrions voir les résultats de nos efforts plus rapidement… Et ainsi maintenir une motivation à continuer ces efforts pour aller vers le but final.
# 6 : En parler
Parler de notre décision à notre famille et nos amis nous permettrait d’entrer dans un processus « d’engagement » : lorsque l’on prend des décisions devant témoins, nous aurions plus tendance à nous y tenir. D’autre part, le soutien social apporté par notre entourage pourrait également nous aider à garder le cap (même s’il peut aussi avoir un effet pervers en augmentant la pression que l’on s’inflige, en créant une peur de décevoir…).
# 7 : Se congratuler régulièrement
Sans se féliciter systématiquement et aveuglément, se rappeler régulièrement des bénéfices que l’on obtient s’avère particulièrement utile pour suivre une résolution. Créer une checklist permettra de garder en tête la plus-value apportée par notre résolution si nous la suivons.
# 8 : Se récompenser
Dans la même veine que l’astuce précédente, nous augmenterions nos chances de réussite en nous récompensant par de petites choses lorsque nous parvenons à atteindre un « sous-objectif ». Ces récompenses maintiendrait la motivation à long terme et permettrait de ressentir plus clairement les progrès que nous faisons.
# 9 : Rendre les objectifs concrets
Mettre en place un journal, un calendrier, garder une trace effective de ce que l’on accomplit… Utilisez ce que vous voulez, mais permettez-vous de visualiser objectivement vos pas, vos progrès, vos sous-objectifs. Lorsque vous aurez un p’tit coup de moins bien, que la motivation sera un peu plus dure à trouver, cette trace donnera un aperçu du chemin parcouru.
# 10 : S’attendre à échouer un peu
Et ne pas tout lâcher à cause d’un petit retour en arrière. Nos habitudes sont par définition très ancrées en nous et difficiles à contrer. Si nous revenons parfois à nos anciens péchés mignons, n’y pensons pas comme à une raison de tout abandonner, mais plutôt comme des petits échecs temporaires. Rien n’est grave.
Je ne sais pas si les astuces données par Richard Wiseman pourront nous aider à atteindre un peu plus nos objectifs et résolutions, et il est très probable que, le contexte aidant, certaines choses nous échappent…. Mais j’ai l’impression que l’astuce essentielle à retenir, c’est peut-être la plus évidente et la plus complexe : soyons sympa avec nous-mêmes. Non ?
Pour aller plus loin
– Les résolutions du réveillon sont-elles vouées à l’échec ?
– Une vidéo de Pr Wiseman, reprenant 5 clés pour réussir nos résolutions
– Un article du Guardian – même si les résolutions sont absurdes, elles contribuent à garder un peu d’espoir
Les Commentaires
Si vous avez des envies ou suggestions pour 2012, n'hésitez pas, j'prends commande !
Quelque part, tu appliques la recette du psy : no résolution au réveillon... Peut-être que si l'on prend une décision hors réveillon, elle est plus réfléchie, donc plus envisageable, donc plus applicable (et ainsi de suite). Bon courage camarade !