Lorsque l’on nous annonce qu’il ne sera finalement pas possible de rencontrer Mette Lindberg et ses petits copains, nos cœurs gonflés comme des torses fiers s’affaissent comme une gelée à l’anglaise ratée. Les Asteroids Galaxy Tour ont un couvre-feu, ce soir ils ne donneront aucune interview.
Qu’à cela ne tienne. Les petites jambes et épaules qui remplissent la salle sont toutes prêtes à se balancer, et on se fraye un chemin jusqu’au pied de la scène, fermement décidées à ne pas perdre une miette du concert. Et à raison : le sucre distillé dans chacune des chansons jouées réconforte. Et lorsque la jolie Mette Lindberg se penche sur chaque visage du public, c’est autant de secondes de rendez-vous en tête à tête distribuées. Electrique.
Rappel, pour les derniers de la classe : The Asteroids Galaxy Tour, c’est un groupe de pop composé de 6 danois, qui depuis sa naissance en 2006, fait de plus en plus parler de lui. D’abord, parce que l’année dernière, la pub pour l’iPod Touch nous a tous fait kiffer cette chanson :
Et plus récemment, parce que le groupe était en première partie de Katy Perry à l’Olympia de Paris cet été. Around the Bend sera d’ailleurs la deuxième chanson du concert, et l’assistance s’agite, presque autant que la crinière blonde de Mette, qui chante dans un micro ressemblant à une corde à sauter. La gueule d’ange déconcerte : ses petites pommettes relevées façon plat épicé, mais la douceur d’un petit nez retroussé, qui donne parfaitement la réplique à une bouche vaguement glossy et des yeux bleus à peine maquillés. C’est ce qu’on appelle la classe danoise, théorise mon voisin d’à côté. C’est vrai, me dis-je, cette élégante sobriété n’a rien à envier au bling-bling cosmétique trop charnu auquel les magazines nous habituent. Sur scène, Mette n’a de clinquant que sa veste en sequins colorés. Qu’elle assaisonne sur un débardeur noir basic, un pantalon carotte sombre tout bête, et des adidas grises.
The Asteroids Galaxy Tour fait rêver. Le batteur, le guitariste, le trompettiste, les percus : comme dans une mayonnaise réussie, chaque ingrédient mérite sa place. Les musiciens jettent régulièrement des regards en direction de Mette, seule fille du groupe. On les image bien volontiers tous secrètement amoureux d’elle, un peu comme tous ces garçons venus avec leurs copines, lesquelles n’existeront plus le temps des 45 minutes de concert.
D’ailleurs, des jeunes couples, il n’y a pas que ça. Dans le public, la pyramide des âges est étendue. De cette petite fille qui sautille à ce quarantenaire esseulé, ils sont tous charmés par le magnétisme intersidérale des Asteroids Galaxy Tour.
Si les 6 danois semblent être un énième groupe d’electro pop sur la vague et/ou un énième groupe commençant par « the », reste que leurs morceaux apportent réellement du neuf. L’agencement des instruments sonne bande originale de film, tantôt roadtrip amoureux, tantôt comédie dramatique. Les textes sont criés ou murmurés : en fait, on ne sait jamais vraiment, tant la voix de Mette est à la fois fillette et vindicative.
The Sun Ain’t Shining No More, autre chanson connue de leur répertoire, est incisif. Presque assez pour faire éclater toutes les bulles de savon soufflées par le public. « Put on your pretty smile or your angry face ! » hurle Mette, un appareil photo sous la main. Et là voilà qui fait se déplacer tout le public, lequel se retrouve à se resserrer et à sourire pour la photo.
En somme : bon enfant, juvénile et frais. Les mots clés de cette soirée, de toute évidence.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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